Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais apprendre quelques éléments sur Gabriel Giolito, qui est un des premiers éditeurs en Italie (16ème siècle). En effet, je travaille sur un fonds de livres anciens et dispose de plusieurs livres publiés par cet éditeur. Les recherches que j'ai effectuées jusqu'à présent ne sont pas très concluantes.
Je vous remercie par avance de l'attention que vous prêterez à ma demande.
Naiceknowing
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 13/05/2011 à 07h10
Il est né dans la première décennie du XVIe siècle à Trino près de Vercelli, fils de Giovanni Giolito l’aîné et de Guglielmina Borgominieri. Il devait être l’aîné ou celui que le père avait choisi pour transmettre l’atelier d’imprimerie. Suivant son père entre le Piémont et Venise, il s’installe avec lui à Venise en 1523. Ses connaissances en matière d’imprimerie sont alors suffisantes pour que son père le laisse à Venise et reparte vers Turin.
Dès le début de son activité, il se place sur le plan littéraire et publie : les Dialogi piacevoli et Il Petrarchista de Nicolo Franco, mais également Le Courtisan (Il Cortegiano) de Balthazar Castiglione. L’année suivante, il fait paraître un Décaméron et un Orlando Furioso orné de gravures sur bois.
En 1544, il épouse Lucrezia Bin en 1544 dont la dot lui permet d’investir dans de nouveaux caractères typographiques. Il en aura 12 enfants. Son officine devient alors une des plus réputées de Venise, notamment pour ses nouveautés. Il est le meilleur représentant du renouvellement de la typographie vénitienne dans le sens de la légèreté et de l’élégance. Cultivé, il reçoit dans son atelier une élite composée de : l’Arétin, Ercole Bentivoglio, Bernardo Tasso, Guido Landi, Ortensio Lando. Nicolo Franco.
Ses impressions sont célèbres pour leur qualité, leurs lettres ornées presque toujours parlantes, et les gravures sur bois. Ses gravures sur bois pour illustrer l’Orlando furioso, le Décaméron, les Rimes de Pétrarque sont louées par le critique d’art Vasari..
Parmi ses plus belles éditions typographiques on peut citer : les Lettres de Cesare Tolomei (1547) in-4°, l’élégant Ane d’or d’Apulée en 1550, les Métamorphoses d’Ovide, traduites par L. Dolce en 1553, illustrées de 95 vignettes.
Entre 1555 et 1560, l’atelier voit sa production baisser en qualité mais non en quantité. En effet les années 1566 et 1567 sont les années de plus forte production. La librairie de la Fenice reste au cœur de l’activité de la cité vénitienne. Elle possède des succursales à Naples, Bologne et Ferrare, et est en relation avec des libraires italiens à Mantoue (F. Osanna, A Palazzolo) et en France surtout avec Guillaume Rouillé de Lyon.
Gabriel Giolito de’ Ferrari survit à la grande peste vénitienne de 1575-1577, mais meurt à Venise au début de l’année 1578.
Ses contemporains le placent au même rang que son compatriote Alde Manuce. Ses ouvrages ont été très vite collectionnés par les bibliophiles et certains sont très rares, de son Indice dei libri prohibiti, il ne reste aucun exemplaire.
Ses presses seront reprises par ses fils Giovanni le jeune et Giovanni Paolo qui continuent à publier jusqu’en 1606.
La Bibliographie sur cet imprimeur est abondante, vous la trouverez dans le Dizionario biografico degli italiani qui nous a permis d’établir la biographie ci-dessus :
On peut citer surtout :
Salvatore Bongi. Annali di Gabriel Giolito de' Ferrari da Trino di Monferrato stampatore in Venezia, descritti e illustrati da Salvatore Bongi. Roma: Presso i principali librai, 1890-1895.
Angela Nuovo et Christian Coppens. I Giolito e la stampa nell'italia del XVI secolo. Genève Droz, 2005.
G. Dondi , Giovanni Giolito editore e mercante in La Bibliofilia.LXIX (1967), pp 147-189.
M. Menato. La Tipografia del'500 in Italia, Firenze 1989.
B. Richardson. Print culture in Renaissance Italy; the editor and the vernacular text, 1470-1600. New-York, 1994.
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