Question d'origine :
Au moment de la libération de Lyon des hommes armés se trouvaient dans le clocher de l'Hôtel Dieu. On m'a donné deux versions différentes. 1- se seraient des miliciens qui auraient ouvert le feu sur des véhicules des libérateurs et auraient attiré une riposte mettant le feu au clocher. 2- Rôle inversé, des maquisards dans le clocher et un véhicule allemand sur les quais.
60 ans ont passé, une réponse est-elle possible?
d'avance merci
J-L Brochet
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/05/2004 à 10h36
En raison de la guerre, la plupart des quotidiens ont cessé leur parution pendant cette période. Le Progrès reprend son activité le 8 septembre 1944, or les évènements que vous mentionnez se sont vraisemblablement déroulés le 4 septembre 1944. Dans son édition du 11 septembre, ce journal revient brièvement sur l’incendie du Dôme de l’Hôtel-Dieu, mais reste muet sur les causes.
Dans un article paru en juin 1945 dans Lyon médical, Martin Basse donne plus d’informations sur les circonstances de l’incendie :
« Le lundi 4 septembre 1944, sur le pont Wilson en partie détruit par les Allemands en retraite, et seul utilisable des ponts lyonnais sur le Rhône, une foule se pressait, défilant par quarts d'heure alternés, vers midi. Alors que le sens de traversée allait de la rive gauche à la rive droite, quelques suspects conduits à la Part-Dieu ou à Montluc, les mains assemblées derrière la nuque, tentèrent de passer en sens inverse. Sur le pont, de petites camionnettes américaines étaient garées le long du parapet sud, dans la partie ouest.
A ce moment, assure-t-on, des partisans, embusqués dans la partie supérieure du Dôme de l’Hôtel-Dieu, ouvrirent le feu sur l'escorte des suspects ; celle-ci riposta à coups de mitraillettes. Les soldats qui accompagnaient le convoi tirèrent également à coups de fusils-mitrailleurs. Parmi les projectiles se trouvaient sans doute des balles traçantes. La fusillade dura quelques minutes. La foule des passants n'eut d'autres ressources que de se précipiter à terre pour éviter les projectiles et s’abriter derrière le parapet, les voitures, les réverbères, de progresser à quatre pattes pour gagner le débouché du pont et une zone moins dangereuse. On releva des blessés.
Mais bientôt, du fait de la fusillade, un incendie se déclara parmi les vieilles charpentes du Dôme. Les pompiers ne purent être alertés et d'ailleurs leurs pompes n'eussent pu traverser les ponts démolis : quelques instants après, un haut panache de flammes et de fumée s'élevait au-dessus du Dôme. L’œuvre audacieuse, qui avait fait pendant près de trois siècles l’orgueil des Lyonnais, n'était plus qu'un souvenir enseveli parmi les poutres calcinées et l'amas des cendres. » [...]
Vous pouvez retrouver la suite de cet article à la Bibliothèque de la Part-Dieu (consultation sur place uniquement)
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