Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterai savoir ce qui distingue théologiquement les Orthodoxes des Catholiques. A l'origine , il s'agissait d'un différend concernant le Saint esprit, qui selon les uns procède du Père et du Fils, et selon les autres du Père par le Fils (c'est ce qu'on appelé la "querelle du filioque")
J'aimerai savoir :
1) si cette distinction est toujours valable aujourd'hui
2) s'il y a d'autres points théologiques qui séparent les deux confessions et si oui, lesquels
3) quel est le statut exact de l'icône chez les orthodoxes ?
4) Quelle est la position des orthodoxes face à l'accusation d'idolâtrie qui est parfois lancée par des catholiques au vu de leur usage d'icônes, justement?
5) Si ce sont des différends théologiques ou écclesiaux qui empêchent le rapprochement entre les deux confessions aujourd'hui.
Merci de vos réponses
A.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 24/08/2004 à 14h36
Pour toutes les questions de doctrines chrétiennes et sur les différends théologiques entre Orthodoxes et Catholiques vous pouvez contacter de notre part la Bibliothèque du Centre Saint-Irénée :
2 Place Gailleton
69002 Lyon
(métro Ampère)
Téléphone : 04-78-38-05-07
Fax : 04-78-42-11-00 (en précisant : pour la bibliothèque) et centre-saint-irenee@voilà.fr (en précisant : pour la bibliothèque). Le directeur de ce centre, théologien dominicain spécialiste de l’œcuménisme et des relations entre catholiques et orthodoxes, s’est aimablement proposé pour répondre à votre demande.
Le Que sais-je ? d’Olivier Clément L’Eglise orthodoxe est une bonne introduction à cette question.
Dans un premier temps consultons l’article sur le « filioque » dans le Dictionnaire de civilisation chrétienne : « FILIOQUE : expression latine ajoutée par l’Eglise latine au symbole de Nicée-Constantinople et qui signifie littéralement « et du fils ». Dans le mystère de la Trinité, on dit qu’il n’ya qu’un seul Dieu en trois personnes. Le problème est de définir les relations entre ces trois personnes. Le texte originel du symbole de Nicée-Constantinople était le suivant : « Je crois dans le Saint-Esprit qui procède du Père » et, autant à Rome qu’à Constantinople, on a longtemps utilisé cette formule dans la liturgie. Mais, au cours du VIe siècle, surtout en Espagne, l’expression filioque (« et du fils ») fut ajoutée. La phrase devenait donc « Je crois dans le Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils. »
Cette innovation passa en Gaule au IXe siècle puis à Rome au XIe siècle. Pendant ce temps , les Orientaux utilisaient l’expression « […] qui procède du Père à travers le Fils. »
Photios, patriarche de Constantinople, déclare hérétique le filioque en 867. Le schisme de Michel Cérulaire en 1054 ranima la querelle. Depuis cette époque l’Orient et l’Occident sont divisés."
Sur la doctrine orthodoxe, reportons nous à Théo : nouvelle encyclopédie catholique : « Les conceptions du gouvernement et de l’unité de l’Eglise sont les sujets majeurs séparant orthodoxes et catholiques ; quant à la querelle du Credo (« Filioque ») elle a été ramenée à de plus justes proportions. Pour le reste de la doctrine, on peut dire qu’il n’y a pas entre orthodoxes et catholiques de différence de fond mais plutôt de sensibilité. La pensée orthodoxe est toujours très mystique : avant tout sensible à la grandeur du mystère de Dieu, elle n’éprouve pas le même besoin que la pensée occidentale, marquée par l’esprit juridique de la Rome antique, de tout définir ; elle s’en tient aux définitions des conciles œcuméniques antérieurs à la rupture avec Rome (…). Quant à celui [le dogme] de l’infaillibilité pontificale, il est proprement inacceptable à ses yeux. » (p.154)
Sur les questions du statut de l’icône et de l’idolâtrie: « Dans l’Ancien Testament Dieu se révélait par la Parole : on n’aurait donc pu sans blasphémer le représenter. Mais la Parole s’est faite chair. (…) Le Christ n’est pas seulement le Verbe de Dieu mais son Image. L’Incarnation fonde l’icône, et l’icône montre l’Incarnation. Pour l’Eglise orthodoxe, la première et fondamentale icône est donc le visage même du Christ. (…) Cependant, et pour couper court aux accusations et confusions des iconoclastes, la pensée orthodoxe a vigoureusement souligné que l’icône n’est pas consubstantielle à son prototype : l’icône du Christ ne fait pas double emploi avec l’Eucharistie, elle inaugure la vision face à face. (…) Dans une perspective eschatologique, elle suggère le vrai visage de l’homme, son visage d’éternité, ce visage secret que Dieu contemple et que la vocation de l’homme consiste à réaliser. », Que sais-je ? p. 98-99.
« Ces traits sont les traits du visage humain de Dieu, que l’icône représente de façon symbolique, et non pas réaliste, comme le ferait un portrait. L’icône du Christ nous permet de contempler, à travers le visage du Verbe de Dieu incarné, le mystère de l’Incarnation », in Les icônes p. 10-11.
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