Question d'origine :
comment un enfant placé en maison d'enfants, au sein d'un groupe ayant des demandes semblables au même moment , peut continuer à se construire dans sa singularité en tant que sujet ?
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 26/07/2005 à 12h44
Sylviane Giampino, psychanalyste pour les jeunes enfants et leur famille depuis plus de vingt ans, intervenante dans les crèches, défend le point de vue suivant :
Il existe de grandes lignes directrices qui caractérisent l'accueil collectif en crèche en France : le souci du respect des rythmes de l'enfant (on ne réveille plus un enfant pour lui donner à manger, par exemple), le souci de créer un environnement assurant une sécurité affective à l'enfant, notamment en instaurant des soins et des relations personnalisées et stables entre les enfants et les personnes qui s'en occupent, les « personnes de référence » qui travaillent toujours avec le même petit groupe d'enfants, mais aussi en favorisant des relations entre les parents et les professionnels de la garde.
Sous l'influence de la psychologie, de la psychanalyse et de la pédagogie, le regard sur la petite enfance a commencé à changer radicalement à partir des années 70. On a découvert qu'un bébé n'était pas seulement un tube digestif, que l'éducation ne devait pas être qu'un « dressage », que l'enfant n'était pas un adulte en miniature mais qu'il avait une spécificité qu'il fallait respecter. On a alors estimé que les besoins psychologiques et relationnels des bébés méritaient d'être pris en considération, au moins autant que les questions d'hygiène ou de qualité de la nourriture. On a donc fait appel à des spécialistes, notamment les psychologues, pour repenser la crèche
Un mode de garde de qualité, qu'il soit individuel ou collectif, doit posséder au moins les cinq critères suivants dans ses pratiques et ses objectifs de travail : offrir un accueil personnalisé, qui garantisse la sécurité affective des enfants, un accueil qui nourrisse leur vitalité découvreuse, qui respecte leur dignité et où les places et fonctions des parents et des professionnels qui entourent l'enfant soient clairement définies. De plus, l'entrée en crèche doit être progressive, au cours d'une période d'adaptation qui est utile autant pour la mère et le père que pour l'enfant. Le mode de garde, quel qu'il soit, doit être stable pendant les trois premières années de la vie.
Un nourrisson en crèche, lorsqu'on fait attention à ses objets, à ses habitudes, dont on respecte le rythme et l'espace personnels, qui bénéficie des soins de la même personne chaque jour, est sécurisé, parce qu'il est pris en considération dans son individualité. C'est parce que l'on s'est adapté à l'enfant qu'il va s'ouvrir aux autres enfants et adultes et s'adapter.
Pour aller plus loin
- Crèches, nounous et Cie : modes de garde, mode d'emploi
- Nounous ou crèches, que choisir ? / Sylvie Angel
- Crèches, mode d'emploi : vécu et réalité des modes de garde aujourd'hui / Marie-France Custos-Lucidi
- Accueil et éveil du jeune enfant : crèche, pouponnière, halte-garderie / Jean-Pierre Thomasset
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