Question d'origine :
Bonjour,
Svp pouvez-vous me donner des renseignements sur :
Elophe Poirson qui a été Commis du télégraphe et chef du bureau central au Télégraphe de Ste Foy lès Lyon à la fin du XIXème siècle et peut-être au début du XXème ?
Je vous en remercie par avance.
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 29/05/2020 à 12h38
Bonjour,
Nous avons d’abord consulté les documents se rapportant au Télégraphe situé sur la commune de Sainte-Foy-lès-Lyon conservés par la Bibliothèque de Lyon. Aucune information relative aux personnes y travaillant n’est portée. Vous pouvez contacter l’Association pour la Conservation du musée de la tour du télégraphe Chappe de Sainte-Foy-lès-Lyon.
Après consultation du site Viaduct Violins Paris, voici ce que nous apprenons sur Elophe Poirson : Les instruments portant les étiquettes POIRSON, de styles assez variés, sont toujours de très belle facture. Ils sont recouverts d'un vernis rouge foncé sur une base jaune d'or. Jean-Frédéric SCHMIDT, luthier expert basé à Lyon, dans son livre sur les luthiers lyonnais (voir bibliographie), précise qu'Elophe POIRSON n'a lui-même pas construit de violon, mais a plutôt limité son rôle au vernissage des instruments. En outre, il a précisé que bon nombre des violons de POIRSON ont été construits à Turin d'après un modèle Pressenda. Selon René Vannes, la production de POIRSON, qui s'étend de 1876 à 1918, est estimée à environ 300 instruments. Les nombreuses expériences de POIRSON avec le vernis l'ont parfois amené à vernir ses instruments plus d'une fois. Dans ce cas, les instruments portent un numéro "bis". .
Étiquette et timbres : POIRSON a utilisé deux étiquettes manuscrites différentes : une en lettres noires et, plus tard, une autre qui portait une reproduction photographique de son portrait à côté du texte.
Honneurs et Prix : 1889. Médaille de bronze à l'Exposition internationale de Paris.
Un article paru dans le Salut public du 15 Août 1889 évoque Elophe Poirson : Un luthier par vocation : A l'Exposition Universelle dans la section des instruments de musique, figure un quatuor d'instruments à cordes qui a été envoyé par un exposant lyonnais. Cet exposant se nomme Elophe Poirson, il est commis principal au télégraphe, mais c'est surtout un luthier par vocation et cette vocation s'est révélée dans les circonstances suivantes : un certain jour, M. Elophe Poirson laissa tomber un violon qu'il tenait entre ses mains, l'instrument se brisa, et l'idée lui vint d'en fabriquer lui-même un autre. Sans aucun des outils spéciaux, M. Poirson parvint à confectionner un violon et à partir de ce jour, il se mit à étudier tous les travaux écrits sur la lutherie, construisant de nouveaux instruments auxquels il appliqua le résultat de ses recherches, de ses méditations et de ses expériences acoustiques.
Un hasard heureux vint en aide à M. Poirson. Lors d'un passage à Lyon de M. Marsick, le violoniste lui soumit un de ses instruments. Marsick - et nous n'exagérons rien - fut émerveillé, et devint le protecteur convaincu de ce luthier par vocation ; si convaincu qu'il a adressé aux membres du jury, sa faveur de son protégé, une lettre de laquelle nous détachons le passage suivent : « Nous sommes en présence d'un véritable artiste, d'un convaincu ayant la foi des grands naïfs sans laquelle tout art est creux faux et inutile. « C'est pourquoi, messieurs, j'ai pris sous ma responsabilité artistique de faire connaître les efforts dignes d'encouragement d' Elophe Poirson, et vous présenter le premier résultat de ses travaux. En ajoutant que, gagné moi-même par son enthousiasme, je ne pouvais, artiste sincère, sous peine de trahir notre grand art, refuser mon appui et mes encouragements à un homme que la simple vue d'un violon remue au fond de l'âme, Elophe Poirson, messieurs, j'en suis convaincu, fera honneur à son pays. M.-P. MARSICK.
M. Marsick a, on le reconnaîtra, dans la matière une compétence et une autorité qui donnent quelque valeur à ses éloges. Le jury consacrera-t-il ses éloges par une récompense ? nous le souhaitons sincèrement.
Le document La lutherie lyonnaise de Jean-Frédéric Schmitt le répertorie : Elophe Poirson (1840-1918). Il est né à Landaville (Vosges) le 6 septembre 1840 et meurt à Lyon en 1918. Commis du télégraphe, puis chef de bureau central, cet amateur peut-être considéré comme professionnel car sa production, de 1876 à 1918, est d’environ 300 instruments (Vannes).
Nous pensons qu’il n’a jamais travaillé personnellement mais a simplement verni des violons d’origines différentes ; nombre d’entre eux ont été faits à Turin avec un modèle Pressenda…Nous avons retrouvé un violon signé Poirson qui n’avait jamais été détablé, présentant cependant de nombreuses esquilles non recollées, par lesquelles son vernis avait pénétré. Ceci prouve que Poirson a seulement ouvert l’instrument pour poser sa marque et placer son étiquette. Par ailleurs, la barre de ce violon est tout à fait caractéristique de l’Ecole de Turin à la fin du XIXème siècle.
Autres documents consultés :
- Mémoire de rues : Sainte-Foy-lès-Lyon, La Mulatière : tome 2,
- Sainte-Foy-lès-Lyon / Département du Rhône, Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques,
- Ste-Foy-lès-Lyon et ses environs : promenades lyonnaises : notes historiques, guide pittoresque avec des gravures et une carte/ par Antoine et Jean Jubin.
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