Assassinat d'un Ministre Français
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/06/2020 à 03h12
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Question d'origine :
Pourriez-vous me dire les conclusions de l'enquête sur l'assassinat de Mr Fontanet?
Et peut-être d'autres avis moins officiels et hypocrites.
Merci
Emmanuel
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/06/2020 à 11h00
Bonjour,
Voici comment Libération résume l’affaire dans un article paru en 2015 :
« 1980 : le mystérieux assassinat de Joseph Fontanet
Pas de témoins, pas de pistes: la mort de Joseph Fontanet n’a jamais été élucidée. Pourtant, elle frappe l’opinion, qui apprend le 2 février 1980, que cet ancien ministre de la Santé sous Pompidou en 1962, puis du Travail sous Chaban-Delmas en 1969, a été assassiné par balle, la veille sur le trottoir devant son domicile du XVIe arrondissement de Paris. C’est le troisième ministre ou ex-ministre qui meurt dans des circonstances violentes ou troubles pendant le septennat Giscard d’Estaing après Jean de Broglie et Robert Boulin. Qui pouvait en vouloir à cet homme à l’intégrité unanimement reconnue, retiré de la vie politique depuis quelques années? Seule certitude, le tireur était en voiture. Faute de pistes, les hypothèses les plus diverses circulent. La police écarte les revendications de mystérieuses Brigades autonomes révolutionnaires. Le meurtre serait-il lié à un scandale impliquant le casino d’Annecy et le financement d’un gros projet immobilier par la SODEREC (la branche immobilière du groupe Crédit Mutuel), à la tête de laquelle Fontanet opère, comme l’évoque un journal? Vengeance privée, automobiliste fou?La police conclura que Joseph Fontanet a été la victime innocente d’un gang de voyous mais n’obtiendra aucun aveu . A ce jour, le mystère reste entier. »
Source : Ces morts mystérieux de la Ve République, liberation.fr
En 1990, donc 10 ans après la mort de Fontanet, Charles Cabaud dans son ouvrage Joseph Fontanet : Frontenex 1921-Paris 1980 indique quel’enquête du commissaire Marcel Leclerc n’a abouti à aucune conclusion définitive . Il évoque également les pistes qui ont été suivies (sans succès) par les enquêteurs : la « bande à Thérèse » (hypothèse mise en échec par l’analyse balistique effectuée par le laboratoire de Wiesbaden), les différentes revendications de l’attentat par lettre ou par téléphone (aucune n’ayant été retenue à cause des inexactitudes et invraisemblances, qui montrent que les auteurs de ces revendications ne connaissent l’affaire qu’à travers les détails, parfois erronés, relayés par la presse), le casino d’Annecy, ou encore une confusion possible avec le général iranien Ali Gholam Oveini, qui aurait été la véritable cible, et enfin un rapprochement avec l’affaire Touvier…
Enfin, si vous ne la connaissez pas encore, vous serez certainement intéressé par l’hypothèse de Dominique Labarrière au sujet de cette affaire. Nous vous laissons en prendre connaissance en écoutant ce podcast de l’émission de Jacques Pradel, « L’heure du crime » : 1980 : L'assassinat inexpliqué de Joseph Fontanet, ministre sous Pompidou
Il y fait un rapprochement avec la mort de son ami Robert Boulin, et le financement occulte du journal « J’informe ». Joseph Fontanet aurait été assassiné pour l’empêcher de parler, après que Robert Boulin se soit confié à lui.
Pour approfondir, vous pouvez vous plonger dans le livre du journaliste : Quand la politique tue.
Bonne journée.
Voici comment Libération résume l’affaire dans un article paru en 2015 :
« 1980 : le mystérieux assassinat de Joseph Fontanet
Pas de témoins, pas de pistes: la mort de Joseph Fontanet n’a jamais été élucidée. Pourtant, elle frappe l’opinion, qui apprend le 2 février 1980, que cet ancien ministre de la Santé sous Pompidou en 1962, puis du Travail sous Chaban-Delmas en 1969, a été assassiné par balle, la veille sur le trottoir devant son domicile du XVIe arrondissement de Paris. C’est le troisième ministre ou ex-ministre qui meurt dans des circonstances violentes ou troubles pendant le septennat Giscard d’Estaing après Jean de Broglie et Robert Boulin. Qui pouvait en vouloir à cet homme à l’intégrité unanimement reconnue, retiré de la vie politique depuis quelques années? Seule certitude, le tireur était en voiture. Faute de pistes, les hypothèses les plus diverses circulent. La police écarte les revendications de mystérieuses Brigades autonomes révolutionnaires. Le meurtre serait-il lié à un scandale impliquant le casino d’Annecy et le financement d’un gros projet immobilier par la SODEREC (la branche immobilière du groupe Crédit Mutuel), à la tête de laquelle Fontanet opère, comme l’évoque un journal? Vengeance privée, automobiliste fou?
Source : Ces morts mystérieux de la Ve République, liberation.fr
En 1990, donc 10 ans après la mort de Fontanet, Charles Cabaud dans son ouvrage Joseph Fontanet : Frontenex 1921-Paris 1980 indique que
Enfin, si vous ne la connaissez pas encore, vous serez certainement intéressé par l’hypothèse de Dominique Labarrière au sujet de cette affaire. Nous vous laissons en prendre connaissance en écoutant ce podcast de l’émission de Jacques Pradel, « L’heure du crime » : 1980 : L'assassinat inexpliqué de Joseph Fontanet, ministre sous Pompidou
Il y fait un rapprochement avec la mort de son ami Robert Boulin, et le financement occulte du journal « J’informe ». Joseph Fontanet aurait été assassiné pour l’empêcher de parler, après que Robert Boulin se soit confié à lui.
Pour approfondir, vous pouvez vous plonger dans le livre du journaliste : Quand la politique tue.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/06/2020 à 12h58
Nous avons également consulté l'ouvrage dirigé par Roger Faligot et Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République, où nous lisons la conclusion suivante :
"Vingt ans plus tard, le commissaire Marcel Leclerc restait persuadé que Joseph Fontanet a été abattu fortuitement. Dans ses mémoires, il explique qu'il aurait été victime de "la bande à Thérèse" (ou "bande à Pupuce"), un groupe de petits truands qui jouaient du 11,43 un peu au hasard contre des automobilistes. Une expertise balistique démontrera pourtant que l'arme qu'ils détenaient lors de leur arrestation n'était pas celle qui avait tué Joseph Fontanet. Malgré cette intime conviction, le commissaire Marcel Leclerc ne peut pas vraiment refermer son dossier. Le journaliste et écrivain lyonnais Pierre Mérindol a ainsi regretté que l'enquête policière ne se soit pas étendue en Savoie, où Joseph Fontanet, par son intransigeance, ne s'était pas fait que des amis, spécialement dans le milieu des propriétaires de casinos. Le journaliste a par exemple relevé que, le lendemain de sa mort, le 2 février 1980, l'ancien ministre aurait dû présenter à Annecy une réunion sur le financement d'un important ensemble touristique comportant des salles de jeu. Et il classe sa mort parmi les "affaires lyonnaises non élucidées" - dans lesquelles il range également l'assassinat du juge François Renaud."
Bonne journée.
"Vingt ans plus tard, le commissaire Marcel Leclerc restait persuadé que Joseph Fontanet a été abattu fortuitement. Dans ses mémoires, il explique qu'il aurait été victime de "la bande à Thérèse" (ou "bande à Pupuce"), un groupe de petits truands qui jouaient du 11,43 un peu au hasard contre des automobilistes. Une expertise balistique démontrera pourtant que l'arme qu'ils détenaient lors de leur arrestation n'était pas celle qui avait tué Joseph Fontanet. Malgré cette intime conviction, le commissaire Marcel Leclerc ne peut pas vraiment refermer son dossier. Le journaliste et écrivain lyonnais Pierre Mérindol a ainsi regretté que l'enquête policière ne se soit pas étendue en Savoie, où Joseph Fontanet, par son intransigeance, ne s'était pas fait que des amis, spécialement dans le milieu des propriétaires de casinos. Le journaliste a par exemple relevé que, le lendemain de sa mort, le 2 février 1980, l'ancien ministre aurait dû présenter à Annecy une réunion sur le financement d'un important ensemble touristique comportant des salles de jeu. Et il classe sa mort parmi les "affaires lyonnaises non élucidées" - dans lesquelles il range également l'assassinat du juge François Renaud."
Bonne journée.
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