Question d'origine :
Etant en premiere et réalisant un TPE sur l'hermaphrodisme chez l'homme, je recherche un maximum d'informations sur la reproduction des intersexués. Je souhaiterais en effet , savoir si cette reproduction est possible chez les hommes ou les femmes , et comment se traduit-elle ?
Merci d'avance .
Vous pouvais me contacter à : pyiouta@hotmail.fr
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/11/2009 à 15h43
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Il existe divers cas d'intersexualité pour lesquels la réponse à votre question ne sera pas la même. Nous serions même tentés de dire qu'à chaque cas sa réponse...
Nous vous conseillons de consulter les documents suivants afin de mieux comprendre ce qui est en jeu :
- dans l'Encyclopaedia Universalis (consultable notamment à la Bibliothèque municipale de Lyon), voir les articles intitulés "Intersexualité " et "Appareil génital " chapitre 6. "Anomalies sexuelles " dont voici quelques extraits :
On pourrait ranger parmi les états intersexuels les dysgénésies gonadiques étudiées plus haut, et aussi les syndromes virilisants ou féminisants tardifs qui figurent dans les chapitres précédents. Mais nous faisons place ici aux états pathologiques, de significations fort diverses, dans lesquels les organes génitaux externes, malformés, présentent à la fois des caractères féminins et des caractères masculins, au point de faire hésiter, à la naissance, sur le sexe de l'enfant, ou même de réaliser un aspect somatique tout à fait opposé au sexe des gonades. Il peut s'agir d'hermaphrodisme dit « vrai », ou de pseudo-hermaphrodisme.
Hermaphrodisme « vrai »
On parle improprement d'hermaphrodisme « vrai » lorsque les gonades elles-mêmes présentent à la fois des structures ovariennes et des structures testiculaires, ce qui nous fait préférer le terme de bisexualité gonadique. Certains sujets présentent, d'un côté, un testicule, de l'autre, un ovaire. Dans d'autres cas, la même gonade possède à la fois les deux structures (ovotestis), soit des deux côtés, soit d'un seul côté, la gonade opposée étant alors soit un ovaire, soit un testicule. Les organes génitaux externes présentent des degrés divers d'intersexualité, depuis un type assez franchement masculin, mais avec un orifice urétral bas situé (hypospadias), jusqu'à un type plus franchement féminin, se présentant comme une hypertrophie clitoridienne avec une vulve hypoplasique. Entre ces deux extrêmes se placent tous les intermédiaires, avec les mêmes aspects que dans les pseudo-hermaphrodismes masculins ou féminins.
À l'âge de la puberté, le développement des caractères sexuels secondaires se fera plus ou moins franchement dans le sens masculin ou dans le sens féminin.
Tel sujet considéré comme un garçon pourra voir se développer ses glandes mammaires et une menstruation apparaître. Tel autre, élevé en fille, verra son clitoris prendre un aspect pseudo-pénien, sa voix muer, son système pileux se développer selon le mode masculin, un testicule apparaître dans un bourrelet génital. Il peut en résulter des difficultés psychologiques considérables, dont il sera parlé plus loin.
Le test chromatinien de Barr peut être positif ou négatif, le caryotype étant soit mâle, soit femelle. Le diagnostic ne peut être établi avec certitude que par l'examen histologique des deux gonades, ce qui exige le plus souvent une laparotomie exploratrice. Les organes génitaux internes présentent eux-mêmes tous les degrés d'intersexualité, que l'on ne saurait décrire ici, et souvent avec une certaine asymétrie, en relation avec l'asymétrie même des gonades.
Pseudo-hermaphrodisme féminin
On qualifie de pseudo-hermaphrodismes les états dans lesquels les deux gonades sont indiscutablement mâles ou femelles, en conformité avec le sexe génétique, mais où les organes génitaux externes, malformés, évoquent plus ou moins le sexe opposé.
Sous le nom de pseudo-hermaphrodisme féminin on désigne des sujets génétiquement féminins, porteurs d'ovaires, de trompes et d'un utérus, mais dont les organes génitaux externes sont plus ou moins virilisés. Ce qui a été dit plus haut de la différenciation sexuelle embryonnaire fait comprendre qu'un tel état exige, en principe, que le fœtus ait été soumis à l'action d'hormones virilisantes entre le troisième et le cinquième mois de la vie embryonnaire. Mais la production d'androgènes a pu venir du fœtus lui-même ou de la mère. [...]
Pseudo-hermaphrodisme masculin
Le pseudo-hermaphrodisme masculin peut donner naissance aux mêmes types de malformations que le pseudo-hermaphrodisme féminin et l'hermaphrodisme « vrai ». Mais il concerne des sujets génétiquement mâles (avec deux chromosomes sexuels, ou gonosomes, X et Y) et porteurs de testicules, habituellement ectopiques. Les données expérimentales auxquelles il a été fait allusion plus haut laissent penser que le syndrome est lié à une déficience du testicule fœtal pendant les premiers mois de la vie intra-utérine. Mais, le plus souvent, à l'âge de la puberté, le testicule se développe et se montre capable d'un fonctionnement sensiblement normal, permettant le développement de caractères sexuels secondaires de type masculin.
Un cas très particulier est celui auquel on applique le terme assez impropre de testicule féminisant. Il s'agit ici d'un sujet dont l'apparence est entièrement féminine, sans aucune virilisation des organes génitaux externes, sans puberté de type masculin. À l'âge adulte, les glandes mammaires sont bien développées, mais il n'y a pas de règles. L'aspect général est celui d'une femme eunuchoïde. Mais le test chromatinien de Barr est négatif et le caryotype est celui d'un homme normal (avec 2 gonosomes X et Y). La laparotomie exploratrice permet de constater l'absence d'utérus, de trompes et d'ovaires, mais fait découvrir, dans le petit bassin ou à l'orifice inguinal, la présence de testicules, ayant l'aspect de testicules ectopiques banals, c'est-à-dire sans spermatogenèse, mais avec un tissu leydigien bien développé. L'étude biologique montre d'ailleurs que les testicules sécrètent de la testostérone de façon sensiblement normale. Cela amène à penser que le défaut de virilisation est dû à une anomalie du métabolisme terminal de la testostérone ou à une insensibilité des récepteurs à son action. Cette hypothèse a été confirmée par la biologie moléculaire.
Nous vous conseillons de venir consulter l'Encyclopédie médico-chirurgicale à la bibliothèque qui traite du sujet et aborde notamment les "solutions" chirurgicales. Un extrait d'un article intitulé "Lignes de conduite pour le traitement des enfants ayant des troubles du développment du sexe - Treatment guidelines for children with disorders of sex development / H.F.L. Meyer-Bahlburg" indique ceci :
Certains enfants intersexes requièrent une intervention chirurgicale pour des raisons médicales urgentes. Cependant, dans la plupart des cas, la chirurgie génitale a été faite pour des raisons psychosociales afin de confirmer le genre assigné par l’apparence génitale et ainsi de faciliter l’éducation appropriée au genre, d’aider à développer une image du corps typique du genre et d’éviter un stigmate social. Dans beaucoup de cas, la chirurgie génitale est aussi nécessaire pour faciliter ultérieurement les relations sexuelles pénovaginales et parfois rendre la conception et l’insémination possibles...
Bonjour,
Il existe divers cas d'intersexualité pour lesquels la réponse à votre question ne sera pas la même. Nous serions même tentés de dire qu'à chaque cas sa réponse...
Nous vous conseillons de consulter les documents suivants afin de mieux comprendre ce qui est en jeu :
- dans l'Encyclopaedia Universalis (consultable notamment à la Bibliothèque municipale de Lyon), voir les articles intitulés "
On pourrait ranger parmi les états intersexuels les dysgénésies gonadiques étudiées plus haut, et aussi les syndromes virilisants ou féminisants tardifs qui figurent dans les chapitres précédents. Mais nous faisons place ici aux états pathologiques, de significations fort diverses, dans lesquels les organes génitaux externes, malformés, présentent à la fois des caractères féminins et des caractères masculins, au point de faire hésiter, à la naissance, sur le sexe de l'enfant, ou même de réaliser un aspect somatique tout à fait opposé au sexe des gonades. Il peut s'agir d'hermaphrodisme dit « vrai », ou de pseudo-hermaphrodisme.
On parle improprement d'hermaphrodisme « vrai » lorsque les gonades elles-mêmes présentent à la fois des structures ovariennes et des structures testiculaires, ce qui nous fait préférer le terme de bisexualité gonadique. Certains sujets présentent, d'un côté, un testicule, de l'autre, un ovaire. Dans d'autres cas, la même gonade possède à la fois les deux structures (ovotestis), soit des deux côtés, soit d'un seul côté, la gonade opposée étant alors soit un ovaire, soit un testicule. Les organes génitaux externes présentent des degrés divers d'intersexualité, depuis un type assez franchement masculin, mais avec un orifice urétral bas situé (hypospadias), jusqu'à un type plus franchement féminin, se présentant comme une hypertrophie clitoridienne avec une vulve hypoplasique. Entre ces deux extrêmes se placent tous les intermédiaires, avec les mêmes aspects que dans les pseudo-hermaphrodismes masculins ou féminins.
À l'âge de la puberté, le développement des caractères sexuels secondaires se fera plus ou moins franchement dans le sens masculin ou dans le sens féminin.
Tel sujet considéré comme un garçon pourra voir se développer ses glandes mammaires et une menstruation apparaître. Tel autre, élevé en fille, verra son clitoris prendre un aspect pseudo-pénien, sa voix muer, son système pileux se développer selon le mode masculin, un testicule apparaître dans un bourrelet génital. Il peut en résulter des difficultés psychologiques considérables, dont il sera parlé plus loin.
Le test chromatinien de Barr peut être positif ou négatif, le caryotype étant soit mâle, soit femelle. Le diagnostic ne peut être établi avec certitude que par l'examen histologique des deux gonades, ce qui exige le plus souvent une laparotomie exploratrice. Les organes génitaux internes présentent eux-mêmes tous les degrés d'intersexualité, que l'on ne saurait décrire ici, et souvent avec une certaine asymétrie, en relation avec l'asymétrie même des gonades.
On qualifie de pseudo-hermaphrodismes les états dans lesquels les deux gonades sont indiscutablement mâles ou femelles, en conformité avec le sexe génétique, mais où les organes génitaux externes, malformés, évoquent plus ou moins le sexe opposé.
Sous le nom de pseudo-hermaphrodisme féminin on désigne des sujets génétiquement féminins, porteurs d'ovaires, de trompes et d'un utérus, mais dont les organes génitaux externes sont plus ou moins virilisés. Ce qui a été dit plus haut de la différenciation sexuelle embryonnaire fait comprendre qu'un tel état exige, en principe, que le fœtus ait été soumis à l'action d'hormones virilisantes entre le troisième et le cinquième mois de la vie embryonnaire. Mais la production d'androgènes a pu venir du fœtus lui-même ou de la mère. [...]
Le pseudo-hermaphrodisme masculin peut donner naissance aux mêmes types de malformations que le pseudo-hermaphrodisme féminin et l'hermaphrodisme « vrai ». Mais il concerne des sujets génétiquement mâles (avec deux chromosomes sexuels, ou gonosomes, X et Y) et porteurs de testicules, habituellement ectopiques. Les données expérimentales auxquelles il a été fait allusion plus haut laissent penser que le syndrome est lié à une déficience du testicule fœtal pendant les premiers mois de la vie intra-utérine. Mais, le plus souvent, à l'âge de la puberté, le testicule se développe et se montre capable d'un fonctionnement sensiblement normal, permettant le développement de caractères sexuels secondaires de type masculin.
Un cas très particulier est celui auquel on applique le terme assez impropre de testicule féminisant. Il s'agit ici d'un sujet dont l'apparence est entièrement féminine, sans aucune virilisation des organes génitaux externes, sans puberté de type masculin. À l'âge adulte, les glandes mammaires sont bien développées, mais il n'y a pas de règles. L'aspect général est celui d'une femme eunuchoïde. Mais le test chromatinien de Barr est négatif et le caryotype est celui d'un homme normal (avec 2 gonosomes X et Y). La laparotomie exploratrice permet de constater l'absence d'utérus, de trompes et d'ovaires, mais fait découvrir, dans le petit bassin ou à l'orifice inguinal, la présence de testicules, ayant l'aspect de testicules ectopiques banals, c'est-à-dire sans spermatogenèse, mais avec un tissu leydigien bien développé. L'étude biologique montre d'ailleurs que les testicules sécrètent de la testostérone de façon sensiblement normale. Cela amène à penser que le défaut de virilisation est dû à une anomalie du métabolisme terminal de la testostérone ou à une insensibilité des récepteurs à son action. Cette hypothèse a été confirmée par la biologie moléculaire.
Nous vous conseillons de venir consulter l'Encyclopédie médico-chirurgicale à la bibliothèque qui traite du sujet et aborde notamment les "solutions" chirurgicales. Un extrait d'un article intitulé "Lignes de conduite pour le traitement des enfants ayant des troubles du développment du sexe - Treatment guidelines for children with disorders of sex development / H.F.L. Meyer-Bahlburg" indique ceci :
Certains enfants intersexes requièrent une intervention chirurgicale pour des raisons médicales urgentes. Cependant, dans la plupart des cas, la chirurgie génitale a été faite pour des raisons psychosociales afin de confirmer le genre assigné par l’apparence génitale et ainsi de faciliter l’éducation appropriée au genre, d’aider à développer une image du corps typique du genre et d’éviter un stigmate social. Dans beaucoup de cas, la chirurgie génitale est aussi nécessaire pour faciliter ultérieurement les relations sexuelles pénovaginales et parfois rendre la conception et l’insémination possibles...
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