Question d'origine :
Bonjour,
Quelle fut la 1ere représentation à l'Opéra Garnier en 1875 ?
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 06/01/2015 à 11h03
Bonjour,
Lors de l’inauguration du Palais Garnier, le 5 janvier 1875, ce n’est pas une œuvre qui a été jouée mais un ensemble d’œuvres. De plus, suite à la défection d’une artiste, le programme a du être changé le matin même de l’inauguration :
Le Palais Garnier est inauguré le 5 janvier 1875. A cette occasion, l’Union des Indes lance un tissu de soir broché nommé « Le Nouvel Opéra » ; les fabricants de jouets multiplient les jeux de cubes et de construction ; on chuchote qu’une loge atteint 15 000 F au marché noir. L’Opéra est à la mode et, le moment venu, la foule se presse sur la place pour admirer le spectacle. […]
A 19h45, Olivier Halanzier, directeur de l’Opéra, accueille au pied des marches le maréchal Mac-Mahon, Président de la République. Il est à peine remis des émotions causées par l’organisation d’une soirée dans un bâtiment dont il n’a les clés que depuis huit jours ; la défection d’une diva l’a obligé à remplacer in extremis le quatrième acte de Faust par une scène des Huguenots.
(Source : Opéra de Paris : un siècle au Palais Garnier / Bénédicte Tézenas Du Montcel)
A 19h45, ponctuelle, la voiture du maréchal Mac Mahon s’arrête rue Auber, devant une petite porte où l’attend Olivier Halanzier, directeur de l’Opéra (en poste depuis 1871) et responsable de l’épuisante inauguration. […]
Le programme commence donc par deux actes de cette Juive spectaculaire et fracassante dont on va fêter, dans quelques semaines, les quarante ans de succès continu. […]
Quant aux rares mélomanes qui se sont glissées, ils s’accordent à condamner ce programme-patchwork, un genre pourtant assez courant à l’époque, destiné à la gloire de quelques vedettes plus qu’à celle de l’art lyrique. Programme d’ailleurs ficelé en dernière minute car on devait d’abord monter deux actes d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Mais la santé défaillante et les caprices de Christine Nilsson, l’Ophélie la plus pure du moment et l’une des cantatrices les plus recherchées dans le monde, firent capoter le programme le matin même : la Garbo du chant d’alors, issue des labours de la région de Stockholm et dont Théophile Gautier disait qu’elle semblait illuminée d’un reflet d’aurore boréale ou de lune polaire, ne paraîtra jamais sur ce plateau : pour l’heure, elle se repose à Cannes, épuisée par de glorieux séjours à Saint-Pétersbourg et à New York. […]
Le baryton Pedro Gailhard dont on reparlera abondamment y entonne le serment des conjurés. Puis, nouveau changement de décor pour le second acte de la Source, ballet sur une musique de Ludwig Minkus et de Léo Delibes. On a prévu de ne donner que le premier tableau où l’étoile Rita Sangalli doit surgir dans une allée de platane.
Lors de la soirée du 5 janvier 1875, ont été interprétés :
• Ouvertures de la Muette de Portici de Daniel-François-Esprit Auber et de Guillaume Tell de Gioachino Rossini ;
• la Juive de Jacques-Fromental Halévy : deux actes ;
• les Huguenots de Giacomo Meyerbeer : « bénédiction des poignards » ;
• la Source de Léon Minkus et Léo Delibes : 1er tableau du 2e acte.
(Source : Histoire de l’Opéra de Paris : un siècle au Palais Garnier : 1875-1980 / Charles Dupèchez)
Ouverture – la Muette de Portici
Ouverture – Guillaume Tell
La Juive
Bénédiction des poignards
La première représentation ouverte au public, le 8 janvier, sera la Juive d’Halévy.
Bonne journée
Lors de l’inauguration du Palais Garnier, le 5 janvier 1875, ce n’est pas une œuvre qui a été jouée mais un ensemble d’œuvres. De plus, suite à la défection d’une artiste, le programme a du être changé le matin même de l’inauguration :
Le Palais Garnier est inauguré le 5 janvier 1875. A cette occasion, l’Union des Indes lance un tissu de soir broché nommé « Le Nouvel Opéra » ; les fabricants de jouets multiplient les jeux de cubes et de construction ; on chuchote qu’une loge atteint 15 000 F au marché noir. L’Opéra est à la mode et, le moment venu, la foule se presse sur la place pour admirer le spectacle. […]
A 19h45, Olivier Halanzier, directeur de l’Opéra, accueille au pied des marches le maréchal Mac-Mahon, Président de la République. Il est à peine remis des émotions causées par l’organisation d’une soirée dans un bâtiment dont il n’a les clés que depuis huit jours ; la défection d’une diva l’a obligé à remplacer in extremis le quatrième acte de Faust par une scène des Huguenots.
(Source : Opéra de Paris : un siècle au Palais Garnier / Bénédicte Tézenas Du Montcel)
A 19h45, ponctuelle, la voiture du maréchal Mac Mahon s’arrête rue Auber, devant une petite porte où l’attend Olivier Halanzier, directeur de l’Opéra (en poste depuis 1871) et responsable de l’épuisante inauguration. […]
Le programme commence donc par deux actes de cette Juive spectaculaire et fracassante dont on va fêter, dans quelques semaines, les quarante ans de succès continu. […]
Quant aux rares mélomanes qui se sont glissées, ils s’accordent à condamner ce programme-patchwork, un genre pourtant assez courant à l’époque, destiné à la gloire de quelques vedettes plus qu’à celle de l’art lyrique. Programme d’ailleurs ficelé en dernière minute car on devait d’abord monter deux actes d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Mais la santé défaillante et les caprices de Christine Nilsson, l’Ophélie la plus pure du moment et l’une des cantatrices les plus recherchées dans le monde, firent capoter le programme le matin même : la Garbo du chant d’alors, issue des labours de la région de Stockholm et dont Théophile Gautier disait qu’elle semblait illuminée d’un reflet d’aurore boréale ou de lune polaire, ne paraîtra jamais sur ce plateau : pour l’heure, elle se repose à Cannes, épuisée par de glorieux séjours à Saint-Pétersbourg et à New York. […]
Le baryton Pedro Gailhard dont on reparlera abondamment y entonne le serment des conjurés. Puis, nouveau changement de décor pour le second acte de la Source, ballet sur une musique de Ludwig Minkus et de Léo Delibes. On a prévu de ne donner que le premier tableau où l’étoile Rita Sangalli doit surgir dans une allée de platane.
Lors de la soirée du 5 janvier 1875, ont été interprétés :
• Ouvertures de la Muette de Portici de Daniel-François-Esprit Auber et de Guillaume Tell de Gioachino Rossini ;
• la Juive de Jacques-Fromental Halévy : deux actes ;
• les Huguenots de Giacomo Meyerbeer : « bénédiction des poignards » ;
• la Source de Léon Minkus et Léo Delibes : 1er tableau du 2e acte.
(Source : Histoire de l’Opéra de Paris : un siècle au Palais Garnier : 1875-1980 / Charles Dupèchez)
La première représentation ouverte au public, le 8 janvier, sera la Juive d’Halévy.
Bonne journée
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