Question d'origine :
bonjour,
Je suis à la recherche de monographies (ou d'articles) sur le sujet des ventes couplées dans le secteur de la presse. (Ventes de journaux accompagnées d'un livre).
Ce sujet étant relativement récent, j'ai bien peur de ne trouver que des articles sur le sujet.
Merci de votre aide.
Cordialement,
Sylvie
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 05/02/2007 à 16h18
Vous trouverez des articles sur les ventes couplées (journaux accompagnés d’un livre) dans la base de dépouillement d’articles lexisnexis consultable à la bibliothèque de Lyon.
Peu à peu le phénomène gagne la France. Associer la vente d'un quotidien avec celle d'un livre est une opération commerciale qui s'est vulgarisée en Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal). En France, ce procédé de vente commence à prendre de l'ampleur. Le Figaro a inauguré une vente du journal avec une collection d'Encyclopédies Universalis. C'est maintenant au tour du Monde de lancer une offre similaire.
A partir du 20 mai, le quotidien proposera une monographie de peintre éditée par Taschen pour un supplément de 4,45 euros. Cette opération « augmentera la diffusion et notre chiffre d'affaires », espère Fabrice Nora, directeur général du Monde. Il compte mettre « 80 000 exemplaires en kiosque ». Répondant aux contestations du Syndicat de la librairie française (SLF), Fabrice Nora a indiqué que « les libraires ne seront pas lésés, car ils bénéficieront de la promotion que nous ferons ».
D'après nos informations, le groupe Amaury, éditeur du Parisien, d' Aujourd'hui en France et de L'Equipe, a mis au point une cellule de réflexion chargée d'étudier les modalités d'une vente couplée avec des livres. Des contacts auraient déjà été pris avec des éditeurs, dont le Cherche Midi, les Indispensables et des éditeurs de livres de sport. Pour l'heure, la direction du groupe ne veut pas commenter cette information et se contente de préciser que si pareille opération devait voir le jour elle n'aurait pas vocation à s'installer dans la durée.
Pour le groupe Amaury, il s'agit de réagir à un événement ponctuel (fête de la musique, journée du patrimoine, compétition sportive) et d'apporter pour ce jour précis une offre élargie au lecteur.
Après avoir lancé la vente couplée du journal avec des DVD, les quotidiens français testent le marché du livre espérant des retombées aussi importantes que chez leurs voisins européens. En attendant, les libraires français grondent, arguant que, en Italie, le réseau de la librairie a souffert de ces ventes couplées avec la presse.
Suite sur Le Figaro du 2 mai 2005.
Les Italiens et les Espagnols, eux, optent pour la vente couplée de leurs quotidiens avec, au choix, des collections de livres, d'encyclopédies et de DVD. A défaut d'attirer beaucoup de nouveaux lecteurs, la méthode a le mérite de gonfler le chiffre d'affaires et les bénéfices des journaux.
Les réponses de ces pays touchent cependant plus la forme que le contenu : la dimension marketing l'emporte sur la dimension intellectuelle. Elles s'appuient sur un effort managérial, qui a fortement réduit les coûts de production et de distribution. Bref, elles ne proposent pas encore une réplique définitive à la nouvelle concurrence des médias électroniques.
Extrait du Monde du 13 janvier 2005.
Dès les années 1990, la presse italienne se lance dans la vente couplée, avec l'association d'un titre féminin et d'un parfum. Mais ce sont les livres qui vont doper les ventes. En 2002, La Repubblica lance une collection de 50 oeuvres du XXe siècle. Succès immédiat. Durant l'été 2003, le quotidien récidive: une encyclopédie en 20 tomes s'arrache. Au total, le groupe Repubblica-L'Espresso estime avoir vendu, en 2003, 34 millions de livres, deux millions de DVD et 1,5 million de CD. Le succès de ces opérations a fait le tour de la Péninsule: 25 quotidiens, sur les 204 du pays, ont tenté la vente couplée. Au point que les livres vendus en kiosque représentent aujourd'hui 40% du chiffre d'affaires du marché transalpin de l'écrit, tandis que les journaux se chargent d'écouler 10% des DVD.
En Espagne, le pli du livre a été pris dès 2000, avec les classiques du siècle proposés par El Pa¡s, puis "les meilleurs ouvrages en langue castillane" d'El Mundo. Pour rajeunir l'âge moyen de leurs lecteurs, les journaux espagnols ont vite troqué le livre contre le DVD.
La Croix du 22 mai 2004.
Mais la France n'est pas l'Italie... Le Point, qui, début 2003, comptait se vendre avec des livres (cinq classiques), a dû plier devant la colère du syndicat des libraires français. D'où le repli - du moins pour l'instant - des éditeurs français sur les DVD et les CD.
. Pour Axel Ganz, président du groupe Prisma Presse (Femme Actuelle, Géo...), c'est "une spirale infernale". Le patron du deuxième groupe de magazines français affirme préférer que ses journaux soient achetés pour leur contenu et non pour le produit qui va avec. Bref, pour l'instant, pas question de se lancer dans la vente couplée. A moins d'y "être contraint", c'est-à-dire si tout le monde s'y met...
Libération 14 mai 2004
Une mise en garde des Echos :
"Malgré son impact spectaculaire sur les ventes de livres, le phénomène de la diffusion des livres à travers le réseau de la presse a un impact négatif sérieux sur les éditeurs traditionnels dont le catalogue s'est appauvri ", reconnaît le président de l'AIE, Gianni Vallardi, qui est aussi administrateur délégué de RCS Libri, la branche livres de Rizzoli. "L'effet le plus tragique est que cette pratique contribue à dévaloriser le livre aux yeux des lecteurs. En proposant des livres reliés à 4,90 euros avec les quotidiens, contre un prix moyen de 15 à 17 euros en librairie, on installe l'idée dans la tête des lecteurs que les éditeurs sont des voleurs ", renchérit Ivan Cecchini
Et une vision assez percutante de Libération du 23 janvier 2003 :
C'est parti, c'est dans les kiosques. Au flanc des kiosques, même, où un placard du Point annonçait samedi sa vente couplée, pour 7,80 euros, avec les Contes de la bécasse de Maupassant
Le doigt crispé sur la calculette, le monde de la presse et de l'édition attend les retombées d'une opération (mise en place : 150 000 exemplaires) qui voit l'hebdo se faire éditeur et offrir, au prix d'un 'poche', un ouvrage relié-broché en grand format. Tout prêts à sucer la roue du Point, le Monde et le JDD négocièrent jusqu'à hier avec Gallimard la 'finalisation' de contrats, faisant tout à la fois grincer des dents et saliver des glandes. Et puis, mercredi, Gallimard déchiré a dit non. Et les libraires aussi attendent, légitimement affolés par la perspective d'une révolution qui, en mettant sur le trottoir des millions d'ouvrages et des centaines de titres, les retirera à leur négoce, cassant de facto toute l'économie du livre. Et les kiosquiers aussi, les pas assez nombreux kiosquiers, attendent de voir comment vont encore s'encombrer leurs étroites guérites de faux livres comme il est déjà tant de faux journaux.
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