Question d'origine :
peut-on donner à une rue ou une place le nom d'une personne vivante?
d'avance merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/12/2006 à 11h41
"Les noms actuels des rues peuvent témoigner d'un évènement ou d'un personnage de l'Histoire. Il n'est pas une bourgade qui, selon la couleur politique de sa municipalité, n'ait son avenue ou son boulevard du Général de Gaulle ou sa place Salvador-Allende ! On rencontre aussi beaucoup de noms qui sont des gloires locales et de simples habitants ont aussi donné leurs noms à des artères qui traversent leurs propriétés. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que les magistrats municipaux donnèrent aux rues des noms de personnes. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, ils s'attribuèrent les noms des rues nouvellement percées. De leur vivant ! A leur décharge, il faut savoir que les membres de la famille royale donnaient leur nom, de leur vivant aussi, aux voies les plus prestigieuses, noms qui disparaîtront sous la Révolution."
source : Nom de lieu ! : origines surprenantes des noms de villages, des noms des rues de Paris et de villes de province
Comme nous l'indiquions dans une précédente réponse, aujourd'hui, c'est le conseil municipal qui choisit le nom des rues.
Nous n'avons pas trouvé d'interdiction totale concernant l'attribution de noms de personnes vivantes mais uniquement des recommandations, traditions et pratiques locales qui déconseillent ce type d'action.
En guise d'exemple, voici un article paru dans Vivre à Angers n°280 (Archive) :
Qui se cache derrière Renée, Yvonne, Thérèse et Yvette ? [...]
Le fin mot de l’histoire a été donné il y a une dizaine d’années par monsieur Guitton, un ancien instituteur du Mans qui faisait des recherches sur un de ses parents, Ambroise Yzeux. Promoteur immobilier, ce dernier constituait des sociétés d’épargne mutuelle offrant la possibilité à des personnes à revenu modeste d’acquérir des parcelles pour y construire leur maison. Après avoir érigé plusieurs lotissements au Mans, il s’associe en 1924 avec Clovis Lebled, un agent immobilier angevin. Ensemble, ils créent derrière la caserne Verneau un lotissement appelé le Potager angevin. Quatre voies privatives sont alors tracées pour desservir les cent dix-neuf parcelles.
Propriétaire des lieux, Clovis Lebled donne à ces rues le nom de ses proches. Et, comme il était interdit de donner le nom de personne vivante, il s’est arrêté au prénom. Yvonne était son épouse ; Thérèse et Yvette, ses deux filles. Son fils René a vu son prénom féminisé par souci de cohérence. Par la suite, le conseil municipal classa ces rues dans le domaine public sans revenir sur leur appellation.
Enfin, voici le compte rendu de la Huitième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques :
La Conférence,
Notant que l’usage des noms de personnes ou d’événements pour des désignations commémoratives ou toponymiques est très courant,
Constatant que l’attribution du nom d’une personne, de son vivant ou immédiatement après sa disparition, à un lieu géographique est une pratique répandue,
Rappelant que, lors d’une réunion tenue en 1960, le Groupe d’experts des Nations Unies sur les noms géographiques avait constaté que le fait de baptiser ou de rebaptiser un lieu géographique du nom d’une personne vivante pouvait être une source de problèmes,
Constatant que cette pratique est généralement préjudiciable, dans la mesure où ce type de désignation est sujet à des changements ultérieurs, que ne recommande pas la Conférence,
1. Recommande que les autorités nationales compétentes découragent l’attribution de noms de personnes vivantes à des lieux;
2. Recommande également que les autorités nationales compétentes précisent, dans leurs directives, le délai d’attente souhaitable avant que l’on procède à une désignation commémorative
source : unstats.un.org
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
quels sont les symboles maçonniques que l'on peut décrire...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter