topogénèse, mésogénèse, chronogénèse

Réponse du service Guichet du Savoir


Les termes que vous évoquez sont une parfaite invention des intervenants du domaine de la pédagogie. Ces termes appartiennent à ce que l'on appelle le "pédagol". A ce sujet, nous ne saurions trop vous recommander la lecture de l'ouvrage de Michel Leroux, De l'élève à l'apprenant : et autres pamphlets (De Fallois 2007), dont voici un extrait :

Nouveaux venus dans les sciences humaines, les scientifiques de l'éducation raffolent de théorie et se posent en spécialistes. Fertile en néologismes, leur langage affecté, que Philippe Meyer a nommé pédagol, ne déparerait pas les plus féroces comédies de Molière. Longtemps contenu dans les gymnases, il y a forgé ses plus beaux fleurons, dont l'invraisemblable référentiel bondissant qui élève le ballon au statut de concept. Il y a pris des forces et beaucoup d'appétit. Il étend aujourd'hui son empire sur l'enseignement du français.
Pour qui est de la partie, le rire n'est plus de saison. Quand, las du bonnet à grelots, l'amuseur guigne la couronne, une sérieuse menace s'annonce contre la vie de l'esprit. C'est cette menace qu'il importe de préciser en exposant la situation du français dans les lycées.
S'il est une trouvaille de la science didactique qui mérite l'attention, c'est la substitution du terme d'apprenant au nom classique d'élève. Elle fait d'abord sourire, tant le nouveau vocable, affichant pieusement le versant éclairé de l'état d'ignorance, est propre à ménager les exclus du savoir. Mais le sourire se fige. La fonction véritable de ce curieux baptême n'est pas la correction : il s'agit d'imposer une conception étroitement technique de la pédagogie.

Pour en revenir à votre question, nous ne pouvons que vous communiquer des définitions "circulaires", c'est-à-dire faisant référence à leur propre discours, que nous sommes bien incapables d'expliciter davantage. Voici trois courtes définitions trouvées dans cet article : Étudier À distance : le problème de l’idiorrythmie :

Mésogénèse : désigne la réélaboration en continu du « milieu », c’est-à-dire du système des objets matériels et symboliques auquel l’étudiant est confronté pour apprendre.

Chronogénèse : désigne l’avancement du temps didactique qui organise la temporalisation des apprentissages chez l’étudiant.

Topogénèse : désigne le partage des responsabilités, par rapport au savoir, entre professeur et étudiant, et donc leurs « places » respectives.

Et deux références qui vous permettront peut-être d'y voir plus clair :
Actions de l'élève et milieux didactiques : la notion de « surassujettissement », Carrefours de l'éducation, n° 24 2007/2.
Didactique et gestes professionnels, IUFM de Bretagne.


Le terme "topogenèse" n'existe pas en français (notons au passage que le terme genèse ne prend qu'un accent...). Cela semble être la translittération du terme anglais topogenesis qui désigne en biogenèse l'insertion des protéines dans les cellules. Le terme anglais mesogenesis appartient lui aussi au domaine de la biologie moléculaire. En architecture, il n'existe qu'une seule occurrence, celle de l'inventeur du "concept", Josep Muntanola Thornberg, auteur du livre La topogenèse, fondement d'une architecture vivante (Anthropos 1996). Il semble que vous pouvez en trouver une explication dans cet autre ouvrage du même auteur : Anthropologie et espace champ, méthodes et pratique, en ligne sur Google Books.