Question d'origine :
Bonjour !
pourriez-vous m'indiquer des titres de livre portant sur la vie des
béates: femmes célibataires qui oeuvraient dans les hameaux tant au niveau
éducation des enfants qu' aide aux familles: dans la région Haute-Loire
1800 // 19...
merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 27/07/2005 à 07h28
Le terme « béat », surtout au féminin, a pris un sens péjoratif. Au milieu du XVIIIe siècle, le Dictionnaire de Trévoux déclare : « Béat se dit de celui qui affecte de paraître dévot et modeste [...]. Ce mot de béat ne se dit ordinairement qu'en riant et dans le style comique et burlesque. » À cause de cela, il a été supplanté depuis longtemps par son synonyme « bienheureux ».
Mais l'appellation de béate a eu une fortune singulière dans l'est du Massif central (Velay, Vivarais et Gévaudan) au XVIIIe et au XIX° siècle. Anne-Marie Martel (1644-1673), fille du procureur du roi au Puy-en-Velay, fonda, sur les conseils des sulpiciens qui dirigeaient le séminaire de cette ville, la congrégation de l'Instruction du Saint-Enfant-Jésus, qui comprenait deux branches, l'une de religieuses pratiquant la vie commune, l'autre de pieuses filles vivant isolément dans les hameaux les plus reculés des montagnes : on les appelait « béates ». Elles étaient logées tant bien que mal dans une maison nommée « assemblée », sans doute parce que, dans la journée, elles y réunissaient les enfants pour leur apprendre à lire et, le soir, les femmes pour prier et travailler en commun. Elles visitaient les pauvres et soignaient les malades. Elles apprenaient aux jeunes filles à faire de la dentelle, et c'est grâce à elles que la dentelle du Puy acquit sa renommée.
L'institution prospéra pendant deux siècles par tradition plutôt que par réglementation. Les sœurs de l'Instruction obtinrent la reconnaissance légale en 1843 ; leur congrégation s'adapta aux besoins nouveaux et la maison mère quitta Le Puy pour Versailles en 1952. Quant aux béates, on estimait en 1882 qu'il y en avait encore plus de mille dans le Velay et aux alentours. Les mutations de la société et la réorganisation de l'enseignement amenèrent leur disparition.Encyclopedie Universalis, article Béate
Très peu d’ouvrages existent dans ce domaine.
Nous vous conseillons un ouvrage très documenté et très bien illustré : Voyage aux pays des béates, empruntable à la bibliothèque. Les annexes de cet ouvrage présentent un certain nombre de documents sur les béates (dont un opuscule polémique du temps de Jules Ferry) et un extrait de roman…
Vous pourrez aussi consulter Les sœurs de l’Instruction et les Béates ou institutrices de village de la Haute-Loire.
Enfin, on trouve dans le catalogue de la BNF un titre « Augeac à l’heure des béates : sur le chemin des villages perdus en Velay » , par Gilbert et Yolande Castanet 1974, édité à Saint-Just , Saint-Rambert .
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