Question d'origine :
Bonjour,
j'aimerai enregistrer un didgeridoo mais le micro que j'utilise sature sur sa fréquence
quel type de micro/systeme devrai-je utiliser pour avoir un son correct ?
merci
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 09/07/2005 à 12h01
Le didgeridoo est un instrument de musique à vent utilisé par les aborigènes du nord de l'Australie. Son usage semble très ancien, certains prétendent qu'il pourrait remonter à l'âge de pierre (20 à 60 000 ans), néanmoins il n'existe aucune preuve de cette affirmation.
Afin de choisir votre micro, nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants :
Le livre des techniques du son en 3 volumes
Le premier volume Notions fondamentales aborde un ensemble de notions fondamentales qui vont de l'acoustique à l'audionumérique en passant par les lois de la eprception auditive.
Le deuxième volume La technologie vous intéressera sans doute encore davantage : il aborde directement l'électroacoustique sous l'angle du fonctionnement et de la technologie des matériels les plus utilisés par les professionnels du son.
Le troisième volume L'exploitation traite de l'exploitation des équipements audio pro : la prise de son, le disque, le studio multipiste, la sonorisation, le théâtre, la radiodiffusion sonore, le film et la télévision.
Théorie et pratique de la prise de son stéréophonique
Son et enregistrement
Vous trouverez également des informations sur le site audiofanzine.com :
"Il y a plusieurs manières de classer les micros. D'abord, l'académique et très générale :
- Microphones dynamiques : bobine mobile. Ils sont robustes et ne coûtent pas chers. Ils ne nécessitent pas d'alimentation extérieure. Ce sont les micros de scène - La "sucette au bout rond".
- Microphones condensateurs : haute qualité, fragiles et sensibles. Ce sont les micros de studio. La "bûche de Noël".
- Les autres : à électret, avec ou sans transformateurs, etc.
Pratiquement tous les micros de studio possèdent une large membrane pour capter la subtilité de tous les sons. Sans entrer dans les détails techniques, il existe deux catégories "caractéristiques" de micro de studio:
- Les micros électroniques : ils sont parfaits avec un bruit négligeable mais ils ont tendance à durcir le son surtout dans un contexte numérique.
- Les micros à lampes : Ils sont plus bruyants, moins précis mais donne une chaleur impossible à reproduire par l'électronique.
Après, bien sûr, il y les sous catégories avec ou sans transformateur ou d'autres détails techniques (double diaphragmes, matière de la membrane, type d'électronique embarquée, etc...).
L'autre point important est la directivité. Cela correspond à l'espace qu'est capable de capter de manière optimale le micro. Pour capter une ambiance, il faut un micro capable de capturer tout les sons autour de lui (omnidirectionnel). Pour un chanteur au milieu de rockers déchaînés, on choisira un micro très directionnel. En plus, il faut tenir compte d'un phénomène "gênant" : la propagation des ondes n'est pas la même pour les aigus et les graves. Le concert de 50000 personnes en plein air est un bon exemple. Mise à part la puissance sonore, vous constaterez que le son n'est pas le même en fonction de la distance par rapport aux hauts parleurs.
Les directivités sont des types suivants :
- omnidirectionnel
- cardioïde large
- cardioïde (voir photo ci.contre)
- hypercardioïde
- en huit
On peut rajouter les intermédiaires. Pour être honnête, le plus courant et facile à utiliser est le cardioïde parce qu'en studio on utilise principalement la proximité et semi-proximité. Néanmoins dans certaines applications la différence est flagrante.
Je crois que le plus important est le placement du ou des micros. Saviez vous que pour certaines prises de son de guitaristes, on utilise parfois jusqu'à 5 micros, que l'on place parfois un micro dans le dos d'un musicien, qu'un grand batteur passa 3 heures de studio a des prix prohibitifs l'heure pour placer un micro sur une caisse claire ?
Je me contenterai de parler de 3 cas. Le chanteur, le saxophoniste (et équivalents : clarinette, flûtes, etc), le trompettiste (trombone, tuba etc). J'ai choisi ces cas car chacun possède ses difficultés dans la chaîne acoustique.
Le positionnement du micro pour un chanteur est relativement simple. Il doit être bien haut. C'est pour cela que l'on voit souvent le micro à l'envers et bien en face de la bouche du chanteur. La proximité est "logique" par rapport à nos oreilles :
- Entre 40 à 100 cm pour les chanteurs plutôt classiques.
- Entre 10 et 40 cm pour les chanteurs modernes. Pour ces derniers on mettra un filtre nommé anti-pop. Il s'agit d'un feuille de tissus très fine qui non seulement évite de postillonner sur les micros à 25 000 francs, mais, aussi, commence à éliminer les bruits de bouches et les p (pop!).
On peut aussi ajouter une parabolique à 40/60 cm du chanteur. Cette parabolique permet de réfléchir vers le micro une partie du son. Il donne une impression de coffre. Le son parait plus plein. Contrepartie : il peut perdre sa partie cristalline. Ce système est très utilisé dans le cinéma (micro très en haut et loin) ou dans les interviews programmés dans les prises extérieures où le son se perd très rapidement. Mise à part les petits trucs de chacun, la position est assez standard. Moi, par exemple je mets un pupitre devant le chanteur. Celui-ci s'accroche au pupitre. Ainsi je n'ai jamais de problème de variation de distance. C'est simple, mais ça marche.
Le positionnement du micro pour un saxo, en revanche, pose problème. D'abord parce que l'instrument est complexe. Cela peut aller du très faible (un souffle) à la sirène de la mairie. Ensuite parce qu'avec une note, la fondamentale, vous avez autant d'harmoniques que de spots de pub sur une chaîne privée à 20 heures ! Ensuite parce que la propriété du son du saxo change beaucoup entre les notes aigus et les graves (sans parler des harmoniques). Ensuite, parce que le son d'un saxo sort par tous les trous (les graves en haut, les aigus en bas). Enfin, parce que les saxophonistes bougent énormément lorsqu'ils "s'émotionnent" lors d'un solo sans s'en rendre compte - en partie pour les problèmes de retour dont nous avons parlé. Il n'y donc pas, contrairement au chanteur, de standard. Cela étant, je voudrais vous faire profiter des longues années d'expérience que j'ai acquise dans ce domaine particulier.
Saxo soprano (idem que clarinette, flûte) : le micro doit être placé au dessus de l'instrument. C'est vrai que ce n'est pas trop pratique pour le musicien mais, en général, celui-ci sait que c'est la seule méthode pour que son instrument ne sorte pas avec un son agressif. Si l'on possède 2 micros, on pourra rajouter le second en bout de pavillon. Une autre méthode (que l'on voit en concert avec les micros portables) est de placer les 2 micros au dessus de l'instrument (SD system utilise cette méthode) - voir Bill Evans.
Saxo ténor : pour le rock, on placera le micro dans le pavillon (heu... tout est relatif). Pour les autres musiques, on éloignera le micro mais toujours bien dans l'axe. Ne vous embêtez pas trop non plus, curieusement pour ce saxo, l'équaliseur récupère beaucoup de choses. Reste que les notes de si et si bémol grave nécessitent encore au professionnel de s'éloigner légèrement du micro.
Saxo alto : aucune règle générale. C'est selon moi, le plus difficile. En général je le mets 15 cm dans l'axe du pavillon mais légèrement au dessus et incliné vers le centre imaginaire du cercle de ce pavillon. Attention, c'est une opinion et j'ai effectué aussi des enregistrements en plaçant le micro en triangle isocèle entre le pavillon et la clé d'ut.
Pour la trompette, le positionnement du micro ne pose pas de problème majeur puisque tout le son sort du pavillon. En revanche, la distance est un vrai casse tête chinois. Trop près, on sature même si le micro et le compresseur sont encore dans les puissances admissibles. Trop loin, on perd le souffle de l'instrumentiste - pas seulement ce souffle génial de Monsieur Davis mais aussi l'impression claire et caractéristique de l'instrument. Saviez vous que Monsieur Armstrong (alias pops) jouait à trois mètres du micro. Un autre génie, Monsieur Rudy van Gelber, ingénieur du son de Blue Note, positionnait le micro entre 70 cm et un mètre. Ecoutez donc Kind of Blue de Miles chez Blue Note et vous entendrez ce qu'est une prise de son de trompette...
Aujourd'hui, les micros et surtout les compresseurs sont tellement performants, que l'on peut beaucoup plus rapprocher le micro. Cela étant le pop de l'attaque de note sera toujours plus amplifié qu'en écoute directe donc une distance de moins de 20/30 cm reste impensable en studio.
Encore une chose : quelque soit l'instrument, on se méfiera beaucoup du retour casque. Même de grands professionnels se sont fait piéger.
A l'heure de choisir un micro, il va falloir donc considérer les points suivants:
- Utilisation du micro : mono ou multi instrument. Il en revient à valoriser la polyvalence du micro pour prendre toutes sortes d'instruments. Un micro multi-directivités est souvent un micro polyvalent
- Contexte du studio : il s'agit bien sûr de savoir comment on enregistre. Par exemple: 2 micros de bas de gamme Rode: Le NT1 s'utilise lorsque la prise de son n'est pas isolée, le NT2 lorsque l'on a cet endroit isolé. Dés que l'on entre dans le milieu de gamme, il faut ce contexte. Cela étant, aucun studio n'est neutre et surtout se comporte de la même manière en fonction des instruments.
- Style de musique : le "rock'n'roll" ne va pas utiliser le même micro que le violoniste classique ni le même que le R&B. Le rock aime le médium et la "pêche", le R&B, blues, funk aime le son arrondi, chaleureux avec des "bonnes" basses. Ces derniers styles sont les clients typiques de la lampe - le vintage.
- L'enregistreur : Aujourd'hui, mis à part quelques irréductibles, tout le monde est au digital. Attention ces enregistreurs vont durcir le son : Plus ils sont chers plus ils sont doux.
- Le préampli : ce dont on va parler maintenant. Mais sachez qu'un micro va en couple avec un préampli. Généralement, pour la musique moderne, les deux se complètent. Un micro dur avec un préampli doux.
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