Question d'origine :
Bonjour,
Durant la guerre de 40, Lyon a subi plusieurs bombardements:
1 - Quelle est la date du premier, son objectif et la nationalité de l'aviation ?
2 - Même question pour le dernier.
3 - Quels sont les deux bombardements les plus meurtriers: quartiers, dates et nombre de victimes ?
Merci pour vos réponses à ces différentes questions.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/01/2008 à 13h48
10 mai 1940 – C’est le 10 mai 1940 que Lyon entre vraiment dans la guerre : de 4h 40 à 6h du matin, l’aéroport de Bron est longuement attaqué à la bombe et à la mitrailleuse par l’aviation allemande. 16 victimes civiles et militaires (Français et Polonais). Un avion allemand abattu. L’ambiance se modifie radicalement à Lyon. Dans l’après-midi l’alerte est à nouveau donnée. La D.C.A. ouvre le feu. Cette fois les Lyonnais descendent dans les abris, munis de leurs masques à gaz. Ils se sentent brutalement plongés dans la guerre, dans une guerre qu’ils croient longue.
2 juin – De nouveau, bombardement allemand sur les infrastructures de la base de Bron (approximativement 230 bombes). Des victimes : 6 morts et 10 blessés parmi les militaires, 2 civils tués. De nombreux appareils français ont été détruits au sol. L’aviation allemande dispose de la maîtrise complète du ciel.
29 mars – Bombardement britannique (Usines Sigma de Vénissieux)
30 avril – Bombardement allié à Bron. L’objectif principal de ces pilonnages intensifs était la destruction totale des lieux industriels et des terrains d’aviation aux mains de l’armée allemande
26 mai 1944 - Bombardement effectué par l’aviation américaine. Il visait les installations ferroviaires. Les bombes larguées à haute altitude ont rarement atteint leur cible. Ainsi le bâtiment de la gare de Perrache est resté intact. Il n’en est pas de même de certains quartiers tel celui de Vaise, où l’on déplore le plus de victimes.
En effet, c’est le plus important et le plus meurtrier que Lyon ait connu : plus de 700 morts et au moins autant de blessés. 1467 immeubles et usines sont détruits entièrement ou partiellement. Il ya plus de 20 mille sinistrés.
Ce bombardement comprenait deux secteurs distincts :
Un certain nombre d’appareils commençaient d’opérer au sud de Lyon : Vénissieux, Moulin-à-Vent, et continuait en direction du sud-ouest, pour s’arrêter à Perrache.
Les autres appareils opéraient à l’ouest de Lyon : Vaise et communes limitrophes.
La superficie du terrain bombardé dans le 1er secteur qui comprenait une partie de Vénissieux nord-ouest, les 2èmes et 7ème arrondissement, était de l’ordre de 7km². Celle du 2ème secteur comprenant le 5ème arrdt et le versant ouest du 4ème, représentait 2 km².
Dans la mémoire des Lyonnais, le raid du 26 mai 1944 est resté « le bombardement de la gare de Vaise » dont l’importance stratégique était supérieure à Perrache.
L’Avenue Berthelot qui longe un faisceau de voies ferrées, est particulièrement sinistrée. L’Ecole de santé militaire, 14 avenue Berthelot étant en partie détruite, la gestapo doit quitter les lieux. Ses locaux seront transférés place Bellecour.
6 août – Bombardement d’un dépôt de carburant au Port Rambaud et, à la même date, bombardement d’immeubles d’habitation dans le quartier de la Croix-Rousse par l’aviation alliée.
11 août – Bombardement de Grigny, Lyon, Chasse (Isère)
14 août – Bombardement allié de l’aérodrome de Bron. Aucune victime parmi la population brondillante ; mais pour l’occupant, le nombre de morts, qui devait être assez élevé, ne fut jamais précisé
2 septembre –
Renseignements extraits de :
Lyon, 1940-1944 : la guerre, l’occupation, la Libération de Sabine Zeitoun et Dominique Foucher, 1994
Lyon sous l’occupation de Gérard Le Marec, 1984
Lyon de guerre par Georges Gilonne, 1945
La Résistance à Lyon. T.1 (19 juin1940-3 septembre 1944) / Marcel Ruby, 1979
Lyon et le département du Rhône dans la guerre 1939-1945 / Marcel Ruby, 1990
Si l'on excepte l'attaque allemande de mai 1940 sur l'aérodrome de Bron, ce sont surtout les bombardements alliés qui vont marquer Lyon, en 1944, alors que se préparent les débarquements en Normandie et en Provence. Bombardements nocturnes, les nuits des 23-24 mars, 25-26 mars, et 29-30 mars sur Vénissieux-Parilly visant la ceinture industrielle. Berliet-Vénissieux fut bombardé dans la nuit du 1er au 2 mai. Le 30 avril, la base aérienne de Bron a été en partie détruite. Le 25 mai, de jour, Vénissieux, Saint-Fons, Grigny, Givors, Saint-Priest furent touchés, précédant le plus terrible bombardement diurne américain sur Lyon, celui du 26 mai (700 morts au moins avec 281 immeubles détruits totalement). D'autres attaques aériennes, moins meurtrières, se déroulèrent, les nuits du 26 au 27 juillet et du 11 au 12 août sur la périphérie, le 6 août (Lyon, 2e, 5e et 7e arrondissements), et les 14 (Bron) et 23 août (Givors). Les bombes explosives pesaient de 500 à 1000 livres, quelques-unes étant incendiaires. Beaucoup, manquant leurs objectifs (voies ferrées, usines, gares, etc.) s'écrasèrent sur les habitations ou n'explosèrent pas et s'enfouirent dans le sol ou les eaux lyonnaises où elles réapparaissent épisodiquement
Cette réponse précédente très détaillée concernant le bombardement de la journée du 26 mai 1944
L'article de Wikipédia sur cette même opération militaire.
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