Question d'origine :
Bonjour,
Jesse Owens aurait déclaré qu'il avait été mieux traité en Allemagne durant les J.O. de 1936 que chez lui aux USA dans le sud.
Est-ce que c'est vrai ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/06/2020 à 13h23
Bonjour,
C'est effectivement ce que Jesse Owens a déclaré ! Hitler lui aurait fait un signe de la main alors que son propre président, Franklin Delano Roosevelt, ne l'a ni félicité ni invité à la maison blanche avec les autres athlètes médaillés.
Voici ce qu'indique François Thomazeau dans Histoire secrète du sport (page 155-156) qui revient sur ces faits :
La légende veut qu'Adolf Hitler eût refusé de lui serrer la main. La vérité est un peu différente : le chancelier s'était vu rappeler à l'ordre par le CIO et avait décidé, avant l'entrée en lice de l'Américain de ne plus féliciter aucun vainqueur. S'il est véritablement un athlète noir que le chancelier du Reich a snobé, ce fut le vainqueur du saut en hauteur, Cornelius Johnson, le dernier médaillé d'or du premier jour des épreuves d'athlétisme. Hitler, qui avait reçu dans sa loge les médaillés allemands et finlandais des épreuves précédentes, avait quitté le stade avant la remise des médailles à Cornelius Johnson et à son compatriote Dave Albritton, le compagnon de chambrée de Jesse Owens. C'est peut-être cette différence de traitement qui avait poussé le président du CIO, Baillet-Latour, à rappeler le Führer au règlement.
Le débat sur le mépris affiché par Hitler pour Owens, attisé par les comptes rendus contradictoires des envoyés spéciaux, fera pourtant rage immédiatement dans les journaux américains.A son retour, Jesse Owens confiera au New York Times (le 25 août 1936) : "Hitler ? Il n'y a pas eu de problème. Il faut se rendre compte que c'est un homme très occupé. Et apparemment il était toujours prévu qu'il quitte le stade lors que je courrais. Une fois il m'a souri et m'a fait un signe de la main. Je lui ai fait un signe en retour." Jesse Owens notera en octobre 1936 lors d'une réunion à Kansas City : " Ce n'est pas Hitler qui m'a snobé, c'est notre président qui m'a snobé. Il ne m'a même pas envoyé un télégramme." Il est vrai que Franklin D. Roosevelt était démocrate et Owens un militant républicain, et que ce parti était à l'époque le moins ségrégationniste des deux. Plusieurs témoins affirmèrent par la suite que le Führer aurait en réalité serré la main de l'athlète noir discrètement derrière le podium, une affirmation jamais étayée. Mais Jesse Owens ne cacha pas qu'il avait reçu en Allemagne, où il avait été autorisé à fréquenter les mêmes établissements que les blancs, un meilleur accueil que dans son propre pays. Lors de la réception donnée en son honneur au Waldorf Astoria de New York à son retour - en l'absence notable des autorités de son pays -, il dut même prendre l'ascenseur de service pour ne pas utiliser celui réservé aux blancs.
Vous pourrez lire le témoignage de Jesse Owens dans le NY Times sur ce site www.rarenewspapers.com et quelques articles en anglais :
- Was Jesse Owens snubbed by Adolf Hitler at the Berlin Olympics ? / Haley Bracken - Encyclopaedia Britannica
- Olympic hero Jesse Owens was snubbed by a world leader - but it wasn't Hitler / Rod McPhee - Mirror - 25 MAY 2016
- Why was Jesse Owens deprived of presidential recognition ? / The telegraph - 27 May 2016
Bonne journée.
C'est effectivement ce que Jesse Owens a déclaré ! Hitler lui aurait fait un signe de la main alors que son propre président, Franklin Delano Roosevelt, ne l'a ni félicité ni invité à la maison blanche avec les autres athlètes médaillés.
Voici ce qu'indique François Thomazeau dans Histoire secrète du sport (page 155-156) qui revient sur ces faits :
La légende veut qu'Adolf Hitler eût refusé de lui serrer la main. La vérité est un peu différente : le chancelier s'était vu rappeler à l'ordre par le CIO et avait décidé, avant l'entrée en lice de l'Américain de ne plus féliciter aucun vainqueur. S'il est véritablement un athlète noir que le chancelier du Reich a snobé, ce fut le vainqueur du saut en hauteur, Cornelius Johnson, le dernier médaillé d'or du premier jour des épreuves d'athlétisme. Hitler, qui avait reçu dans sa loge les médaillés allemands et finlandais des épreuves précédentes, avait quitté le stade avant la remise des médailles à Cornelius Johnson et à son compatriote Dave Albritton, le compagnon de chambrée de Jesse Owens. C'est peut-être cette différence de traitement qui avait poussé le président du CIO, Baillet-Latour, à rappeler le Führer au règlement.
Le débat sur le mépris affiché par Hitler pour Owens, attisé par les comptes rendus contradictoires des envoyés spéciaux, fera pourtant rage immédiatement dans les journaux américains.
Vous pourrez lire le témoignage de Jesse Owens dans le NY Times sur ce site www.rarenewspapers.com et quelques articles en anglais :
- Was Jesse Owens snubbed by Adolf Hitler at the Berlin Olympics ? / Haley Bracken - Encyclopaedia Britannica
- Olympic hero Jesse Owens was snubbed by a world leader - but it wasn't Hitler / Rod McPhee - Mirror - 25 MAY 2016
- Why was Jesse Owens deprived of presidential recognition ? / The telegraph - 27 May 2016
Bonne journée.
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