Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrait savoir comment Mr BERNACHON a réussi a se former une telle renomée, quel a été son parcour...
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 02/02/2007 à 14h34
Fils d’un aiguilleur de la SNCF, né à Saint-André-le-Gaz (38) en juillet 1919,
Après 2 ans de rude labeur, où nourri, logé, blanchi, il fut à peine payé (selon la conception de "l’apprentissage" au début des années 30...), il poursuivit sa formation à Lyon, d’abord chez
A l’époque, la pâtisserie était minuscule : 140 m2 qui deviendront 1500, au fil des années.
Et d’investissements en agrandissements, il en fit l’étape gourmande mondialement connue, reconnue, que l’on sait.
En 1997, à près de 80 ans - dont 63 ans de travail sans répit (ni dimanches, ni jours de fête) -, il prit sa retraite, laissant les rênes de la maison à son fils
Et, comme le rappelle son fils
Il fut l’un des seuls chocolatiers à torréfier lui-même les fèves de cacao dans son laboratoire et d'ailleurs, depuis 1970,
En 1975, à l'occasion de la remise de la Légion d'honneur à Paul Bocuse, par Valéry Giscard d'Estaing, à l'Elysée, il servit "le Président", le gâteau qui contribua à sa célébrité.
En 1985, il signa un livre, et lui qui n'a que son certificat d'études, passa à l'émission de Bernard Pivot "Apostrophes", aux côtés du philosophe Michel Serres.
En 1986, Jack Lang le nomma chevalier des arts et des lettres.
Celui qui disait, un peu désarçonné par sa renommée : "Je ne suis pas célèbre, je fais mon métier du mieux que je peux", mourut à Lyon, des suites d'une attaque cérébrale, dans la nuit du 17 au 18 septembre 1999.
Il faut lire le savoureux portrait - dont voici quelques extraits éclairants- que lui consacre Le Monde, du 29 décembre 1997 (p.8), sous la plume de Véronique Maurus :
...A l’heure où le chocolat devient une mode…ou les meilleurs chocolatiers succombent au snobisme ou à l’industrie, rivalisant d’audace pour gagner les faveurs des critiques ou prêtant leur nom à la promotion des marques, Papy
Lorsque ses confrères se prennent pour des artistes ou des chefs d’entreprises, il se proclame artisan et fier de l’être. Il torréfie lui-même ses fèves, les broie, les mélange, les conche (malaxage à chaud), pour fabriquer son propre chocolat de couverture, matière première de base du chocolatier, que la plupart des grands achètent désormais auprès des sociétés spécialisées comme Valrhona…Il rejette les "extravagances" : chocolat au thym, à l’eau de rose, au fenouil, etc…"j’en ai même vu aux épinards ! C’est ridicule ! Le chocolat c’est tout simple. Si vous avez des fèves de bonne provenance, il se suffit à lui-même"…
La boutique, rénovée en 1985, ne désemplit pas et sert en période de pointe, jusqu’à mille clients par jour. Auxquels il faut ajouter les deux mille colis expédiés pendant les fêtes dans le monde entier. Bon an mal an, avec son unique magasin, la
Ses confrères font la moue. Tous respectent l'homme, son intégrité, sa fidélité. Pour ses chocolats, c'est autre chose; "Un peu brut de fonderie", dit l'un. "Toute une époque", dit l'autre. "Je préfère des chocolats plus inventifs, plus fins, moins grossiers", assure le troisième...
Seul
Retranché dans son fief lyonnais, il se moque des chapelles : "Ils se prennent trop au sérieux." Le chocolat, il le fait, il continuera de le faire comme il l'a appris de ses maîtres dans les années 30...Sa première truffe, il s'en souvient encore : c'était le 25 décembre 1934...
Le pli est pris, et la petite entreprise prospère, aidée par le boom économique, le bouche à oreille, le travail de Maurice et le talent commercial de Simone, qui gère la boutique, choisit les boîtes, les rubans en artiste.
"Je faisais mon métier tranquille, dans mon petit coin. Je n'ai jamais fait de pub. Je me demandais comment on pouvait s'intéresser à cette profession."
La gloire lui tombe dessus sur le tard, alors qu'il se contente de faire les meilleurs chocolats de Lyon. Par un de ces hasards qui font les grandes fortunes : un 15 août. La grande ville dormait, toutes boutiques fermées. Lui seul était ouvert, comme d'habitude. Un gourmet est entré, il a goûté, parlé, visité les laboratoires, tâté les fèves. C'était un grand critique gastronomique. Intitulé "Lyonnitude", son article fait de Bernachon l'obscur, [B]Bernachon le grand
Le mot de la fin est peut-être donné dans l'article Maurice Bernachon, le départ d'un grand, in Petites affiches lyonnaises, 18-21 septembre 1999, p.7 :
* Le fameux gâteau ne fut donc pas exactement "créé", mais rebaptisé...(note DR)
Autres documents consultés :
- Mort du confiseur Maurice Bernachon in Le Monde, 21 septembre 1999
- Bernachon, au paradis du chocolat, art. in Lyon Capitale, 22-28 setembre 1999
- Préface de Jean-Paul Aron, in La passion du chocolat / recettes par Maurice et Jean-Jacques Bernachon
A consulter également :
- Maurice Bernachon : une passion, le chocolat... : film réalisé par Alain Vollerin
- La chocolaterie Bernachon
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/02/2007 à 17h29
Bonjour,
Je vous remercie pour vos précieux renseignements sur cette même question.
A propos du film: une passion, le chocolat... Est ce que je peut le trouver légalement et gratuit sur internet, ou est ce que je peux l'emprunter qqpart, par exemple à la bibliothèque municipale du 6eme a Lyon.
merci bcp de me dire ou le trouver.
Je vous remercie pour vos précieux renseignements sur cette même question.
A propos du film: une passion, le chocolat... Est ce que je peut le trouver légalement et gratuit sur internet, ou est ce que je peux l'emprunter qqpart, par exemple à la bibliothèque municipale du 6eme a Lyon.
merci bcp de me dire ou le trouver.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/02/2007 à 09h09
Il semble que vous ayez apprécié la réponse que le département Lyon et Rhône-Alpes a fourni à votre question sur l'histoire du chocolatier Bernachon.
Si vous aviez pris la peine de cliquer sur le titre du film que vous recherchez et qui était mentionné dans cette réponse, vous auriez vu qu'il n'est disponible qu'à la bibliothèque de la Part Dieu.
Nous ne l'avons pas trouvé en téléchargement gratuit.
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