Question d'origine :
Sur les tableaux du moyen âge (depuis 500 à peu près jusqu'à 1500) les femmes portent des coiffures ou ont les cheveux libres. Je voudrais savoir s'il existait un code vestimentaire et des différences entre les représentations religieuses et civiles. Coiffées, avec un voile ou non.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 27/11/2014 à 17h20
Bonjour,
Il parait difficile de parler de code vestimentaire au Moyen-âge, la période s’étendant sur mille ans, des Mérovingiens aux Capétiens. Les habits et la coiffure des femmes se sont naturellement beaucoup modifiés durant cette période, l’évolution de la coiffure allant de pair avec celle de la société.
D'autre part, nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre votre demande. Voulez-vous parler des codes vestimentaires des femmes "laïques" en fonction du lieu où elles se trouvaient (à l'église ou dans un lieu public) ? ou s'agit-il de comparer les codes vestimentaires des femmes laïques d'une part et ceux des religieuses (soeurs, moniales, etc) d'autre part ?
Quoiqu'il en soit, voici une petite histoire de la coiffure des femmes au Moyen-âge, suivie d'une courte bibliographie pour accroître vos connaissances dans le domaine.
En Occident, entre le 6e et le 10e siècle, la coiffure féminine connaît de nombreuses transformations.
Dans le monde barbare des 5e et 6e siècles, les cheveux sont longs ; ils peuvent flotter librement sur les épaules ou être tressés en longue natte maintenues par des bandelettes.
Mais, dès le 6e siècle, l’influence de l’Orient byzantin est déjà sensible en Italie, comme le montrent certaines mosaïques de Ravenne : les personnages féminins portent des chignons constitués d’un savant assemblage de mèches et de galons.
Au 11e s, les cheveux des femmes sont coiffés en bandeaux avec de longues mèches ondulées tombant sur les reins ; ils sont généralement enveloppés d’un voile qui les cache en partie.
Au siècle suivant, les coiffures, à l’imitation des styles orientaux du monde arabe ou byzantin, s’ornent de fils d’or, de pierres précieuses, et les cheveux sont de préférence nattés. Les nattes sont abandonnées au 13e s. et remplacées par des chignons qui rassemblent les cheveux à l’arrière du crane.
Au 14e s., les nattes font un retour en force ; elles sont relevées à la verticale de chaque coté des tempes.
On entre au 15e s. dans une ère d’extravagances. Les nattes sont tout d’abord ramenées sur le front et laissent en arrière une masse de cheveux flottants, que l’on peut enserrer dans une ganse de velours ; puis la reine Isabeau de Bavière, qui a perdu une partie de ses cheveux, met à la mode le hennin, sorte de haute cornette de tissu, agrémentée d’ornements divers, qui emprisonne entièrement la chevelure et met en valeur le front. Les élégantes en arrivent même à se faire épiler les sourcils ainsi que les quelques cheveux follets qui réussissent à s’échapper de ce couvre-chef dont les proportions (en hauteur et en largeur) deviennent à la fois gênantes et ridicules. C’est seulement à la fin du 15e s. que la « chute des hennins » s’accélère et devient définitive. Depuis déjà plusieurs décennies, l’Eglise n’a cessé de dénoncer de telles extravagances ainsi que l’emploi des postiches, des parfums et des teintures.
Seules les jeunes filles portent les cheveux dénoués jusqu’à leur mariage, en signe de virginité. Cette tradition est confirmée par le fait que les reines de France se marient les cheveux épars.
La chevelure est, au cours de ces siècles, l’objet d’un culte véritable, du moins dans une frange raffinée de la société médiévale. La couleur blonde des cheveux est un critère incontournable. Les chevelures doivent être longues et bouclées, abondantes et d’une finesse extrême. (cf. histoire de la coiffure et des coiffeurs)
Quant aux habits des religieuses, les ordres féminins adoptent les mêmes éléments que les ordres masculins en y ajoutant un voile qui couvre entièrement la chevelure et les épaules ; ultérieurement les guimpes et bandeaux de toile masquent entièrement le cou et le front. Le voile semble un élément imposé pour les religieuses de façon assez constante. (cf. Se vêtir au Moyen âge).
Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de ce petit dossier bien illustré : Les femmes et leurs cheveux au Moyen Âge, cet article :
Se coiffer au Moyen Age ou l’impossible pudeur et l'ouvrage La femme au Moyen-âge, en lecture sur internet.
Il parait difficile de parler de code vestimentaire au Moyen-âge, la période s’étendant sur mille ans, des Mérovingiens aux Capétiens. Les habits et la coiffure des femmes se sont naturellement beaucoup modifiés durant cette période, l’évolution de la coiffure allant de pair avec celle de la société.
D'autre part, nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre votre demande. Voulez-vous parler des codes vestimentaires des femmes "laïques" en fonction du lieu où elles se trouvaient (à l'église ou dans un lieu public) ? ou s'agit-il de comparer les codes vestimentaires des femmes laïques d'une part et ceux des religieuses (soeurs, moniales, etc) d'autre part ?
Quoiqu'il en soit, voici une petite histoire de la coiffure des femmes au Moyen-âge, suivie d'une courte bibliographie pour accroître vos connaissances dans le domaine.
En Occident, entre le 6e et le 10e siècle, la coiffure féminine connaît de nombreuses transformations.
Dans le monde barbare des 5e et 6e siècles, les cheveux sont longs ; ils peuvent flotter librement sur les épaules ou être tressés en longue natte maintenues par des bandelettes.
Mais, dès le 6e siècle, l’influence de l’Orient byzantin est déjà sensible en Italie, comme le montrent certaines mosaïques de Ravenne : les personnages féminins portent des chignons constitués d’un savant assemblage de mèches et de galons.
Au 11e s, les cheveux des femmes sont coiffés en bandeaux avec de longues mèches ondulées tombant sur les reins ; ils sont généralement enveloppés d’un voile qui les cache en partie.
Au siècle suivant, les coiffures, à l’imitation des styles orientaux du monde arabe ou byzantin, s’ornent de fils d’or, de pierres précieuses, et les cheveux sont de préférence nattés. Les nattes sont abandonnées au 13e s. et remplacées par des chignons qui rassemblent les cheveux à l’arrière du crane.
Au 14e s., les nattes font un retour en force ; elles sont relevées à la verticale de chaque coté des tempes.
On entre au 15e s. dans une ère d’extravagances. Les nattes sont tout d’abord ramenées sur le front et laissent en arrière une masse de cheveux flottants, que l’on peut enserrer dans une ganse de velours ; puis la reine Isabeau de Bavière, qui a perdu une partie de ses cheveux, met à la mode le hennin, sorte de haute cornette de tissu, agrémentée d’ornements divers, qui emprisonne entièrement la chevelure et met en valeur le front. Les élégantes en arrivent même à se faire épiler les sourcils ainsi que les quelques cheveux follets qui réussissent à s’échapper de ce couvre-chef dont les proportions (en hauteur et en largeur) deviennent à la fois gênantes et ridicules. C’est seulement à la fin du 15e s. que la « chute des hennins » s’accélère et devient définitive. Depuis déjà plusieurs décennies, l’Eglise n’a cessé de dénoncer de telles extravagances ainsi que l’emploi des postiches, des parfums et des teintures.
Seules les jeunes filles portent les cheveux dénoués jusqu’à leur mariage, en signe de virginité. Cette tradition est confirmée par le fait que les reines de France se marient les cheveux épars.
La chevelure est, au cours de ces siècles, l’objet d’un culte véritable, du moins dans une frange raffinée de la société médiévale. La couleur blonde des cheveux est un critère incontournable. Les chevelures doivent être longues et bouclées, abondantes et d’une finesse extrême. (cf. histoire de la coiffure et des coiffeurs)
Quant aux habits des religieuses, les ordres féminins adoptent les mêmes éléments que les ordres masculins en y ajoutant un voile qui couvre entièrement la chevelure et les épaules ; ultérieurement les guimpes et bandeaux de toile masquent entièrement le cou et le front. Le voile semble un élément imposé pour les religieuses de façon assez constante. (cf. Se vêtir au Moyen âge).
Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de ce petit dossier bien illustré : Les femmes et leurs cheveux au Moyen Âge, cet article :
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