Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais connaître la technique employée par l'artiste qui a réalisé les fresques de la Poste Centrale, place Antonin Poncet, Lyon 2ème en 1937.
Je crois qu'il s'agit de Louis BOUQUET.
D'avance merci
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 19/02/2005 à 09h03
Le hall public de l’hôtel des postes construit de juin 1935 à juillet 1938 par l’architecte Roux-Spitz, s’orne d’une peinture murale par Louis Bouquet, qui développe sur 250 m2 l’allégorie du "Rayonnement mondial de Lyon grâce à l’échange et aux ondes", d’après une phrase d’Ampère : "Et par le fluide messager, la pensée transportée unit les cités et les mondes". On peut la comparer, par son concept, à la fresque de Raoul Dufy, "La fée électricité", créée pour l’exposition universelle de Paris en 1937.
Elle se compose ainsi :
Au centre : la Ville de Lyon, avec le modèle réduit du bâtiment ; de part et d’autre, le Rhône, source d’énergie électrique, et la Saône, "avec sa poésie et ses coteaux aux crus réputés."
Louis Bouquet (1885-1952), peintre-graveur de l’Ecole lyonnaise, se vit confier par l'architecte Roux-Spitz, en 1936, ce travail très important.
D’après les documents consultés cette peinture murale est bien une fresque.
Les mots "fresque" et "peinture murale" sont souvent employés, dans le langage courant, pour désigner toute peinture murale, sans distinction de technique.
Cependant, Le Petit Robert nous indique que la fresque est un procédé de peinture murale qui consiste à utiliser des couleurs délayées à l’eau, sur un enduit de mortier frais.
Fresque est tiré de l’italien "fresco", faisant partie de la locution "dipingere a fresco", c'est-à-dire "peindre sur un enduit frais."
La technique de la fresque, très répandue en Italie (Giotto, Michel-Ange, Raphaël) est abandonnée au Moyen âge au profit de la recherche de la lumière et des vitraux. En France, seul Mignard, a orné de fresques la coupole du Val de Grâce.
Mais à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de l’architecte Pradelle, cette technique est retrouvée, un cours est même créé à l’école des beaux-arts de Paris. Alors qu’il travaillait au théâtre des Champs-Elysées, Louis Bouquet a pu voir les fresques de Bourdelle, peintes en 1921. Son ami Marcel-Lenoir, qui habitait Lyon vers 1918, l’initia à cette technique, il connaissait également le fresquiste roumain Petresco. Albert Laprade lui avait déjà confié la décoration du salon de l’Afrique dans son Musées des Colonies à l’Exposition coloniale de 1931 où notre artiste s’était lançé dans cette technique, nouvelle pour lui : il avait réalisé des essais sous l’influence de Marcel-Lenoir : après avoir conçu une maquette, il réalisait des cartons grandeur nature, qu’il calquait, puis piquait et ponçait sur place, sur mortier frais, avec de la poudre colorée et ensuite peignait la surface prévue.
Pour une information complète sur cette technique de la fresque, vous pouvez consulter à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu l’ouvrage d'André Béghin : Dictionnaire technique de la peinture, T.1, p. 501-519
Actuellement, le mur peint fait partie du décor urbain, il est art dans la rue, il est art de la rue. Signe et repère, il efface l’anonymat de l’espace et donne ses marques au citadin. Il est affirmation d’identité, de reconnaissance donc de communication. Ce n'est plus la technique "a fresco" qui est employée mais une peinture acrylique.
Lyon, ou plus précisément Oullins, abrite dans ses murs le collectif très renommé dans le muralisme, créé en 1979 : la Cité de la création.
Autre source : l'article de M.M. Cottinet-Bouquet : Louis Bouquet, peintre de l'Ecole lyonnaise, dans le bulletin publié par l'Académie de Villefranche-en-Beaujolais en 1992.
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