Pot Lyonnais

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Les pots lyonnais - accessoires indissociables de ces restaurants atypiques que sont les "bouchons lyonnais" - utilisés depuis des générations à Lyon et dans la région lyonnaise, ont un fond de bouteille de 45 mm, qui les fait appeler aussi « gros cul » et leur donne une bonne stabilité sur la table ; leur contenance est de 46 cl.
Vous trouverez la description exacte de leurs caractéristiques sur ce site.

Anne-Marie Vurpas, dans Le parler lyonnais, confirme : "Pot : bouteille de vin de 46 centilitres...Signalé par TLF (Trésor de la langue française), avec la mention "région. (Lyonnais)". Bien connu". (p. 228)

Or, dans son Dictionnaire étymologique, comme dans le Littré de la Grand'Côte (dont la première édition date de 1874), Nizier du Puitspelus, définit (à peu près dans les mêmes termes) le pot lyonnais : "Mesure de vin. Encore souvent usité pour "litre". Cette mesure a beaucoup varié. Suivant M. de Valous, le pot était en 1554 de 2 litres 8 centil. Mais j’ignore où il a puisé ce renseignement. A la fin du XVIIIe s., "l’ancien pot " de Lyon était de 1 litre 4 centil., et le "pot actuel" de 1 litre 13 centil. ½...Partout le pot paraît avoir été supérieur au litre..."

C’est, en fin de compte, Félix Benoît qui, dans un chapitre sur ...les itinéraires et l'histoire des traboules des quartiers de la Croix-Rousse et du Vieux-Lyon, nous livre la clé du mystère :

"...C’est…plus particulièrement dans la "Cour des Voraces", que les Canuts insurgés de 1831 livrèrent de sanglants combats contre les troupes du maintien de l’ordre !
...On marche ainsi sur les traces de ces ouvriers en colère qui avaient pour devise : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant". Tout cela est vrai et appartient à l’histoire ! Mais on a fait en l’occurrence une mauvaise interprétation de l'action des "Voraces", qui arrivèrent après la bataille et ne se distinguèrent jamais au combat !
On les a fait intervenir à tort dans les insurrections tragiques de 1831 et 1834, alors qu'en réalité ceux-ci ne se groupèrent en société dite des "Voraces" qu'en 1846...Ces Canuts, assagis après les émeutes que l'on sait, firent à l'époque surtout parler d'eux sur le plan vineux...Leurs revendications essentielles consistaient à obtenir des cafetiers le service du vin dans des "pots" d'une capacité d'un litre, au lieu des pots de 46 cl qu'une réglementation stupide venait d'imposer ! D'où cette appellation de "voraces"...Le problème était d’importance, en effet, à Lyon, où le "pot" traditionnel possédait ses lettres de noblesse depuis le Moyen-Age, et s’honorait de contenir 1,04 litre (ce qui explique qu’une "feuillette", d’une contenance de 104 litres, est toujours appelée une "centpote").
Malheureusement, le "pot de papa" était bien mort, et c’est la mort dans l’âme que les Voraces, ulcérés, descendirent de la Croix-Rousse en 1848 en s’imaginant que la République allait leur payer à boire !..."

Pour répondre à votre 2e question, le Dictionnaire de lyonnaiseries, de Louis-Séraphin Maynard, est en consultation libre, en Salle régionale, au 4e étage de la BM, aux jours et heures d'ouverture : 10 h - 19 h, du mardi au vendredi, et 10 h - 18 h, le samedi.