Question d'origine :
Bonjour,
d'où viennent les briques de la Place des Vosges ?
Je vous remercie.
Bien cordialement.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/07/2014 à 13h41
Bonjour,
Malgré une recherche minutieuse, notamment dans les documents anciens concernant la Place royale (ou Royalle), devenue place des Vosges, nous ne pouvons répondre précisément à votre question. Cela est dû au fait que, bien qu’ayant été un dessein royal très précis (Charles IX puis Henri IV), détaillant l’agencement des étages et des façades, et jusqu’à leur composition combinant pierre blanche, brique rouge et tuile noire, la réalisation en a été laissée, bâtiment par bâtiment, aux acquéreurs des parcelles à qui Henri IV a cédé une partie du domaine royal.
S’il existe bien dans les archives publiques des détails du projet, ils ne vont pas jusqu’à l’exécution, le paiement des matériaux, l’achat aux fournisseurs… effectués par des propriétaires privés. Difficile donc de connaître la provenance des briques, pour des chantiers privés qui ont duré plus de deux ans.
Ce qu’on sait de la production des briques à l’époque nous vient surtout de sources italiennes, puisque les architectes de la Renaissance italienne ont remis ce matériau à l’honneur. « Les fourneaux italiens de la Renaissance étaient encore de type romain, chauffés au bois […] En Angleterre, les fours permanents semblent avoir été les moins courants : les briquetiers itinérants allaient de site en site pour installer des fours provisoires. Seules quelques villes construites en briques, comme Hull, avaient des briqueteries communales. » (L’art et l’histoire de la brique, p. 128).
En France, il existe une tradition médiévale de la construction en brique, mais assez peu en Ile-de-France, du fait de l’abondance des carrières de pierre. Henri IV lance une mode parisienne avec les appareils de briques et pierres de la Place royale en 1604, née probablement de la même fascination pour l’Italie qui lui avait fait inclure dans le projet une manufacture de soies à la manière de Milan. Il semble que pour faire face à la demande de ce nouveau matériau, les tuiliers adjoignent de nouveaux fours dédiés à cette production, à partir de la même «terre à brique », l’argile.
« Étant grandes consommatrices d'argile, de sable et d'énergie, les tuileries se trouvent généralement dans les régions où l'argile est abondante (généralement dans les plaines, en dessous de 500 mètres d'altitude) et où l'on trouve aussi du sable, et à proximité de zone enforestées (pour les plus anciennes, car les tuiles étaient autrefois cuites au bois), » ("Briques", Wikipédia)
« Les cartes anciennes signalent une tuilerie à Coubron, une autre Montfermeil, attestée dès le XVIe siècle. La vente aux enchère de ce site en 1794 porte sur « Un corps de bâtiment servant de maison au thuilier, un hangar pour faire sécher de la thuile et un four « pour la faire cuir » (...) plus une pièce de terre de soixante deux perches et demi, où l'on tire la terre pour faire la thuile (...). » En 1811, un bail pour exploitation stipule que la tuilerie comporte dans deux halles fermées « un four à la chinoise, un mouloir, deux puits dont un avec pompe en bois.
Dans l'ensemble on ne trouve à la fin de l'époque moderne aux environs de Paris, que de petits fours de forêt, principalement dans la grande couronne (Orléans, Montereau, Etampes), ou le long de la Seine, avec des productions beaucoup plus faibles que ceux établis à la même époque à proximité des grandes places fortifiées du Nord. » (Atlas de l'architecture et du patrimoine : Matériauthèque).
Sources :
L’art du tuilier et du briquetier
La Place royale
Registre des délibérations du bureau de la ville
Plan de la place des Vosges
Malgré une recherche minutieuse, notamment dans les documents anciens concernant la Place royale (ou Royalle), devenue place des Vosges, nous ne pouvons répondre précisément à votre question. Cela est dû au fait que, bien qu’ayant été un dessein royal très précis (Charles IX puis Henri IV), détaillant l’agencement des étages et des façades, et jusqu’à leur composition combinant pierre blanche, brique rouge et tuile noire, la réalisation en a été laissée, bâtiment par bâtiment, aux acquéreurs des parcelles à qui Henri IV a cédé une partie du domaine royal.
S’il existe bien dans les archives publiques des détails du projet, ils ne vont pas jusqu’à l’exécution, le paiement des matériaux, l’achat aux fournisseurs… effectués par des propriétaires privés. Difficile donc de connaître la provenance des briques, pour des chantiers privés qui ont duré plus de deux ans.
Ce qu’on sait de la production des briques à l’époque nous vient surtout de sources italiennes, puisque les architectes de la Renaissance italienne ont remis ce matériau à l’honneur. « Les fourneaux italiens de la Renaissance étaient encore de type romain, chauffés au bois […] En Angleterre, les fours permanents semblent avoir été les moins courants : les briquetiers itinérants allaient de site en site pour installer des fours provisoires. Seules quelques villes construites en briques, comme Hull, avaient des briqueteries communales. » (L’art et l’histoire de la brique, p. 128).
En France, il existe une tradition médiévale de la construction en brique, mais assez peu en Ile-de-France, du fait de l’abondance des carrières de pierre. Henri IV lance une mode parisienne avec les appareils de briques et pierres de la Place royale en 1604, née probablement de la même fascination pour l’Italie qui lui avait fait inclure dans le projet une manufacture de soies à la manière de Milan. Il semble que pour faire face à la demande de ce nouveau matériau, les tuiliers adjoignent de nouveaux fours dédiés à cette production, à partir de la même «terre à brique », l’argile.
« Étant grandes consommatrices d'argile, de sable et d'énergie, les tuileries se trouvent généralement dans les régions où l'argile est abondante (généralement dans les plaines, en dessous de 500 mètres d'altitude) et où l'on trouve aussi du sable, et à proximité de zone enforestées (pour les plus anciennes, car les tuiles étaient autrefois cuites au bois), » ("Briques", Wikipédia)
« Les cartes anciennes signalent une tuilerie à Coubron, une autre Montfermeil, attestée dès le XVIe siècle. La vente aux enchère de ce site en 1794 porte sur « Un corps de bâtiment servant de maison au thuilier, un hangar pour faire sécher de la thuile et un four « pour la faire cuir » (...) plus une pièce de terre de soixante deux perches et demi, où l'on tire la terre pour faire la thuile (...). » En 1811, un bail pour exploitation stipule que la tuilerie comporte dans deux halles fermées « un four à la chinoise, un mouloir, deux puits dont un avec pompe en bois.
Dans l'ensemble on ne trouve à la fin de l'époque moderne aux environs de Paris, que de petits fours de forêt, principalement dans la grande couronne (Orléans, Montereau, Etampes), ou le long de la Seine, avec des productions beaucoup plus faibles que ceux établis à la même époque à proximité des grandes places fortifiées du Nord. » (Atlas de l'architecture et du patrimoine : Matériauthèque).
L’art du tuilier et du briquetier
La Place royale
Registre des délibérations du bureau de la ville
Plan de la place des Vosges
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