Question d'origine :
J'ai entendu dire qu'il y avait un abri anti atomique rue Laennec à Lyon . Si c'est vrai à quel hauteur de la rue se trouve t-il ?
Réponse du Guichet
Nous trouvons dans la presse des allusions à ces abris anti-atomiques lyonnais.
Bonjour,
Nous trouvons en effet dans la presse des allusions à ces abris anti-atomiques lyonnais :
Le Progrès - Lyon mardi 5 janvier 1999 :
Plus récents, plus solides mais plus effrayants, les abris antiatomiques subsistent eux aussi, malgré la fin de la guerre froide. Une protection là aussi illusoire qui, heureusement, n'a jamais servi.
Apparue pendant la seconde guerre mondiale, l'arme atomique a été la menace brandie pendant des décennies par les deux blocs, jusqu'à ce que la guerre froide s'achève. Pendant ces années de doute, les autorités avaient commencé à prendre leurs dispositions, c'est-à-dire, à préparer un éventuel conflit nucléaire.
A Lyon, deux abris ont été construits dans les années 60. A l'heure où Johnny faisait twister le pays, on mettait en place des blockhaus en fait bien futiles face à l'un des dangers les plus terrifiants que l'homme ait jamais connus. Dans le quartier Laënnec ainsi que rue Alexis-Carrel, dans le quartier Viviani, des abris enterrés attendent que l'on décide de leur devenir.
Les ouvrages sont impressionnants. Des plaques de métal, à même le sol, constituent l'entrée insoupçonnée des abris. Quelques dizaines de marches plus bas, à trois mètres sous terre, une première porte anti-souffle, en métal. Elle peut résister à une pression de 200 tonnes au mètre carré. Puis une porte anti-feu conçue pour être efficace jusqu'à 1 000o. Enfin, une porte en béton armé, étanche, qui donne dans deux pièces de 20 mètres carrés, recouvert de 60 centimètres de béton. Ici un système pour renouveler l'air, là un échappatoire au cas où un éboulis condamne la porte principale, aux murs les traces des fixations pour les lits. Mais pas de sanitaire. A défaut d'avoir été irradiées, les cinquante personnes que pouvait accueillir chaque abri, auraient eu à faire face à une menace bactériologique ! En fait, les concepteurs n'avaient prévu qu'un séjour de très courte durée. Alors autant dire que les abris n'étaient pas d'une utilité indiscutable. S'ils pouvaient au moins servir à quelques individus " bien placés " (sur 400 000 habitants) en leur évitant d'être grillés lors d'une explosion, ils n'auraient réellement sauvé personne !
Le Progrès - Lyon Rhône, samedi 15 septembre 2007 :
Dans le cadre des Journées du patrimoine, le comité d'intérêt local des Etats-Unis fait pénétrer le public au coeur de l'abri anti-atomique de la cité Viviani
A mi-chemin entre le mystérieux « bunker » de Lost et le parfum morbide d'un épisode de Six Feet Under , ce décor de survie pour âmes meurtries n'aurait aucune peine à trouver sa place dans une série télévisée américaine. Et pour cause : de ses murs en béton armé émane un parfum de Guerre Froide emprisonné six pieds sous terre depuis que la folie humaine l'y a enseveli. Fruit de la psychose ambiante des années cinquante, l'abri anti-atomique de la cité Viviani, situé rue Berty-Albrecht (ancienne rue Alexis-Carrel), livre ses secrets et son espace confiné, ce week-end, dans le cadre des Journées du patrimoine. Une occasion unique pour les Lyonnais de découvrir un authentique lieu chargé d'Histoire, bien qu'il soit à jamais resté vierge de toute utilisation.
A trois mètres au-dessous du sol
« Cet abri présente des caractéristiques pédagogiques intéressantes car il permet de se replonger dans le contexte de l'époque et de voir ce que l'Homme avait trouvé comme unique solution pour s'abriter de sa propre folie », confie Eddie Gilles Di Pierno, président du comité d'intérêt local du quartier des Etats-Unis et initiateur de la visite. A dire vrai, la « solution » s'avère des plus rudimentaires. Passé une trappe métallique en guise d'entrée et après avoir descendu quelques marches le plongeant à trois mètres au-dessous du sol, le visiteur se retrouve face à deux portes blindées de vingt-cinq centimètres d'épaisseur. Celles-ci étaient censées protéger une cinquantaine de rescapés du souffle d'une éventuelle explosion nucléaire, d'une température de 1 500 °C et des radiations pendant trois mois.
Derrière ces deux portes, deux pièces de 20 m2 hyper confinées, sans aucun confort ni toilettes, et un système d'auto-production de l'énergie et de renouvellement d'air qui se révèlent assez sommaires.
« En pleine Guerre Froide, les élus, soucieux de la sécurité de leurs concitoyens, avaient l'ambition de doter chaque quartier d'un abri de ce type mais le coût du projet étant faramineux et les bombes toujours plus puissantes, l'idée fut abandonnée », explique Eddie Gilles Di Pierno. Aujourd'hui propriété de l'OPAC du Grand Lyon, l'abri de la cité Viviani demeure malgré tout une curiosité à découvrir, à condition de ne pas avoir peur de manquer d'air.
Guillaume Delannoy
La localisation de ces abris demeure cependant très imprécise dans ces articles, et, en particulier pour celui qui vous intéresse, nous ne sommes pas parvenu à déterminer sa situation exacte. L'abri n'étant plus accessible au public, on peut soupçonner qu'il ait été condamné - de toute façon il est probable que vous n'en obteniez pas l'emplacement par des sources officielles.
Seul l'un des deux est encore accessible (celui de la cité Viviani ainsi que l’attesterait la réponse que nous avons faite à une précédente question.) Cet abri se visit(ait ?)e d'ailleurs pendant les journées du patrimoine :
Le Progrès - Lyon Rhône, samedi 16 septembre 2006 :
Face au n° 66, boulevard des États-Unis
Samedi et dimanche de 10 à 19 heures.
Visite guidée.
Tarif : 2e pour visiter l'abri antiatomique. Inscription obligatoire sur place.
C'est également cet abri du quartier des Etats-Unis qui a servi en 2002 de scène théâtrale pour une représentation in situ, annoncée par le Progrès en ces termes : « Threne », la pièce de Patrick Kermann, est jouée dans le quartier des Etats-Unis ! Dialogues entre morts et vivants sur le site d'un abri anti-atomique par la compagnie des Trois-huit. Dernières représentations dimanche.