Question d'origine :
Bonjour,
Pourriez-vous m'éclairée en me disant si cette conversation entre mazarin et colbert issue du Diable rouge d'Antoine Rault est vrai ?
Je vous remercie d'avance pour votre réponse
cordialement
Nathalie
Extrait d'une conversation entre Colbert et Mazarin sous LOUIS XIV
Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus.
J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…
Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’Etat… L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.
Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin : On en crée d’autres.
Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin : Oui, c’est impossible.
Colbert : Alors, les riches ?
Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
Colbert : Alors, comment fait-on ?
Mazarin : Colbert,tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade) ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser…C’est un réservoir inépuisable.
> Extrait du « Diable Rouge "
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 03/07/2010 à 13h47
Est-ce que la conversation entre Mazarin et Colbert que vous nous rapportez est
Incontestablement :
L’analyse des éléments stylistiques qui indiquent que le langage employé est bien marqué par notre époque relèverait d’une étude littéraire qui ne semble pas être votre propos. Le clin d’œil avec « Des Français qui travaillent » est à cet égard sans ambiguïté…
Dans le dossier figurant à la fin de l’édition de
Un autre texte figurant en annexe « Les coulisses de l’Histoire : entretien avec Antoine Rault » confirme notre analyse. A la question « Quelle liberté avez-vous prise par rapport aux faits historiques ? » l’auteur répond : « La pièce respecte l’histoire, mais c’est une fiction qui me permet d’aborder un sujet qui nous passionne toujours : qu’est-ce que nous cachent les hommes qui nous gouvernent ? ».
Par ailleurs, l’expression « comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade », que vous citez entre parenthèses, ne figure pas dans cette édition. Et c’est bien « comme un fromage » que vous pourrez lire page 18. Deux expressions qui ne semblent pas avoir appartenu au vocabulaire actif des Français du XVIIe siècle.
Ce dialogue est-il
Sur l’ « intimité financière » (selon le mot de l’auteur) existant entre Colbert et Mazarin, vous en saurez plus en lisant l’ouvrage de François d’Aubert,
Sur les positions de Mazarin quant aux finances de l’Etat, vous pourrez lire, par exemple :
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