Le pet est-il plus léger que l'air ?
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 27/09/2011 à 14h03
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Question d'origine :
Bonjour,
le pet est un composé de gaz, est-il plus ou moins léger que l'air et si oui, en pétant, se retrouve-ton d'un coup plus ou moins léger qu'avant ?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 29/09/2011 à 08h14
Comme vous le signalez dans votre question, les flatulences (le terme retenu, plus élégant que « pet ») sont composées de gaz divers - l’idée qu’elles contiennent en majorité du méthane est donc à oublier.
En effet, cinq gaz comptent pour plus de 99 % des gaz émis par le rectum (mesuré par chromatographie gazeuse) : ce sont l'azote (N2 ), l'hydrogène (H2 ), l'oxygène (O2 ), le dioxyde de carbone (CO2 ) et le méthane (CH4 ). La proportion de chacun de ces gaz sont très variables d'un sujet à l'autre et chez une même personne : H2 34,3 +/- 17,5 % (débit rectal : 361 ml/j) ; CO2 34,7 +/- 14,7 % (débit : 68 ml/j) ; CH4 5,6 +/- 10,4 % (débit : 0-120 ml/j) ; O2 3,3 +/- 1,9 % (débit très faible), N2 22,2 +/- 12,2 % (débit : 213 ml/j). Selon la flore bactérienne colique et le régime suivi par le patient, l'H2 peut représenter jusqu'à 80 % du volume total de chaque émission.
Voir l’article de L. Peyrin-Biroulet - M.-A. Bigard, intitulé « Gaz digestifs ». Cet article est consultable dans les locaux de la BM de Lyon par l’intermédiaire de la base de données EM Consulte.
Les flatulences sont-elles en conséquence plus légères que l’air ? Difficile de juger de la légereté d'un objet dont la composition est variable. On pourrait néanmoins le penser car, en tant que gaz, elles ont tendance à « monter » mais la cause de ce phénomène semble ailleurs : elles sont moins denses.
Pour tout dire, dans cette affaire il est avant tout question de température. La densité d'une substance diminue avec la température. Cette propriété est générale. L'air chaud est moins dense que l'air froid. Un mouvement d'air chaud vers le haut s'accompagne d'un mouvement d'air froid vers le bas.
« Considérons une particule d'air, de volume V située à une altitude z, à une température T supérieure à la température T0 de l'air environnant. Cette particule d'air chaud a alors une masse volumique ρ inférieure à la masse volumique ρ0 de l'air autour d'elle. Elle est soumise à deux forces : son poids d'intensité ρ V g, orienté vers le bas, et la poussée d'Archimède d'intensité ρ0 V g, orientée vers le haut (g est l'accélération de la pesanteur). La résultante de ces forces est orientée vers le haut, et vaut (ρ0 - ρ) V g. Cet air chaud va donc monter, comme une montgolfière remplie d'air chaud monte dans l'air froid qui l'environne. Durant le même temps, de l'air froid situé au dessus, plus lourd, va descendre. Ces mouvements constituent la convection thermique. » (Froid en altitude de Catherine Simiand)
Or les gaz intestinaux ont une température voisine de celle du corps ; c’est-à-dire autour de trente-sept degrés. L'air qui nous environne est généralement bien en deçà de cette température là.
Concluons : la différence entre le poids de l’air et celui de ces gaz n’est pas significative. Ils ne sont pas plus légers mais seulement moins denses.
Et pour répondre à votre dernière question, si des ballonnements peuvent vous donner une impression de lourdeur, n’espérez pas perdre de poids en vous en débarrassant. Comme le rappelle trivialement le Dr Catherine Solano « L'air : ça ne pèse pas lourd, mais ça fait du volume ! ».
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