Question d'origine :
Je voudrais connaître le pourcentage d'inscrits dans les bibliothèques d'autres pays que la France ? La France est-elle en avance ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/05/2011 à 08h34
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
La familiarité aux bibliothèques s'acquiert de plusieurs façons : via le milieu social et familial, c'est alors le fruit d'un héritage reçu dès le plus jeune âge ; via également des parcours individuels singuliers - à l'occasion de rencontres ou de découvertes personnelles —, même pour ceux qui ne sont pas détenteurs de la «carte culture», c'est-à-dire des dispositions culturelles héritées ou d'un niveau de diplôme élevé.
Mais la familiarité aux bibliothèques est aussi liée, plus fondamentalement, à l'appartenance à une aire géographique et à une culture nationale. On pourrait penser que les bibliothèques publiques d'un pays donné sont très différentes les unes des autres - par leur statut, leur taille, leur configuration, leur environnement direct, leur histoire propre, etc. - et que les données statistiques qui les concernent en matière de fréquentation risquent, en conséquence, de se montrer tout aussi disparates.
C'est partiellement vrai, toutefois, quand on prend du recul et que l'on effectue des comparaisons au niveau international, des constantes semblent se dégager.On observe ainsi des écarts importants en termes d'inscription en bibliothèque entre, d'une part, l'Europe la plus septentrionale et l'Europe du Sud, et, d'autre part, entre une partie du monde protestant, notamment anglo-saxon, et une partie du monde catholique. En Europe, la Grande-Bretagne affiche ainsi un taux d'inscrits en bibliothèque publique de 58 % en 2007-08; la Finlande fait état de 41 % d'emprunteurs en 2008 ; les Pays-Bas sont pour leur part dans une position intermédiaire avec 25 % d'inscrits en 2004 ; l'Espagne observe ce même taux de 25 % d'inscrits en 2007 ; les données officielles françaises annoncent quant à elles un peu plus de 15 % d'emprunteurs actifs en 2007. Ailleurs encore, on enregistre pas moins de 47 % d'inscrits en Australie en 2006-07, et 32 % au Québec en 2005 .
On peut noter enfin que cette ligne de partage Europe du Nord/Europe du Sud se révèle également signifiante pour expliquer des différences nationales en matière de lecture de livre : une enquête réalisée en 2001 a montré que la France se situait sous la moyenne européenne pour cette pratique (lire des livres pour des raisons autres que le travail ou les études), juste devant les pays du Sud, à égalité avec l'Allemagne et l'Irlande, mais très loin de la Suède, la Finlande ou le Royaume-Uni.
[...]
Deux mesures récentes de l'impact social des bibliothèques françaises ont été brièvement présentées dans la première partie. Une première mesure basse de 15 % d'emprunteurs actifs en BM parmi la population des villes desservies, tous âges confondus, d'après les données officielles de la direction du Livre et de la Lecture (DLL) ; et une seconde mesure haute de 28 % de fréquentants des bibliothèques et médiathèques, quels que soient leurs types, au cours des 12 derniers mois pour les personnes âgées de 15 ans et plus, d'après la dernière enquête Pratiques culturelles des Français du département Etudes, Prospective et Statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication. D'autres sources permettent toutefois d'approcher cette question et par ailleurs de compléter nos connaissances en matière d'usages, de freins à la fréquentation et de représentations des bibliothèques.
source : EVANS, Christophe, « La sociologie des publics des bibliothèques : le métier d’usager », in Association des bibliothécaires de France, Le métier de bibliothécaire, Editions du Cercle de la librairie, 2010, p. 59 à 76.
Voir aussi ces précédentes réponses du service Questions/réponses de l'ENSSIB :
- taux d'inscrits en bibliothèque en France et à Paris
- fréquentation des bibliothèques
... ainsi que ces documents sur la sociologie de la lecture.
Par ailleurs, nous vous rappelons que le Guichet du Savoir n’a pas vocation à répondre à des questions de bibliothéconomie (cf notre page d'accueil, rubrique quelles questions ?). Il existe un service expert en la matière, le Service Questions ? Réponses ! de l’Enssib à qui vous pouvez poser toutes ces questions. Pour plus d'informations sur ce sujet, nous vous invitons à vous tourner vers ce service.
Bonjour,
La familiarité aux bibliothèques s'acquiert de plusieurs façons : via le milieu social et familial, c'est alors le fruit d'un héritage reçu dès le plus jeune âge ; via également des parcours individuels singuliers - à l'occasion de rencontres ou de découvertes personnelles —, même pour ceux qui ne sont pas détenteurs de la «carte culture», c'est-à-dire des dispositions culturelles héritées ou d'un niveau de diplôme élevé.
Mais la familiarité aux bibliothèques est aussi liée, plus fondamentalement, à l'appartenance à une aire géographique et à une culture nationale. On pourrait penser que les bibliothèques publiques d'un pays donné sont très différentes les unes des autres - par leur statut, leur taille, leur configuration, leur environnement direct, leur histoire propre, etc. - et que les données statistiques qui les concernent en matière de fréquentation risquent, en conséquence, de se montrer tout aussi disparates.
C'est partiellement vrai, toutefois, quand on prend du recul et que l'on effectue des comparaisons au niveau international, des constantes semblent se dégager.
On peut noter enfin que cette ligne de partage Europe du Nord/Europe du Sud se révèle également signifiante pour expliquer des différences nationales en matière de lecture de livre : une enquête réalisée en 2001 a montré que la France se situait sous la moyenne européenne pour cette pratique (lire des livres pour des raisons autres que le travail ou les études), juste devant les pays du Sud, à égalité avec l'Allemagne et l'Irlande, mais très loin de la Suède, la Finlande ou le Royaume-Uni.
[...]
Deux mesures récentes de l'impact social des bibliothèques françaises ont été brièvement présentées dans la première partie. Une première mesure basse de 15 % d'emprunteurs actifs en BM parmi la population des villes desservies, tous âges confondus, d'après les données officielles de la direction du Livre et de la Lecture (DLL) ; et une seconde mesure haute de 28 % de fréquentants des bibliothèques et médiathèques, quels que soient leurs types, au cours des 12 derniers mois pour les personnes âgées de 15 ans et plus, d'après la dernière enquête Pratiques culturelles des Français du département Etudes, Prospective et Statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication. D'autres sources permettent toutefois d'approcher cette question et par ailleurs de compléter nos connaissances en matière d'usages, de freins à la fréquentation et de représentations des bibliothèques.
source : EVANS, Christophe, « La sociologie des publics des bibliothèques : le métier d’usager », in Association des bibliothécaires de France, Le métier de bibliothécaire, Editions du Cercle de la librairie, 2010, p. 59 à 76.
Voir aussi ces précédentes réponses du service Questions/réponses de l'ENSSIB :
- taux d'inscrits en bibliothèque en France et à Paris
- fréquentation des bibliothèques
... ainsi que ces documents sur la sociologie de la lecture.
Par ailleurs, nous vous rappelons que le Guichet du Savoir n’a pas vocation à répondre à des questions de bibliothéconomie (cf notre page d'accueil, rubrique quelles questions ?). Il existe un service expert en la matière, le Service Questions ? Réponses ! de l’Enssib à qui vous pouvez poser toutes ces questions. Pour plus d'informations sur ce sujet, nous vous invitons à vous tourner vers ce service.
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