Question d'origine :
Existe-t-il des exercices qui entrainent ou développent la mémoire? A partir de quel moment faut-il s'inquiéter du manque de mémoire? Pourriez-vous me conseiller des livres traitant ce sujet.
[En fait je suis adolescente de 16 ans et j'ai beaucoup de mal à retenir certaines choses (dates, faits, informations..etc), même celles qui m'interessent
Je voulais donc me renseigner sur le sujet.]
Merci beaucoup et bonne continuation!
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 03/03/2005 à 17h03
Il existe plusieurs "types" de mémoire :
Mémoire instantanée
La mémoire de travail, comme son nom l'indique, est un système de stockage temporaire nécessaire dans l'élaboration de certaines tâches. C'est celle qui intervient quand on referme l'annuaire et qu'on compose de tête le numéro de téléphone entrevu quelques secondes avant. A peine la dernière touche du combiné effleurée, impossible de se remémorer le numéro. La mémoire à court terme permet d'enregistrer des informations limitées pendant un laps de temps à peine plus long : moins d'une minute.
Mémoire d'éléphant. à long terme
Les souvenirs plus anciens, eux (de plus d'une minute en arrière à la petite enfance), dépendent de la mémoire à long terme. Au sein de cette dernière, distinguons la mémoire implicite, liée à l'apprentissage (celle qui vous permet de tenir sur votre vélo ou de conduire votre voiture sans faire appel à des mécanismes conscients) de la mémoire explicite, qui conserve les souvenirs proprement dits. Les souvenirs relevant de notre expérience personnelle (les dernières vacances à la mer par exemple) font partie de la mémoire épisodique, ceux touchant aux connaissances générales (la terre est ronde) de la mémoire sémantique.
Genèse d'un souvenir
Mais comment sont stockées dans le cerveau toutes ces informations, et par quels mécanismes peut-on les restituer sous forme de souvenirs ? Grâce à l'établissement de réseaux de neurones à travers tout le cerveau. Prenons l'exemple de ce tableau qui vous a tant plu, dans ce musée, avec cette dame trop parfumée qui était devant vous. Le tableau a été capté point par point par les neurones de la rétine et de l'oil. Son image est "acheminée" sous forme d'influx nerveux jusqu'à la zone visuelle du cerveau, qui reconstruit l'image d'ensemble. Ces influx ont ensuite été dirigés vers une autre zone : l'hippocampe. Celui-ci se comporté en gardien et décide d'accepter ou non l'information pour la faire passer dans la mémoire à long terme. Si les informations s'étaient arrêtées à l'hippocampe, l'image du tableau n'aurait fait partie que de la mémoire à court terme, et aurait été oubliée dans la minute.
Un souvenir : des connexions entre neurones renforcées
C'est une autre partie du cerveau, le télencéphale, qui se charge de l'enregistrement dans la mémoire à long terme. Sa particularité est d'avoir des centaines de milliers de neurones qui partent vers toutes les zones sensorielles du cerveau. Le télencéphale envoie influx nerveux représentant l'image du tableau à la zone visuelle. L'image est donc revenue à la zone d'où elle était partie. Elle y est stockée durablement, point par point, sous la forme de milliers de connexions renforcées entre neurones.
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Même chose pour les odeurs, sauf que le stockage a lieu cette fois dans la zone olfactive du cerveau. Ainsi, un souvenir fait souvent appel à plusieurs régions du cerveau. Et le faire ressortir (consciemment ou inconsciemment) consiste à réactiver les différents réseaux de neurones qui se sont établis lors de la "mise en mémoire". Ces derniers sont étroitement liés, car le même parfum que celui de la dame du musée, ressenti des années plus tard, vous évoquera toujours ce tableau qui vous avait tant plu. Comme Proust avec sa madeleine.
Voici quelques conseils pour améliorer votre façon d'apprendre :
Découvrez votre type de mémoire
Pour certains, il suffit de lire un texte pour le connaître et être capable de le répéter. Pour d’autres, il faut l’entendre. Une troisième catégorie encore préfère l’écrire pour le mémoriser. Les premiers ont une mémoire visuelle, les seconds, une mémoire auditive, les troisièmes, une mémoire scripturale. En fait ces trois formes de mémorisation peuvent être utilisées tour à tour, même si chacun d’entre nous en privilégie généralement une. Et lorsque vous vous sentez rebelle à un apprentissage, n’hésitez pas à mélanger les techniques : lisez à haute voix, recopiez, regardez. A force d’insister, vous triompherez de la difficulté !
Prévoir pour apprendre
Chacun a expérimenté un jour ou l’autre à quel point la mémoire immédiate se montre efficace : une leçon dont on prend connaissance juste avant d’avoir à la réciter est sue sur le bout du doigt au moment voulu… mais oubliée l’instant d’après ! Car le cerveau n’a pas le temps de fixer l’information. C’est donc une technique à n’utiliser qu’exceptionnellement !
Une leçon lue, copiée ou parlée, le soir, juste avant de se coucher, semble se mémoriser toute seule pendant le sommeil : le matin, on s’en souvient dans les moindres détails ou bien on l’apprend plus facilement que d’habitude. Donc, même lorsque l’on est fatigué et que l’on n’a plus la force de travailler, il peut être judicieux de préparer l’apprentissage du lendemain de cette façon là.
Mieux vaut comprendre ce que l’on veut retenir, plutôt qu’apprendre mécaniquement. Pourtant, n’hésitez pas à utiliser les réflexes “pavloviens” : dans certains cas, c’est la répétition de formules ou de phrases jusqu’à l’automatisme, qui permet de fixer définitivement une information.
Respecter vos rythmes biologiques
Certains ne travaillent bien que le matin, d’autres sont en pleine forme le soir et la nuit : bien sûr, les épreuves scolaires, et notamment les examens, ne peuvent s’adapter au rythme individuel, mais, durant la préparation, suivez vos préférences !
Au-delà des choix personnels, cependant, quelques remarques s’imposent :
Le milieu de la matinée jusqu’à l’heure du déjeuner correspond à un pic de qualité dans les apprentissages. Le matin est sûrement le meilleur moment pour étudier.
Juste après le repas de midi, l’attention est moins bonne. Lorsque c’est possible, n’hésitez pas à faire une courte sieste ! Quelques minutes d’assoupissement permettent de récupérer énergie et concentration.
Vers quinze heures, l’attention revient. Bien entendu, mieux vaut ne pas trop charger le repas de mi-journée de peur d’encourager la somnolence !
Les noctambules ont certainement, eux aussi, repéré certaines plages horaires où ils se concentraient davantage : généralement après minuit, lorsque la majorité des gens dorment, ils ressentent un pic d’excitation qui leur permet d’être plus performants.
Entretenez le physique !
Une alimentation saine permet de meilleurs résultats. Evitez la consommation de sucres rapides (bonbons, gâteaux, pain blanc …); les sucres lents (pain complet, pâtes, riz, céréales complètes…), par contre, sont bénéfiques à la mémoire !
Un corps mal oxygéné apprend mal : ne restez pas confiné des journées entières au milieu de vos livres ! Mieux vaut prendre l’air, faire du sport. Le temps que vous “perdrez” dehors, vous le regagnerez en efficacité dans votre travail. Après une heure d’étude, pensez aussi à faire une pause : votre attention n’en sera que meilleure à la reprise !
Vous pouvez également consulter les ouvrages :
- Améliorez votre mémoire à tout âge : 100 exercices pour entraîner efficacement votre mémoire
- La mémoire : comment la stimuler et l'entretenir
- La mémoire, comment la conserver et la développer
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