Question d'origine :
Je souhaiterais savoir s'l y a un moyen de savoir si nos ancêtres d'Afrique du Nord étaient nobles par le nom de famille. Ibn seul est-il, comme j'ai entendu dire, le témoignage de cette origine ?
Merci d'avance pour votre aide.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 14/09/2011 à 12h02
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Pour être exact, il ne faut pas confondre la notion de noble telle qu’elle est entendue dans la civilisation occidentale et la conception orientale. En Orient, pas de ducs, de comtes ou de barons mais des hauts dignitaires représentés par l'émir, le calife, le sultan ou encore le vizir.
Quant au principe du nom Ibn, Jana Tamer explique effectivement que dans les pays du levant les noms de famille héréditaires sont entrés dans l’usage, sous une forme ou une autre, depuis des siècles, sans que l’on puisse fixer une date précise (...) Le prénom du père fait partie de l’identité officielle mais pas de l’identité courante et n’est jamais précédé de la mention ibn (fils) ou bent (fille). Cette mention s’emploie exclusivement pour les membres de familles royales ou princières et s’écrit sans majuscule dans l’alphabet latin.
Source : Les sources étonnantes des noms du monde arabe : dictionnaire étymologique, p. 22
Nous retiendrons néanmoins la thèse développée par Jacqueline Sublet, attestant d’un usage plus universel. Elle écrit que l'on n’a conservé que le nom de quelques ancêtres, le plus souvent leur « ism », relié chacun à son père par « ibn », abrégé dans cette étude, comme on le fait généralement, en b. : (fils de)
Source : Le voile du nom : essai sur le nom propre arabe, p. 11
Pour savoir si l’on descend d’une grande lignée ou non l’important n’est pas tant lié au nom Ibn qui désigne donc le fils, qu’au nom qui le suit. Enfin, sachez que le rôle du nom est essentiel pour s’y retrouver dans les réseaux de parenté d'où l'utilisation d’Ibn.
Ainsi, l’auteure rappelle que la femme mariée sera, on l’a dit, nominalement reliée à sa nouvelle famille non parce qu’elle prendra le nom de son mari mais parce qu’on s’adressera à elle par le « ism » de son fil ("mère d’un tel") (…) On préféra pour le fils, on le verra, le « ism » de l’ancêtre paternel .
Source : Le voile du nom : essai sur le nom propre arabe, p. 20
Par ailleurs, toujours selon cette auteure, l’usage de Ibn est, chez les mamlouks, une pratique courante.
Vous l’aurez compris, l’origine des noms arabes est d’une extrême complexité et pour en connaître quelques rouages, nous ne pouvons que vous encourager à consulter l’ouvrage mentionné ci-dessus, élaboré à partir de nombreuses recherches scientifiques.
Nous vous renvoyons aussi sur le chapitre noms propres et identité sociale publié dans La famille arabe médièvale
Bonjour,
Pour être exact, il ne faut pas confondre la notion de noble telle qu’elle est entendue dans la civilisation occidentale et la conception orientale. En Orient, pas de ducs, de comtes ou de barons mais des hauts dignitaires représentés par l'émir, le calife, le sultan ou encore le vizir.
Quant au principe du nom Ibn, Jana Tamer explique effectivement que dans les pays du levant les noms de famille héréditaires sont entrés dans l’usage, sous une forme ou une autre, depuis des siècles, sans que l’on puisse fixer une date précise (...) Le prénom du père fait partie de l’identité officielle mais pas de l’identité courante et n’est jamais précédé de la mention ibn (fils) ou bent (fille). Cette mention s’emploie exclusivement pour les membres de familles royales ou princières et s’écrit sans majuscule dans l’alphabet latin.
Source : Les sources étonnantes des noms du monde arabe : dictionnaire étymologique, p. 22
Nous retiendrons néanmoins la thèse développée par Jacqueline Sublet, attestant d’un usage plus universel. Elle écrit que l'on n’a conservé que le nom de quelques ancêtres, le plus souvent leur « ism », relié chacun à son père par « ibn », abrégé dans cette étude, comme on le fait généralement, en b. : (fils de)
Source : Le voile du nom : essai sur le nom propre arabe, p. 11
Pour savoir si l’on descend d’une grande lignée ou non l’important n’est pas tant lié au nom Ibn qui désigne donc le fils, qu’au nom qui le suit. Enfin, sachez que le rôle du nom est essentiel pour s’y retrouver dans les réseaux de parenté d'où l'utilisation d’Ibn.
Ainsi, l’auteure rappelle que la femme mariée sera, on l’a dit, nominalement reliée à sa nouvelle famille non parce qu’elle prendra le nom de son mari mais parce qu’on s’adressera à elle par le « ism » de son fil ("mère d’un tel") (…) On préféra pour le fils, on le verra, le « ism » de l’ancêtre paternel .
Source : Le voile du nom : essai sur le nom propre arabe, p. 20
Par ailleurs, toujours selon cette auteure, l’usage de Ibn est, chez les mamlouks, une pratique courante.
Vous l’aurez compris, l’origine des noms arabes est d’une extrême complexité et pour en connaître quelques rouages, nous ne pouvons que vous encourager à consulter l’ouvrage mentionné ci-dessus, élaboré à partir de nombreuses recherches scientifiques.
Nous vous renvoyons aussi sur le chapitre noms propres et identité sociale publié dans La famille arabe médièvale
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