bucrane
DIVERS
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Le 10/06/2008 à 07h53
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Question d'origine :
Bonjour
Je recherche la signification et l'origine du symbole appelé bucrâne.
Le retrouve-t-on aussi dans la symbolique chrétienne en tant qu'ornement de monuments (églises) ? Dans ce cas qu'elle est sa signification.
merci d'avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/06/2008 à 15h18
Nous savons peu de choses sur la symbolique du bucrane. Le récit complet de l'histoire du bucrane reste visiblement à écrire... Voici les quelques informations éparses que nous avons pu recueillir :
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Le mot désigne en archéologie un casque antique en tête de boeuf, puis (1838) un motif ornemental sculpté représentant une tête ou un crâne de boeuf, enfin un crâne de boeuf.
... et du
Architecture : tête de boeuf décharnée, employée comme décoration architecturale.
Beaucoup de monuments anciens nous montrent des têtes de boeuf décharnées employées comme ornements d'architecture ; c'est ce qu'on appelle des bucrânes. Tout porte à croire que ces ornements furent d'abord appliqués à la construction des temples et des autels, et qu'ils servirent à rappeler l'idée des nombreuses victimes immolées en l'honneur du dieu ou de la déesse. Tantôt les bucrânes sont accompagnés de simples bandelettes, comme dans la frise dorique ; tantôt on y joint des guirlandes et des fleurs : c'est une preuve de plus que les architectes n'ont voulu représenter que les têtes des victimes, puisque nous savons que celles-ci étaient toujours ornées de bandelettes et de guirlandes. On voit aussi des bucrânes figurer comme ornements de plusieurs tombeaux antiques ; on peut citer comme exemple celui de Cecilia Metella, que les Italiens modernes ont appelé, pour cette raison, Capo di bove ; cela peut s'expliquer soit parce qu'on immolait quelquefois des victimes aux funérailles, soit parce que les bucrânes finirent par être considérés comme des accessoires presque indispensables dans toute construction un peu architecturale.
--- Il existe finalement fort peu d'éléments d'
Vous trouvez néanmoins dans un ouvrage comme le
"[...] Le culte du crâne n'est pas limité à l'espèce humaine. Parmi les peuples de chasseurs, les trophées animaux jouent un rôle rituel important, qui est lié à la fois à l'affirmation de la supériorité humaine, attestée par la présence au village d'un crâne de grand gibier, et au souci de préservation de la vie : le crâne est en effet le sommet du squelette, lequel constitue ce qu'il y a d'impérissable dans le corps, donc une âme. On s'approprie ainsi son énergie vitale".
Le
En ce qui concerne l'usage du bucrane dans l'antiquité gréco-romaine, il semble que ce motif est principalement un ornement des façades de temple. Divers articles lui sont consacrés dans :
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Vous lirez alors que le bucrane a - dans ces contextes - vocation à rappeler les animaux sacrifiés dont on accrochait les têtes aux portes de temples, romains notamment. Présent dans le domaine religieux ce motif se retrouve également dans l'espace domestique dans la Maison aux bucranes d'Ostie. Un article du numéro 406 d'
"Par de tels décors, les riches Romains voulaient donner à leur demeure le faste des palais princiers et, simultnément, la dimension sacrée d'un sanctuaire. Les seuls parallèles se trouvent dans la Maison des Griffons (pièce G) sur le Palatin, et dans la 'villa d'Oplontis' (atrium 5) à Torre d'Annunziata. Comme antécédents, dans l'architecture hellénistique, on mentionnera la frise à guirlandes de Pergame (templede Déméter) et la frise dorique de Délos (proskenion du théâtre) où, cependant, des trépieds remplacent les patères."
Concernant les "monuments" chrétiens il y aurait eu une récupération du symbole du bucrane dans les armoiries de familles italiennes au Moyen-Age. Vous pouvez lire, à ce propos, l'article de la revue
Les analyses du symbole du bucrane étant encore rares, on ne peut que constater la récurrence de son usage à différentes époques et dans des aires géographiques très diverses grâce - notamment - aux témoignages archéologiques. Nous vous conseillons donc vivement de faire appel à des interlocuteurs plus spécialisés tels
- la
- le
Musée du quai Branly
37, quai Branly
75007 – Paris
Tél : 01 56 61 70 00
DANS NOS COLLECTIONS :
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