Tour Metallique de Fourviere

Réponse du service Guichet du Savoir

Pourriez-vous préciser de quelle tour métallique il est question ?
Vous faites allusion au soutien d'une municipalité. De quelle municipalité s'agit-il ?

Merci de nous répondre en posant une nouvelle question sur le Guichet.

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

La plaque commémorative mentionne que ce monument a été « construit en 1893 par un particulier, M. Gay, à des fins touristiques avec un restaurant au rez-de-chaussée ». Il s’agit du propriétaire fondateur du restaurant de Fourvière, dit restaurant Gay, à qui l’on doit la création du Passage Gay, voie privée conduisant directement à la Basilique et pour laquelle il percevait un péage. Il avait élevé un observatoire en bois posé sur la terrasse de son établissement, où touristes et personnalités venaient admirer la vue. Le Dictionnaire des lyonnaiseries de Louis Maynard mentionne la mort de Gay en 1878.

La Tour métallique fut quant à elle le fruit d’une entreprise collective : son érection fut décidée en 1892 par une société privée anonyme, composée d’une demi douzaine d’artisans et hommes de métier, en vue de l’exposition dite « universelle internationale et coloniale » qui devait se tenir en 1894 à l’initiative de la municipalité. Pensée en marge du programme officiel de l’exposition, elle constituerait le pendant lyonnais de la Tour Eiffel, construite à l’occasion de l’exposition internationale de 1889.

La construction bénéficia du savoir faire des sociétaires. La tour fut érigée sur les plans des architectes Collet et Roux-Meulien ; l’aspect technique fut confié à « ingénieur » Colonge, en fait chef mécanicien de la manutention militaire, assisté par l’ingénieur métallurgiste Jules Buffaud ; la partie métallique fut l’œuvre des ateliers Patiaud, Lagarde et Cie ; la maçonnerie fut commandée aux Etablissements Paufique frères ; la machinerie sortit des ateliers Satre, et l’ascenseur hydraulique fut fourni par la firme Roux et Combaluzier (Paul Scherrer. « Il y a cent ans on construisait la Tour métallique. Il y a cinquante ans on a failli la démolir… », Bulletin municipal de Lyon, 12 septembre 1993 et 19 septembre 1993). Le monument fut inauguré le 2 mai 1894, la veille de l’ouverture au public, en présence du conseil d’administration composé de Monsieur Paufique, président, et de Messieurs Buffard, Perret, Calmel, Tournier.

Selon Joël Longinotto, la famille Gay ne fut toutefois pas étrangère au projet : l’édifice fut construit sur la propriété de Madame Gay, qui, le 13 avril 1892, avait concédé 200 m² à la Société Anonyme de la Tour de Fourvière pour une durée de 40 ans. Le restaurant panoramique qui occupait le premier étage fut confié à la famille et, dix ans avant l’échéance de la concession, Madame Gay racheta la Tour à la Société. Sa fille la céda à la RTF à l’automne 1953.

Certains auteurs rattachent la construction de la Tour métallique à la polémique anticléricale : d’après Elisabeth Hardouin-Fugier, dans La colline de Fourvière, le journal Lyon Républicain aurait recueilli la souscription pour ériger ce monument laïc, symbole du triomphe de la technique et rivalisant de hauteur avec la Basilique voisine.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter la presse de l’époque, notamment la Construction lyonnaise du 1er mai 1892, le Lyon républicain (le numéro du du 3 mai 1894 consacre un article à la Tour métallique) et Le Salut public (le numéro du 1er mai 1894 couvre l’inauguration de l’Exposition de Lyon). Ces éditions sont consultables sous forme microfilmée à la bibliothèque de la Part-Dieu.