Question d'origine :
Je recherche l'origine du nom du quartier du "Grand Trou" de Lyon 8ème
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 20/12/2005 à 10h46
Nous n’avons pas trouvé d’explication pour ce quartier de Lyon appelé "Le Grand-Trou", souvent associé d’ailleurs à 2 autres quartiers de Lyon sous le nom de "Quartier Moulin à Vent-Petite Guille-Grand Trou". Il semble également souvent être englobé dans le plus grand "quartier des Etats-Unis" et est défini ainsi dans :
A Kleinclausz, dans Lyon des origines à nos jours : la formation de la cité, décrit dans le chapitre intitulé "La périphérie orientale", l’aspect géographique de cette partie de Lyon, autrefois sur la commune de La Guillotière, son développement jusqu’en 1852, puis la période postérieure à cette date.
Il y définit le caractère de transition de ces quartiers, entre la zone urbaine proprement dite, et une zone qui n’est pas encore la ville, mais un territoire mixte où l’on assiste à la transformation de la banlieue en ville, traversés par les routes qui divergent à travers cette zone périphérique depuis Lyon vers le dehors, comme la route nationale de Paris à Antibes par le Grand-Trou et Saint-Fons.
C’est une campagne qui s’étend aux abords du bourg de la Guillotière jusqu’à la période industrielle du 19e siècle où l’industrie contribue au développement de cette zone périphérique. Est-ce cette grande superficie, libre d’habitations, sauf aux carrefours des routes, avant l’implantation des usines, comme on la voit sur les plans, qui a suscité ce nom de Grand Trou ?
En consultant Internet nous avons découvert qu’il existe un collectif, le Collectif 8@rt, présentant les actualités du 8e arrondissement, avec une partie patrimoine et forum où certains habitants se plaignent d’être délaissés.
Il semble que cette revendication n’est pas un fait nouveau, puisque nous avons retrouvé dans la revue "Rive gauche", n°102, sept. 1987, l'article ci-après intitulé "Le Grand Trou en 1900", sous la plume de G. Vieux rapportant une séance houleuse du conseil municipal :
La séance du 28 septembre 1900 du Conseil municipal fut particulièrement houleuse : les discussions venaient après une visite des habitants du quartier neuf du Grand-Trou. Ceux-ci semblaient satisfaits des projets d'aménagement promis par M. le Maire Augagneur, mais les esprits étaient montés sur un autre point : une pétition faite en 1898 sollicitait l'installation d'une borne-fontaine à l'angle des rues de Toulon ou Cronstadt. Cette borne-fontaine promise pour les trois jours suivants n'était pas encore posée deux ans après. Prenant mal une intervention de M. Bessy, conseiller municipal, les habitants du Grand-Trou (comment doit-on les appeler ?) étaient mécontents de penser que ce M. Bessy nourrissait, à leur égard, de mauvais sentiments, témoignait d'un mauvais esprit et, pour tout dire, s'était payé leur tête !
La situation empira quand on apprit que plusieurs cas de fièvre typhoïde s'étaient déclarés chez des habitants de la route de Vienne et des chemins perpendiculaires à cette voie publique. Certains se sont livrés à leur petite enquête. Cherchant à savoir d'où venaient ces cas de fièvre ils étaient arrivés à des conclusions bien ancrées dans leurs esprits. Ils incriminaient les puits, nombreux dans le secteur et dont la médiocrité rendait l'installation de la borne-fontaine tout à fait indispensable... Le Conseil municipal rechercha, de son côté, les causes de l'épidémie. Des puits furent mis en observation et l'on n'a pas trouvé, de façon certaine, dans les eaux recueillies, la présence du virus typhique.
D'autre part, ce n'est pas une borne-fontaine qui aurait pu empêcher l'apparition de la fièvre typhoïde. La prophylaxie serait trop simple s'il suffisait de placer des bornes-fontaines pour faire cesser toute épidémie typhique. Ce qui semblait plus urgent et important était de faire disparaître les mares que tous les habitants de la Guillotière connaissaient trop bien.
A cette époque (avant que des aménagements n'aient été faits) la ligne de chemin de fer et la route de Vienne s'abordaient perpendiculairement et, par suite des différences de niveau, les eaux descendaient de chaque côté de la voie, formant des mares très étendues dont la plus éloignée au sud était celle du pré Castillon.
Les eaux qui stagnaient dans ces mares constituaient un véritable danger pour les riverains. Le Conseil municipal avait dû établir qui était le propriétaire des terrains inondés et d'où provenaient les eaux amoncelées sur ces terrains... Or, le propriétaire était la Compagnie P.L.M. auprès de laquelle M. Augagneur renouvela sa demande précédente d'aménagement du quartier.
Il n'y avait donc aucun mauvais vouloir des membres de l'administration et, moins encore, de M. Bessy.
(Sources : la Presse locale)
Une réhabilitation du quartier du Grand-Trou, initiée sous le mandat du maire Francisque Collomb s'est poursuivie durant les années 1980-1982, en collaboration avec une Comité d'intérêt local très actif. On trouve dans un article de "
Vous pouvez consulter ces articles dans les dossiers de presse constitués par la service de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes : dossiers de presse sur le 8e arrondissement
Une illustration du Grand-Trou et de la Mouche en 1924, extraite de l'ouvrage de A. Kleinclausz cité plus haut :
Pièces jointes
×
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter