Femmes masquées et voile
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/03/2007 à 13h16
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Question d'origine :
Bonjour,
j,ai vu quelquefois à Genève des femmes habillées de noir et le visage masqué d'un masque d'oiseau, avec un très grand nez crochu. (Ce n,est pas le voile classique, ni la burqa, mais quelque chose de grandiose, qui ressemblerait à un aigle avec un très long nez crochu. Quelque chose qui pourrait s'apparenter à un masque d'un carnaval vénitien)
Je pense qu'elles venaient d'Arabie saoudite, je n'en suis pas sûre.
J'aimerais savoir le nom de ce masque, l'origine de ces femmes, si elles portent toujours ce masque ou si elles le portent seulement en sortie.
Aussi, j'aimerais beaucoup avoir des images de ces femmes, car mes amies marocaines, voilées classiquement elles, ne connaissent pas du tout ce genre de masque et seraient intéressées de savoir de quoi je parle.
Merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/03/2007 à 13h34
Nous n'avons pas trouvé le nom exact de ce masque qui semble être une variante de la burka (et dénommé ainsi par les anglophones). Il est généralement en cuir mais aussi en plastique, et il ressort des rares informations que nous avons trouvées qu'il fait bien partie des nombreux attributs vestimentaires destinés non seulement à dissimuler le visage des femmes, mais aussi à gêner l'expression orale, jouant le rôle d'une sorte de ceinture de chasteté du langage. Il est d'ordinaire assorti de l'abaya, sorte de longue robe noire cachant l'intégralité du corps féminin, et peut être encore vu dans certaines tribus islamiques de quelques pays du Moyen Orient, Emirats Arabes Uni, Sultanat d'Oman, Qatar et Arabie Saoudite :
Projet Kooky : Musées de Muscat, Oman et Al Ain, Émirats Arabes Unis. Les masques traditionnels en cuir sont parfois recouverts d'une feuille d'or, ce qui améliore la protection contre le soleil. En 2006, nous avons croisé des femmes qui portaient ces masques, à la campagne mais aussi dans des centres commerciaux.
Il semble aujourd'hui en voie de disparition dans certains pays, comme l'Arabie Saoudite, ainsi qu'en témoigne un résident étranger dans cet article de L'Expansion :
En moins de cinquante ans, les Saoudiens sont passés des tentes du désert aux gratte-ciel climatisés. L'esclavage n'a été aboli qu'en 1960, et, depuis la chute des talibans en Afghanistan, l'Arabie saoudite est sans doute redevenu le pays le plus conservateur du monde. Les gens vivent à l'américaine dans un pays régi par la charia. Ici, les femmes sont médecins, mais n'ont pas le droit de conduire ; le satellite amène des dizaines de chaînes étrangères dans les foyers, mais discothèques et cinémas sont interdits. Pourtant, remarque un résident étranger, « on n'en est plus à l'époque où les femmes portaient des masques en cuir et où les appareils photo étaient confisqués à la douane ».
Mais ce n'est pas le cas des pays les plus extrêmistes. En 2004, Mehrdad Oskouel a réalisé un documentaire sur ce sujet, The other side of Burka qui a reçu de nombreux prix, dont le Montreal Human Rights International Film Festival en 2006. Il a filmé les femmes de l'île iranienne de Qeshm, contrainte au port de cette burka qui enserre le front, écrase le nez et immobilise la machoire, ainsi que l'on peut le voir sur cette photographie :
Voici une traduction de la présentation de ce film :
Sur l'île irannienne de Qeshm dans le Golfe Persique, les femmes doivent porter un voile, mais aussi un type spécial de “burka”, un masque "pinçant" de bandes noires plaquées contre les sourcils et le nez, et finissant en pointe juste au-dessus de la bouche. A l'encontre toutes les strictes lois religieuses, ces femmes s'expriment ouvertement dans ce film sur leurs souffrances psychologiques et physiques. "Nous n'avons jamais voulu être filmées, mais maintenant oui", proclame l'une de ces femmes, "nous pouvons porter une burka, mais nous sommes des êtres humains. Nous respirons et vivons". Apparaître devant une caméra, devant un public, est leur seule chance de survie. Leur seule autre option est le suicide. Le film, de fait, s'ouvre sur les funérailles de Samireh, une jeune femme qui s'est pendue au ventilateur du plafond avec son châle. A son enterrement, son mari veuf exprime ces sentiments, "Une femme est comme une paire de chaussures. Lorsque l'une est usée, vous pouvez en trouver une autre. Mais qu'est-ce-que je suis supposé faire des enfants ?"
[...]
le documentariste Mehrdad Oskouel illustre l'un des plus extrêmes exemples du port du voile et s'efforce de rendre à ces femmes martyrisées leur beauté et leur âme.
Quant à l'aspect "grandiose", ou plus généralement esthétique, de ce masque - certes assez peu "classique", lui - nous le laissons à votre appréciation.
Autres sources : Teach english in Saudi Arabia, Alwatanyah Medical Enterprises Qatar, Rencontres internationales du documentaire de Montréal
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