Question d'origine :
Bonjour,
L'entraide, la solidarité sont-elles des spécificités humaines ? Trouve-t-on des comportements similaires chez les animaux entre eux ?
Merci des vos lumières.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/06/2010 à 09h19
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
La publication de l’ouvrage L'expression des émotions chez l'homme et les animaux en 1872 de Charles Darwin a permis de faire évoluer la conception que nous avions de l’animal et d’entrevoir que, tout comme nous, les animaux étaient capables de ressentir et de manifester souffrance, plaisir, bonheur mais aussi d’être capable d’entraide et de solidarité.
Lors d’une interview, Frans de Waal, éthologiste, étudiant les similarités entre l'animal et l'homme, déclare que l’on peut parler deculture animale à partir du moment où des savoirs, des techniques nouvelles, des préférences, des habitudes se transmettent entre membres d'une même parentèle ou entre proches. C'est une transmission comportementale non génétique. Et deux groupes d'une même espèce peuvent adopter des comportements différents ; ces choses sont apprises socialement. En principe, cela s'applique à tous les animaux : les oiseaux, les poissons, mais on le trouve plus facilement chez les dauphins, les grands singes. La survie des animaux en liberté dépend aussi de ce qu'ils apprennent des autres , ils tirent profit d'un savoir accumulé : la transmission de l'information est aussi importante pour eux que pour nous.
Frans de Wall poursuit en expliquant que les grands singes sont capables d'empathie : la consolation existe chez les chimpanzés. Il est fréquent de voir un jeune victime d'une attaque crier : un autre arrive et met ses bras autour de lui. On les voit aussi donner de la nourriture à ceux qui sont dans le besoin, aider un chimpanzé coincé dans un arbre : ils sont capables de se mettre à la place de l'autre. Au zoo de San Diego, nous avons vu un mâle bonobo qui observait des jeunes jouer dans un canal vide, mais régulièrement inondé lorsque les vannes sont ouvertes. Ils risquaient de se noyer, le mâle s'est mis à crier, à faire des gestes pour les alerter, et ils sont sortis. Ce mâle a anticipé le problème, il s'est mis dans la perspective des jeunes car lui-même n'était pas dans le canal.
Source : Libération, "Chez certains animaux on peut parler de culture".
Karine Lou Matignon présente les émotions animales et expose queles animaux sont capables de comportements de coopération, d’entraide, d’altruisme, d’intention et de réciprocité qui sont très proches de la morale humaine .
Elle donne en exemple différents exemples decompassion, d’entraide, d’assistance dont nous ne transcrirons que quelques passages :
Les femelles des grands dauphins forment des coalitions dans le but de délivrer certaines d’entre elles lorsqu’elles ont été kidnappées par un groupe de mâles célibataires. Dans toute société il est fréquent d’observer des comportements d’entraide, principalement à l’égard des jeunes. Tout comme les manchots empereurs, les flamands rosses bénéficient de crèches collectives
(…)
Parallèlement, la solidarité parentale est également fréquente. Nombreuses sont les espèces où la famille entière s’occupe des petits. C’est le cas chez les gibbons et les coyotes, où frères, sœurs, oncles et tantes assistent les parents pour protéger et éduquer la nouvelle génération. Mâles et femelles bélougas (baleines blanches surnommées « canaris des mers ») vivent séparés au sein d’un vaste troupeau. Les femelles se regroupent et élèvent ensemble leurs nouveau-né qu’elles allaitent pendant deux ans. (…) La solidarité des communautés de chattes et de lionnes (dont les cycles sont synchronisés) est connue. Les petites tètent indifféremment leurs mère et tante. Ce mode coopératif existe aussi chez les entelles femelles qui s’unissent pour protéger leurs petits des attaques des mâles. Source : Emotions animales, p. 64 ; p. 110.
Dans certains cas, on parlera non plus d’« entraide » mais de coopération spécifique. Ainsi, dans l’ouvrage Perception et communication chez les animaux, Stéphane Tanzarella et Annie Mamecier expliquent qu’il peut exister une forme de coopération. Courante, par exemple chez les dauphins, elle est basée sur la communication ultrasonique lors du recrutement d’individus pour la chasse en groupe.
De même, dans une société de marmottes , les sifflements émis par les membres « guetteurs » informent le reste du groupe de la proximité d’un danger.
Bonjour,
La publication de l’ouvrage L'expression des émotions chez l'homme et les animaux en 1872 de Charles Darwin a permis de faire évoluer la conception que nous avions de l’animal et d’entrevoir que, tout comme nous, les animaux étaient capables de ressentir et de manifester souffrance, plaisir, bonheur mais aussi d’être capable d’entraide et de solidarité.
Lors d’une interview, Frans de Waal, éthologiste, étudiant les similarités entre l'animal et l'homme, déclare que l’on peut parler de
Frans de Wall poursuit en expliquant que les grands singes sont capables d'
Source : Libération, "Chez certains animaux on peut parler de culture".
Karine Lou Matignon présente les émotions animales et expose que
Elle donne en exemple différents exemples de
Les femelles des grands dauphins forment des coalitions dans le but de délivrer certaines d’entre elles lorsqu’elles ont été kidnappées par un groupe de mâles célibataires. Dans toute société il est fréquent d’observer des comportements d’entraide, principalement à l’égard des jeunes. Tout comme les manchots empereurs, les flamands rosses bénéficient de crèches collectives
(…)
Parallèlement, la solidarité parentale est également fréquente. Nombreuses sont les espèces où la famille entière s’occupe des petits. C’est le cas chez les gibbons et les coyotes, où frères, sœurs, oncles et tantes assistent les parents pour protéger et éduquer la nouvelle génération. Mâles et femelles bélougas (baleines blanches surnommées « canaris des mers ») vivent séparés au sein d’un vaste troupeau. Les femelles se regroupent et élèvent ensemble leurs nouveau-né qu’elles allaitent pendant deux ans. (…) La solidarité des communautés de chattes et de lionnes (dont les cycles sont synchronisés) est connue. Les petites tètent indifféremment leurs mère et tante. Ce mode coopératif existe aussi chez les entelles femelles qui s’unissent pour protéger leurs petits des attaques des mâles. Source : Emotions animales, p. 64 ; p. 110.
Dans certains cas, on parlera non plus d’« entraide » mais de coopération spécifique. Ainsi, dans l’ouvrage Perception et communication chez les animaux, Stéphane Tanzarella et Annie Mamecier expliquent qu’il peut exister une forme de coopération. Courante, par exemple chez les dauphins, elle est basée sur la communication ultrasonique lors du recrutement d’individus pour la chasse en groupe.
De même, dans une société de marmottes , les sifflements émis par les membres « guetteurs » informent le reste du groupe de la proximité d’un danger.
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