Question d'origine :
Bonjour,
Qu'est-ce que l'autophonie et quelle en est la cause?
Quel est son lien avec la béance tubaire?
Existe-t-il une solution médicale face à ce problème?
Trois questions somme toute liées mais qui gravitent autour d'un seul et même problème.
Merci.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/09/2009 à 09h49
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Tout d'abord, une définition issue du Medicopedia : dictionnaire médical en ligne :
Autophonie : Otorhinolaryngologie, neurologie - N. f. Du grec phônê [phon(o)-, -phonie] : voix. Phénomène très particulier qui se traduit par le fait qu'un patient entend sa voix résonner dans ses propres oreilles, de façon excessive . Syn. : tympanophonie.
La trompe d'Eustache, qui relie l'oreille moyenne aux fosses nasales, est sensée être fermée la plupart du temps. Lorsque la trompe d'Eustache fonctionne normalement, elle ne s'ouvre que pour égaliser la pression de l'air dans l'oreille moyenne avec celle de l'air ambiant.
La béance tubaire s'accompagne souvent d'infections chroniques de l'oreille. Elle provoque également une sensation d'oreilles pleines, de légers troubles auditifs et parfois des vertiges. Le patient a souvent l'impression que sa voix est trop forte ou qu'elle résonne - ce symptôme a pour nom autophonie.
La béance tubaire est également associée à d'importants acouphènes.
La béance tubaire est plus fréquente chez la femme.
Les symptômes s'aggravent lors de la pratique d'un sport, en cas de perte de poids et pendant la grossesse.
Le traitement le plus efficace de la béance tubaire est chirurgical.
source : Site Jeunes de Hear-it.
Ce site a été conçu par Hear-it AISBL pour sensibiliser les jeunes aux troubles de l'audition.
Il existe divers types de surdité : Surdité de conduction, surdité cochléaire, Surdité par atteinte du nerf auditif
SURDITE DE CONDUCTION
* atteinte du conduit auditif externe, du tympan ou de l'oreille moyenne ;
*autophonie (impression d'entendre sa voix plus fort dans l'oreille atteinte) ;
* le plus souvent réversible.
[...]
QUELLES SONT LES CAUSES ?
Surdité de conduction :
* présence de cire ou d'un corps étranger dans le conduit externe de l'oreille ;
* otite externe. Cette forme d'otite (p. ex. l'otite du baigneur) se manifeste par une douleur aiguë, l'enflure du conduit auditif externe et un écoulement de pus ;
* otite moyenne. Cette infection de l'oreille moyenne se traduit par une accumulation de liquide derrière le tympan, accompagnée d'une douleur aiguë dans l'oreille malade, de fièvre et parfois d'écoulement de pus ;
* traumatismes de l'oreille moyenne. Ils sont dus à la différence entre la pression qui existe dans l'oreille moyenne et la pression extérieure. Par exemple, on peut se perforer le tympan en pratiquant des sports comme la plongée en apnée et le parachutisme, ou à la suite d'un traumatisme extérieur, comme un coup sur l'oreille ou dans l'oreille (introduction d'un objet ou d'un coton-tige, par exemple). Dans certains cas, il peut y avoir un écoulement de sang ;
* otosclérose. Il s'agit d'une maladie héréditaire entraînant la diminution de la mobilité d'un osselet, l'étrier, qui se manifeste chez 0,4 % de la population, surtout chez les femmes ;
* tympanosclérose. L'épaississement important du tympan peut être héréditaire ou lié à des infections répétées de l'oreille moyenne. Elle entraîne une surdité irréversible.
source : www.cma.ca
Dans l'encyclopédie médico-chirurgicale vous trouverez exposée laThéorie du trouble de la fermeture de la trompe d'Eustache ou théorie du reniflement dans l'article intitulé "Otite adhésive, terme ultime de l'atélectasie tympanique" rédigé par les Dr Christian Martin et Marc-Pascal Durand, qui exposent ceci :
Théorie du trouble de la fermeture de la trompe d'Eustache ou théorie du reniflement
Elle a été avancée par Magnuson, et repose sur la notion de défaut de fermeture de la trompe d'Eustache maintenant une communication permanente prolongée ou intermittente entre la caisse du tympan et le rhinopharynx. L'oreille moyenne subit alors les fluctuations pressionnelles engendrées au niveau du cavum lors de la respiration, des cris et du reniflement. Ce retentissement est fonction de l'importance du défaut de fermeture de la trompe d'Eustache, classé par Magnuson en quatre types.
Le type A est le plus rare, la trompe est constamment ouverte réalisant la classique trompe béante « patulous tube ».
Asymptomatique, l'otoscopie retrouve un tympan flasque faseyant au rythme des mouvements respiratoires (fig. 7).
Le type B est assez fréquent. L'ouverture de la trompe est intermittente et se traduit cliniquement par une sensation d'autophonie intermittente gênante. A l'otoscopie, on peut observer des déplacements de la membrane tympanique lors de la respiration (fig. 8).
Le type C est le plus courant. La fermeture de la trompe n'est possible qu'après un reniflement violent, ou à l'inverse d'un Valsalva prolongé. Il entraîne souvent une rétraction de la pars tensa.
Dans le type D, la fermeture tubaire existe, mais la trompe n'est pas étanche. L'oreille moyenne reste sensible aux variations de pression du rhinopharynx et en particulier au reniflement.
Virtanen a montré, par sonotubométrie, une ouverture tubaire prolongée après la déglutition dans 25 cas de trompes béantes.
L'incidence de la béance tubaire serait, selon Zollner [in 11], de 0,3 % de la population générale.
Les situations déterminant une béance tubaire sont multiples.
Elle peut être en rapport avec une perte de poids rapide entraînant en particulier une fonte des corps gras d'Ostmann . Elle peut être aussi en rapport avec une atrophie ou une paralysie des muscles tubaires secondaire à un accident vasculaire cérébral, une poliomyélite, une irradiation ionisante, un traumatisme externe ou à un acte opératoire [11]. Une origine hormonale est également évoquée, par imprégnation estrogénique, ce qui expliquerait les cas de béance tubaire régressive observée chez la femme enceinte [11]
Pour Sakakihara [81], la dysfonction tubaire dans le cas des trompes béantes a pour corollaire l'existence d'une obstruction tubaire au cours de la déglutition. Ceci rejoint la notion de mouvement paradoxal rapportée par Takahashi [89] et Lildholdt [52].
Dans la théorie du reniflement, celui-ci réalise un véritable comportement vicieux adopté par le patient pour combattre sa sensation d'autophonie. Ce reniflement crée une pression négative au niveau des voies aériennes supérieures et en particulier du rhinopharynx, d'où un gradient de pression entre l'oreille moyenne et le rhinopharynx et un appel d'air brutal vers celui-ci. La caisse du tympan se trouve brutalement évacuée avec création d'une dépression endotympanique et d'un collapsus de la trompe d'Eustache . Celle-ci étant dysfonctionnelle, l'équilibre des pressions n'est pas rétabli, la dépression est alors accentuée à chaque reniflement et la rétraction du tympan progressivement aggravée. La dépression induite par le reniflement peut varier de - 100 à - 400 mmH2O avec une moyenne de - 250 mmH2O [36].
L'effet néfaste du reniflement sur la pression endotympanique ne s'exerce certainement pas exclusivement dans le cas des trompes hypotoniques, mais il est alors plus marqué. Falk et Magnuson ont montré que sur des oreilles normales la pression engendrée était de - 1,9 kPa alors qu'elle atteignait - 3 kPa dans le cas des trompes hypotoniques.
Toutefois, Sato [83], sur 37 oreilles atélectasiques, retrouve une dépression endotympanique après reniflement dans 38 % des cas seulement, le reniflement s'avérant sans effet sur la pression endotympanique dans 62 % des cas. Ceci montre bien que le reniflement n'est pas le seul facteur engendrant la dépression endotympanique [83].
Sur une oreille normale, le reniflement n'a pas d'effet de rétraction, la dépression induite étant relativement faible ; surtout, comme l'a montré Sato [83], la trompe d'Eustache fonctionnelle rétablit alors l'équilibre de pression de part et d'autre du tympan.
Références
[11]BLUESTONE CD, MAGIT AE. The patulous Eustachian tube. Otologic surgery. WB Saunders company. Philadelphia. 1994 ; pp 103-109
[36]FALK B, MAGNUSON B. Sniff induced negative middle ear pressure in patients with retraction type cholesteatoma. Cholesteatoma and mastoid surgery. Kugler et Ghedini. Amsterdam. 1989 ; pp 373-376
[52]LILDHOLDT T, CANTEKIN EI, BLUESTONE CD, ROCKETTE HE Effect of a topical nasal decongestant on Eustachian tube function in children with tympanostomy tubes. Acta Otolaryngol 1982 ; 94 : 93-97
[83]SATO H, NAKAMURA H, NAITO Y, HONJO I. Eustachian tube function in patients with atelectatic ears. The Eustachian tube, basic aspects. Kugler et Ghedini. Amsterdam. 1991 ; pp 191-194
[89]TAKAHASHI H, HAYASHI M, HONJO I Assessment of Eustachian tube function by measuring tubal resistance. J Otolaryngol Jpn 1986 ; 89 : 1825-1830
Nous vous conseillons de contacter un médecin pour en savoir plus sur ce dysfonctionnement et connaître les solutions médicales envisageables dans votre situation. Seul le diagnostic d'un professionnel pourra vous éclairer sur ce point.
Bonjour,
Tout d'abord, une définition issue du Medicopedia : dictionnaire médical en ligne :
La trompe d'Eustache, qui relie l'oreille moyenne aux fosses nasales, est sensée être fermée la plupart du temps. Lorsque la trompe d'Eustache fonctionne normalement, elle ne s'ouvre que pour égaliser la pression de l'air dans l'oreille moyenne avec celle de l'air ambiant.
La béance tubaire s'accompagne souvent d'infections chroniques de l'oreille. Elle provoque également une sensation d'oreilles pleines, de légers troubles auditifs et parfois des vertiges. Le patient a souvent l'impression que sa voix est trop forte ou qu'elle résonne - ce symptôme a pour nom autophonie.
La béance tubaire est également associée à d'importants acouphènes.
La béance tubaire est plus fréquente chez la femme.
Les symptômes s'aggravent lors de la pratique d'un sport, en cas de perte de poids et pendant la grossesse.
Le traitement le plus efficace de la béance tubaire est chirurgical.
source : Site Jeunes de Hear-it.
Ce site a été conçu par Hear-it AISBL pour sensibiliser les jeunes aux troubles de l'audition.
Il existe divers types de surdité : Surdité de conduction, surdité cochléaire, Surdité par atteinte du nerf auditif
* atteinte du conduit auditif externe, du tympan ou de l'oreille moyenne ;
*
* le plus souvent réversible.
[...]
* présence de cire ou d'un corps étranger dans le conduit externe de l'oreille ;
* otite externe. Cette forme d'otite (p. ex. l'otite du baigneur) se manifeste par une douleur aiguë, l'enflure du conduit auditif externe et un écoulement de pus ;
* otite moyenne. Cette infection de l'oreille moyenne se traduit par une accumulation de liquide derrière le tympan, accompagnée d'une douleur aiguë dans l'oreille malade, de fièvre et parfois d'écoulement de pus ;
* traumatismes de l'oreille moyenne. Ils sont dus à la différence entre la pression qui existe dans l'oreille moyenne et la pression extérieure. Par exemple, on peut se perforer le tympan en pratiquant des sports comme la plongée en apnée et le parachutisme, ou à la suite d'un traumatisme extérieur, comme un coup sur l'oreille ou dans l'oreille (introduction d'un objet ou d'un coton-tige, par exemple). Dans certains cas, il peut y avoir un écoulement de sang ;
* otosclérose. Il s'agit d'une maladie héréditaire entraînant la diminution de la mobilité d'un osselet, l'étrier, qui se manifeste chez 0,4 % de la population, surtout chez les femmes ;
* tympanosclérose. L'épaississement important du tympan peut être héréditaire ou lié à des infections répétées de l'oreille moyenne. Elle entraîne une surdité irréversible.
source : www.cma.ca
Dans l'encyclopédie médico-chirurgicale vous trouverez exposée la
Elle a été avancée par Magnuson, et repose sur la notion de défaut de fermeture de la trompe d'Eustache maintenant une communication permanente prolongée ou intermittente entre la caisse du tympan et le rhinopharynx. L'oreille moyenne subit alors les fluctuations pressionnelles engendrées au niveau du cavum lors de la respiration, des cris et du reniflement. Ce retentissement est fonction de l'importance du défaut de fermeture de la trompe d'Eustache, classé par Magnuson en quatre types.
Le type A est le plus rare, la trompe est constamment ouverte réalisant la classique trompe béante « patulous tube ».
Asymptomatique, l'otoscopie retrouve un tympan flasque faseyant au rythme des mouvements respiratoires (fig. 7).
Le type B est assez fréquent. L'ouverture de la trompe est intermittente et se traduit cliniquement par une sensation d'autophonie intermittente gênante. A l'otoscopie, on peut observer des déplacements de la membrane tympanique lors de la respiration (fig. 8).
Le type C est le plus courant. La fermeture de la trompe n'est possible qu'après un reniflement violent, ou à l'inverse d'un Valsalva prolongé. Il entraîne souvent une rétraction de la pars tensa.
Dans le type D, la fermeture tubaire existe, mais la trompe n'est pas étanche. L'oreille moyenne reste sensible aux variations de pression du rhinopharynx et en particulier au reniflement.
Virtanen a montré, par sonotubométrie, une ouverture tubaire prolongée après la déglutition dans 25 cas de trompes béantes.
L'incidence de la béance tubaire serait, selon Zollner [in 11], de 0,3 % de la population générale.
Les situations déterminant une béance tubaire sont multiples.
Elle peut être en rapport avec une perte de poids rapide entraînant en particulier une fonte des corps gras d'Ostmann . Elle peut être aussi en rapport avec une atrophie ou une paralysie des muscles tubaires secondaire à un accident vasculaire cérébral, une poliomyélite, une irradiation ionisante, un traumatisme externe ou à un acte opératoire [11]. Une origine hormonale est également évoquée, par imprégnation estrogénique, ce qui expliquerait les cas de béance tubaire régressive observée chez la femme enceinte [11]
Pour Sakakihara [81], la dysfonction tubaire dans le cas des trompes béantes a pour corollaire l'existence d'une obstruction tubaire au cours de la déglutition. Ceci rejoint la notion de mouvement paradoxal rapportée par Takahashi [89] et Lildholdt [52].
Dans la théorie du reniflement, celui-ci réalise un véritable comportement vicieux adopté par le patient pour combattre sa sensation d'autophonie. Ce reniflement crée une pression négative au niveau des voies aériennes supérieures et en particulier du rhinopharynx, d'où un gradient de pression entre l'oreille moyenne et le rhinopharynx et un appel d'air brutal vers celui-ci. La caisse du tympan se trouve brutalement évacuée avec création d'une dépression endotympanique et d'un collapsus de la trompe d'Eustache . Celle-ci étant dysfonctionnelle, l'équilibre des pressions n'est pas rétabli, la dépression est alors accentuée à chaque reniflement et la rétraction du tympan progressivement aggravée. La dépression induite par le reniflement peut varier de - 100 à - 400 mmH2O avec une moyenne de - 250 mmH2O [36].
L'effet néfaste du reniflement sur la pression endotympanique ne s'exerce certainement pas exclusivement dans le cas des trompes hypotoniques, mais il est alors plus marqué. Falk et Magnuson ont montré que sur des oreilles normales la pression engendrée était de - 1,9 kPa alors qu'elle atteignait - 3 kPa dans le cas des trompes hypotoniques.
Toutefois, Sato [83], sur 37 oreilles atélectasiques, retrouve une dépression endotympanique après reniflement dans 38 % des cas seulement, le reniflement s'avérant sans effet sur la pression endotympanique dans 62 % des cas. Ceci montre bien que le reniflement n'est pas le seul facteur engendrant la dépression endotympanique [83].
Sur une oreille normale, le reniflement n'a pas d'effet de rétraction, la dépression induite étant relativement faible ; surtout, comme l'a montré Sato [83], la trompe d'Eustache fonctionnelle rétablit alors l'équilibre de pression de part et d'autre du tympan.
[11]BLUESTONE CD, MAGIT AE. The patulous Eustachian tube. Otologic surgery. WB Saunders company. Philadelphia. 1994 ; pp 103-109
[36]FALK B, MAGNUSON B. Sniff induced negative middle ear pressure in patients with retraction type cholesteatoma. Cholesteatoma and mastoid surgery. Kugler et Ghedini. Amsterdam. 1989 ; pp 373-376
[52]LILDHOLDT T, CANTEKIN EI, BLUESTONE CD, ROCKETTE HE Effect of a topical nasal decongestant on Eustachian tube function in children with tympanostomy tubes. Acta Otolaryngol 1982 ; 94 : 93-97
[83]SATO H, NAKAMURA H, NAITO Y, HONJO I. Eustachian tube function in patients with atelectatic ears. The Eustachian tube, basic aspects. Kugler et Ghedini. Amsterdam. 1991 ; pp 191-194
[89]TAKAHASHI H, HAYASHI M, HONJO I Assessment of Eustachian tube function by measuring tubal resistance. J Otolaryngol Jpn 1986 ; 89 : 1825-1830
Nous vous conseillons de contacter un médecin pour en savoir plus sur ce dysfonctionnement et connaître les solutions médicales envisageables dans votre situation. Seul le diagnostic d'un professionnel pourra vous éclairer sur ce point.
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