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Question d'origine :
Bonjour,
Pour espérer guérison on doit se patienter des jours des mois et même des années
Par contre une dépression d’une heure peut coûter cher!
Cela nous rappelle un bâtiment construit en cinq années qu’on peut le détruire par dynamite en minutes.
Comment fonctionne le corps mystérieusement dans les deux cas ?
Merci beaucoup notre chère équipe.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 18/06/2020 à 09h32
Bonjour,
Face à la formulation un peu vague de votre question, nous pensons que vous cherchez des réponses autour du fonctionnement du corps face à la maladie, à la dépression. Quelles sont les conséquences ? Quel impact ? Quels processus ?
La douleur est une déchirure de soi qui brise l’évidence de la relation au monde. Elle épingle l’homme à son corps sur le mode de la violation. Il n’y a pas de peine physique qui n’entraîne un retentissement dans la relation de l’homme au monde. La douleur implique la souffrance. Elle n’est pas cantonnée à un organe ou à une fonction, elle est aussi morale.
Mais si la souffrance est inhérente à la douleur, elle est plus ou moins intense selon les circonstances, elle est modulée par la signification que revêt la douleur, elle est en proportion de la somme de violence subie. Elle peut être infime ou tragique, elle n’est jamais mathématiquement lié à une lésion. La souffrance déborde la douleur dans le cas notamment de la torture ou de la maladie, c’est-à-dire d’une adversité qui brise l’individu sans lui laisser le choix.
Extrait du livre : La peau et la trace : sur les blessures de soi de David Le Breton
L’accident reste ce phénomène, à la fois violent et non intentionnel, pouvant frapper chacun, quel que soit son statut ou sa condition sociale. L’accident peut engendrer des dégâts physiques et psychologiques : Parfois, pour un rien, le chemin bifurque et un personnage nouveau, sans précédent, cohabite avec l’ancien, et finit par prendre toute la place.
Le corps accidenté : bouleversements identitaires et reconstruction de soi de Peggy Tessier
Souvent le message médical est passé, mais une partie seulement a été retenue. Chaque personne perçoit le message selon ses propres critères, en fonction de son histoire et de ses expériences. Les convictions intimes et les angoisses personnelles l'emportent sur le savoir objectif et sur l'autorité du médecin.
[...]
Le cancer est forcément effrayant. Mais certaines peurs ont des effets positifs, alors que d'autres ont des répercussions complètement négatives.
Inversement, si les peurs deviennent incontrôlables, les réactions varient suivant les personnes. Certaines ont tendance à minimiser les difficultés. [...] D'autres préfèrent rester dans le doute, même après le diagnostic. D'autres encore n'envisagent que le pire, peut-être en espérant secrètement le conjurer de cette façon. D'autres enfin évitent par tous les moyens de se soumettre à une forme quelconque de dépistage.
[...]
Il faut bien reconnaître que la plupart des peurs liées au cancer sont envahissantes, qu'elles submergent et terrorisent.
[...]
Même si la plupart des patients cherchent avant tout à cacher leurs craintes, à protéger leurs proches et à faire bonne figure, [le médecin] ne doit pas oublier que les réactions se situent à deux niveaux, émotionnel et rationnel. Ces deux niveaux souvent ne communiquent pas, et de plus, ils se contredisent. Sur un plan émotionnel, il y a sidération, stupeur, panique, état de choc ou angoisse. Sur un plan rationnel, on tente de se contrôler et de se montrer réaliste. »
L'auteure aborde ensuite trois notions dans le chapitre 1. le choc de la maladie, ses répercussions psychiques et leur évolution : la cassure, le retour sur soi et renouer les fils. Vous pouvez retrouver son ouvrage : L'atteinte du corps : une psychanalyste en cancérologie d'Andrée Lehmann dans les rayons des bibliothèques de Lyon.
Vous pouvez aussi trouver des réponses sur l'impact psychologie de l'annonce de la maladie sur :
Doctissimo : Impact psychologique des maladies
Cancer, diabète, sida… Etre atteint d'une maladie grave, douloureuse ou chronique a un énorme impact psychologique que la prise en charge a encore trop souvent tendance à négliger. Doctissimo vous en dit plus sur ces relations entre le corps et l'esprit.
Psychologies.com : Comprendre nos émotions face à la maladie
L’annonce d’une maladie grave provoque une succession d’états émotionnels, défenses psychiques face à la peur de mourir. Les identifier se révèle salvateur.
D'après le centre national de ressources textuelles et lexicales(CNRTL), la guérison est l'action de guérir un malade. Le retour à la santé d'une personne, la disparition d'une maladie ou une cicatrisation mais aussi le retour à une santé morale et l'apaisement de quelque chose de désagréable.
D'après le dictionnaire médical :
La guérison est un processus triangulaire : la maladie guérit, le patient guérit, avec l’aide de son médecin qui a la faiblesse de croire qu’il l’a guéri.
Les maladies aiguës, quand elles ne sont pas mortelles, finissent par guérir, avec ou sans séquelles. On qualifie parfois ce retour à l’état antérieur par l’expression latine restitutio ad integrum (retour à l’intégrité).
Les maladies chroniques, par définition, ne guérissent pas, ce qui ne veut pas dire qu’elles finiront par avoir la peau du patient : le diabète est une maladie chronique avec laquelle on peut vivre très longtemps, en mourant de tout autre chose.
Pour le cancer, il a été décidé arbitrairement, pour des raisons statistiques, que la guérison était obtenue après cinq années passées sans récidive ni métastase. En attendant, le patient est considéré comme en rémission. Bien entendu, le fait d’être considéré comme guéri à cinq ans ne veut pas dire qu’il n’y aura pas ultérieurement une évolution défavorable du cancer, qui peut récidiver très longtemps après.
Une notion qu'il est bien difficile de définir d'après Jean-Marie Gueullette, extrait de son article :Guérir : un désir, un rêve ; une fonction sociale, entre compétence et charisme ; un don gratuit ou un devoir moral :
Qu’est-ce que guérir? Selon les cultures, les situations, les modalités de la souffrance ou du malheur dont il est question de guérir, ce verbe va désigner aussi bien la disparition de symptômes que la fin de la maladie, le retour à ce qui est considéré comme la normale de valeurs biologiques ou de comportements sociaux, ou bien la prise de distance salutaire avec telle ou telle forme de malheur auquel un sujet s’était temporairement trouvé identifié.
Les conséquences de la dépression sur le site doctissimo.fr :
Le bien-être mental a une importance capitale pour la santé physique. La dépression a un impact majeur sur l'organisme, et peut favoriser l'apparition d'autres maladies, de problèmes cardiovasculaires... Des conséquences qui vont amplifier les troubles de l'humeur.
Dans le dossier Dépression : Mieux la comprendre pour la guérir durablement de l'Inserm :
Le trouble dépressif caractérisé touche tous les âges de la vie. Il concerne environ 15 à 20% de la population générale, sur la vie entière. Il se présente comme une succession d’épisodes dépressifs caractérisés, se traduisant par de nombreux symptômes − parmi lesquels la tristesse pathologique, la perte de plaisir et les symptômes cognitifs −, avec un retentissement majeur sur la vie du patient et de son entourage. S’ils se pérennisent, les symptômes liés à la dépression vont avoir des répercussions importantes sur le plan socioprofessionnel. Le risque de suicide est particulièrement élevé et concerne 10 à 20 % de ces patients.
L’association de traitements biologiques (les médicaments antidépresseurs en première intention) et de traitements psychothérapiques bien conduits permet de soigner efficacement le trouble dépressif caractérisé et d’éviter la survenue de nouveaux épisodes dépressifs.
Les chercheurs tentent de comprendre pourquoi certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres à la dépression. Au fur et à mesure de leurs découvertes sur les mécanismes de la maladie et des avancées neurobiologiques et épidémiologiques, de nouvelles pistes thérapeutiques se profilent.
Bonne lecture !
Cordialement,
L’équipe de la Médiathèque du Bachut Santé .
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