Question d'origine :
bonjour
je cherche des infos sur les tatouages des peuples picte ,sur les territoires qu ils occupaient ;je me demande si l actuel region des pays de loire en france etait concernee par ce phenomene .Les celtes n ecrivant pas je me demande si on peut trouver des gravures prouvant et attestant l acte de tatouage et les motifs effectues .Y a t il un rapport entre les gravures trouves sur les pierre et les motifs que ces peuples ce tatouaient ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/06/2012 à 09h07
Bonjour,
L’histoire des pictes demeure par bien des points énigmatiques et fait l’objet de multiples hypothèses, quelques fois farfelues. Ainsi, si certains énoncent que les pictes formeraient une peuplade celte appartenant à la grande Confédération Celtique, qui regrouperait tous les peuples de la Seine à la Garonne (voir le blog svowebmaster.free.fr) la plupart des historiens propose d’autres origines :
Nom donné du IIIe au Ixe s., aux habitants des basses terres de l’Ecosse, entre le firth of Forth et le Pentalnd Firth. Leur origine reste mystérieuse, et l’on ne sait s’ils étaient des Celtes ou des descendants de population celtiques et non indo-européennes. Ils constituèrent pour la Bretagne romaine de redoutables voisins, et c’est contre eux que fut élevé le mur d’Hadrien ou mur des pictes.
Source : Le petit Mourre : dictionnaire de l'histoire, 1990, p. 688.
Cette origine mystérieuse est également soulignée par Michel Duchein qui explique que les hommes peints ne sont autres que les caledonii d’Agricola. Occupants du nord de l’écosse au-delà du Forth ( y compris à l’origine, les Orcades et les Shetlands), ils ont été l’âme de la résistance aux Romains et ont su conserver jalousement leur indépendance. Pourtant, tout ou presque tout est mystérieux en eux. Les historiens écossaient parlent volontiers de l’ »énigme picte », et l’imagination populaire brode sur ce thème jusqu’aux limites de la science-fiction, au point qu’on a pu parler de « pictomanie » avec tous les excès que ce genre de passion comporte. Nous ignorons quelle langue ils parlaient (…) et les témoignages que nous possédons sur eux sont contradictoires. Celtes, « proto-celtes », ou population autochtone préceltique, toutes les hypothèses ont été formulées sans qu’aucune s’impose absolument.
Les pictes ont laissé d’abondants monuments archéologiques, dont l’interprétation est difficile, faute de datation précise. Ce sont essentiellement des pierres dressées, couvertes de figures gravées, les unes géométriques (y compris des croix après le christianisme), les autres figuratives, quadrupèdes, oiseaux, chaudrons, chariots à roue. Ces pierres, dites « symboliques », avaient sans doute une valeur religieuse, peut-être funéraire, sans qu’on soit en mesure de l’affirmer. Tout aussi mystérieuse sont les inscriptions, en alphabet orgamique ….
Source : Histoire de l'Ecosse, Michel Duchein,1998, p. 39.
Jean-Philippe Genet rappelle que les pictes (le terme veut dire qu’ils étaient peints) sont des Celtes ou pré-celtes, leur langue étant un picte-celte contenant des éléments non indo-européens, qui occupent le nord de l’Ecosse actuelle. Leurs tribus, appuyées dès le 1er av. J.-C. sur leurs forts de pierre (brochs) et plus tard sur leurs forts collinaires (duns) dirigées par des rois, sont regroupées en une ou deux (une au sud du Mounth, le Fortriu, l’autre au Nord) fédérations, à la tête desquelles est un roi supérieur. Elles ont résisté aux Romains puis aux Angles de Bernicies et de Northumbrie et aux Scots irlandais du Dariada (victoire du roi oengus en 741) qui les ont christianisées ; des Pictes sont d’ailleurs installés en Irlande (les cruitin). Kenneth Mac alpin … déjà roi des Scots, devient aussi roi des Pictes en 843 au milieu de la tourmente Viking. L’histoire des Pictes se fond alors dans celle de l’Ecosse.
Source : Dictionnaire du Moyen Age / dir. Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink, 2002, p. 1097.
Enfin, Maarten Hesselt van Danter consacre un bref essai sur les pictes et leur tatouage :
En 55. av J-C., Jules César conquit le sud de la Britannia ou l’île de Bretagne ; il écrivit alors que les britanniques peignaient leurs corps en bleu afin d’effrayer leurs adversaires sur le champ de bataille (…) deux documents historiques abordent le tatouage tel qu’il était pratiqué par les Scots et les Pictes ; Le premier document fut écrit par Hérodien, historien romain d’expression grecque qui vécut à la fin du IIe siècle (…) Ecrivant au sujet des « calcédoniens », surnom qu’il avait donné aux habitants de l’île de Bretagne, il nota qu’il se déplaçait presque entièrement nus, mis à part quelques bijoux en fer et en or. Ils « dessinaient des motifs d’animaux ou des symboles sur leur peau en pressant un fer chaud sur leurs membres. Malgré la douleur cuisante que cela provoquait, ils forttaient sur ces marques la sève d’une plante ». C’était la sève de la guède qui produisait cette couleur bleue. Selon hérodien, les tatouages ainsi obtenus étaient source de prestige et de fierté. Pour causer encore plus de frayeur chez l’ennemi, les guerriers ajoutaient de la couleur à ces tatouages de créatures monstrueuses avant de se jeter dans la bataille. Comme hérodien ne se rendit jamais dans les îles britanniques, il transcrivit des récits qui avaient été répétés à maintes reprises par divers intermédiaires. Vu le climat rigoureux de ces îles, il est improbable que les habitants aient circulé à moitié nus et la technique de tatouage décrite évoque davantage un marquage au fer rouge. En revanche, il est possible que la sève causant la coloration bleue, qu’elle soit permanente ou non, ait été appliquée pour soulager la douleur due aux brûlures et ainsi faciliter la cicatrisation (La seconde source qui mentionne l’existence de tatouages sur les îles britanniques est le poète romain Claudien (vers 370-410)…
Source : Histoire illustrée du tatouage à travers le monde / Maarten Hesselt van Dinter, 2007, p. 35-36.
Les pictes semblent avoir suscité de nombreuses interrogations ces dernières années. Ces récentes études, que nous ne possédons pas devraient peut être apporter de plus amples précisions sur cette peuplade :
Pictish progress: new studies on Northern Britain in the early Middle Ages / edited by Stephen T. Driscoll, Jane Geddes and Mark A. Hall, 2011.
Decoding the Pictish symbols / W. A. Cummin, 2009.
Vous trouverez bien d’autres références en effectuant des recherches sur le catalogue universitaire Sudoc (« pictes ou picte) ainsi que sur google livres (en cherchant en anglais « picts »).
Bonnes lectures
L’histoire des pictes demeure par bien des points énigmatiques et fait l’objet de multiples hypothèses, quelques fois farfelues. Ainsi, si certains énoncent que les pictes formeraient une peuplade celte appartenant à la grande Confédération Celtique, qui regrouperait tous les peuples de la Seine à la Garonne (voir le blog svowebmaster.free.fr) la plupart des historiens propose d’autres origines :
Nom donné du IIIe au Ixe s., aux habitants des basses terres de l’Ecosse, entre le firth of Forth et le Pentalnd Firth. Leur origine reste mystérieuse, et l’on ne sait s’ils étaient des Celtes ou des descendants de population celtiques et non indo-européennes. Ils constituèrent pour la Bretagne romaine de redoutables voisins, et c’est contre eux que fut élevé le mur d’Hadrien ou mur des pictes.
Source : Le petit Mourre : dictionnaire de l'histoire, 1990, p. 688.
Cette origine mystérieuse est également soulignée par Michel Duchein qui explique que les hommes peints ne sont autres que les caledonii d’Agricola. Occupants du nord de l’écosse au-delà du Forth ( y compris à l’origine, les Orcades et les Shetlands), ils ont été l’âme de la résistance aux Romains et ont su conserver jalousement leur indépendance. Pourtant, tout ou presque tout est mystérieux en eux. Les historiens écossaient parlent volontiers de l’ »énigme picte », et l’imagination populaire brode sur ce thème jusqu’aux limites de la science-fiction, au point qu’on a pu parler de « pictomanie » avec tous les excès que ce genre de passion comporte. Nous ignorons quelle langue ils parlaient (…) et les témoignages que nous possédons sur eux sont contradictoires. Celtes, « proto-celtes », ou population autochtone préceltique, toutes les hypothèses ont été formulées sans qu’aucune s’impose absolument.
Les pictes ont laissé d’abondants monuments archéologiques, dont l’interprétation est difficile, faute de datation précise. Ce sont essentiellement des pierres dressées, couvertes de figures gravées, les unes géométriques (y compris des croix après le christianisme), les autres figuratives, quadrupèdes, oiseaux, chaudrons, chariots à roue. Ces pierres, dites « symboliques », avaient sans doute une valeur religieuse, peut-être funéraire, sans qu’on soit en mesure de l’affirmer. Tout aussi mystérieuse sont les inscriptions, en alphabet orgamique ….
Source : Histoire de l'Ecosse, Michel Duchein,1998, p. 39.
Jean-Philippe Genet rappelle que les pictes (le terme veut dire qu’ils étaient peints) sont des Celtes ou pré-celtes, leur langue étant un picte-celte contenant des éléments non indo-européens, qui occupent le nord de l’Ecosse actuelle. Leurs tribus, appuyées dès le 1er av. J.-C. sur leurs forts de pierre (brochs) et plus tard sur leurs forts collinaires (duns) dirigées par des rois, sont regroupées en une ou deux (une au sud du Mounth, le Fortriu, l’autre au Nord) fédérations, à la tête desquelles est un roi supérieur. Elles ont résisté aux Romains puis aux Angles de Bernicies et de Northumbrie et aux Scots irlandais du Dariada (victoire du roi oengus en 741) qui les ont christianisées ; des Pictes sont d’ailleurs installés en Irlande (les cruitin). Kenneth Mac alpin … déjà roi des Scots, devient aussi roi des Pictes en 843 au milieu de la tourmente Viking. L’histoire des Pictes se fond alors dans celle de l’Ecosse.
Source : Dictionnaire du Moyen Age / dir. Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink, 2002, p. 1097.
Enfin, Maarten Hesselt van Danter consacre un bref essai sur les pictes et leur tatouage :
En 55. av J-C., Jules César conquit le sud de la Britannia ou l’île de Bretagne ; il écrivit alors que les britanniques peignaient leurs corps en bleu afin d’effrayer leurs adversaires sur le champ de bataille (…) deux documents historiques abordent le tatouage tel qu’il était pratiqué par les Scots et les Pictes ; Le premier document fut écrit par Hérodien, historien romain d’expression grecque qui vécut à la fin du IIe siècle (…) Ecrivant au sujet des « calcédoniens », surnom qu’il avait donné aux habitants de l’île de Bretagne, il nota qu’il se déplaçait presque entièrement nus, mis à part quelques bijoux en fer et en or. Ils « dessinaient des motifs d’animaux ou des symboles sur leur peau en pressant un fer chaud sur leurs membres. Malgré la douleur cuisante que cela provoquait, ils forttaient sur ces marques la sève d’une plante ». C’était la sève de la guède qui produisait cette couleur bleue. Selon hérodien, les tatouages ainsi obtenus étaient source de prestige et de fierté. Pour causer encore plus de frayeur chez l’ennemi, les guerriers ajoutaient de la couleur à ces tatouages de créatures monstrueuses avant de se jeter dans la bataille. Comme hérodien ne se rendit jamais dans les îles britanniques, il transcrivit des récits qui avaient été répétés à maintes reprises par divers intermédiaires. Vu le climat rigoureux de ces îles, il est improbable que les habitants aient circulé à moitié nus et la technique de tatouage décrite évoque davantage un marquage au fer rouge. En revanche, il est possible que la sève causant la coloration bleue, qu’elle soit permanente ou non, ait été appliquée pour soulager la douleur due aux brûlures et ainsi faciliter la cicatrisation (La seconde source qui mentionne l’existence de tatouages sur les îles britanniques est le poète romain Claudien (vers 370-410)…
Source : Histoire illustrée du tatouage à travers le monde / Maarten Hesselt van Dinter, 2007, p. 35-36.
Les pictes semblent avoir suscité de nombreuses interrogations ces dernières années. Ces récentes études, que nous ne possédons pas devraient peut être apporter de plus amples précisions sur cette peuplade :
Pictish progress: new studies on Northern Britain in the early Middle Ages / edited by Stephen T. Driscoll, Jane Geddes and Mark A. Hall, 2011.
Decoding the Pictish symbols / W. A. Cummin, 2009.
Vous trouverez bien d’autres références en effectuant des recherches sur le catalogue universitaire Sudoc (« pictes ou picte) ainsi que sur google livres (en cherchant en anglais « picts »).
Bonnes lectures
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