Question d'origine :
Mozart a séjourné à lyon en aout 1766 à l'age de 10 ans; A-t-on des informations précises sur ce qu'il ya fit. Joua-t-il en public, où, quel morceau?
Merci de me renseigner
Lacano
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 03/02/2006 à 14h25
Au XVIIIe siècle, les mélomanes lyonnais possèdent deux hauts lieux pour écouter de la musique : d’une part, le
C’est Léon Vallas qui, en 1908, est le premier à signaler la venue de Mozart à Lyon dans son ouvrage La Musique à Lyon au XVIIIe siècle.
Mozart n'est venu à Lyon qu’une seule fois, fin juillet-début août 1766. L’histoire de ses œuvres montre d’ailleurs qu’il ne composa rien dans notre ville où il fait halte pendant 4 semaines, avec son père et sa sœur Nannerl, venant de Paris et Dijon, avant de regagner Salzbourg, via Genève et la Suisse. Ce voyage nous est connu par deux lettres : l’une écrite de Lyon en date du 16 août 1766 par Léopold Mozart, père du prodige ("Ne vous effrayez pas que je vous écrive de Lyon: lorsque vous recevrez la présente, nous saurons depuis longtemps, avec l'aide de Dieu, à quoi ressemble Genève et les montres genevoises; car dans deux ou trois jours, nous y partirons"), l’autre par Wolfgang, datée du 30 novembre 1771, dans laquelle il évoque le spectacle effrayant des exécutions capitales auxquelles il assiste lors de son séjour dans notre cité (en général elles se tenaient sur la place des Terreaux).
Le dernier document à témoigner de ce concert est constitué par une annonce publiée dans les "Avis divers" du journal hebdomadaire Les Affiches de Lyon, en date du mercredi 13 août 1766. C’est lui qui nous en donne le programme :
Au programme de la soirée figurent donc une œuvre de Bury, fort à la mode à l’époque, et de Rameau qui séjourna deux années à Lyon. Les interprètes sont également appréciés : Mme Charpentier, née Marie Bérol, est la femme d'un organiste du "Concert spirituel" de Paris, quant à Jean Lobreau, il a épousé Michelle Poncet, dite "la Destouche", qui dirige le Grand-Théâtre de Lyon de 1752 à 1760 et de 1764 à 1779, et est pensionnaire de l'Académie du Concert de Lyon.
On connait finalement peu de choses sur l'activité des Mozart pendant les quatres semaines qu'ils passèrent à Lyon, si ce n'est qu'ils visitèrent les commerces de la ville et que le voyage fut propice à quelques rencontres ("Si vous voulez quelque chose de Lyon, je sais aussi à qui l'on doit s'adresser, car j'ai fait la connaissance de suffisament de gens en trois semaines. J'ai fait faire ici de nouveaux vêtements pour ma femme, ma fille et Maître Wolfgang, et je ne me suis pas oublié non plus. Les textiles de soie sont certes encore un peu chers, mais on ne peut pas avoir été à Lyon pour rien", lettre du 16 août 1766).
- La Musique à Lyon au XVIIIe siècle, par Léon Vallas, Lyon, Editions de la Revue musicale de Lyon, 1908, p.126.
- Un siècle de musique et de théâtre à Lyon (1688-1789), par Léon Vallas, Lyon, Chez P. Masson, 1932, p.342-343
- Gens de Lyon et d'ailleurs : Mozart, Tolozan, Précy, par R. Brun de La Valette, Grenay, R. Brun de La Valette, 1996 [rééd.], p.1-5.
- "A propos d'un Bicentenaire : quand l'enfant Mozart jouait dans la salle des concerts de la place des Cordeliers", par Gérard Corneloup, Revue d'information du Comité Centre Presqu'île de Lyon; n°17, 1991-1992, p. 35-38.
- Trois siècles d'Opéra à Lyon : de l'Académie royale de musique à l'Opéra-nouveau, catal. expo. Bibliothèque de la Ville de Lyon, mai-septembre 1982.
- W.A. Mozart. Correspondance, vol. 1 (1756-1776), Paris, Flammarion, 1986, lettre n°47 (p.145-146), lettre n°166 (p.316)
Grands travaux d'urbanisme du Second Empire. Ouverture de la rue Impériale, actuelle rue de la République, et la construction du palais du Commerce et de la Bourse (René Dardel architecte ; 1855-1860) : vue plongeante pendant les travaux, en direction de l'est, sur la place des Cordeliers et sur la colonne du Méridien (Pierre-Gabriel Bugnet architecte, C.L. Jayet statuaire, 1765-1770 ; démolie en 1858), vers mai 1856. Sur la gauche, la Maison du Concert (Pietra Santa architecte, 1724 ; démolie en 1858) ; sur la drotie, l'église Saint-Bonaventure, plaque de verre par Jules Sylvestre d'après un cliché de Louis Froissard (BML, Fonds Sylvestre, S 189)
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