Question d'origine :
En tant que chercheur associé en histoire d’un laboratoire universitaire, je fais des recherches sur les migrations d’ouvriers Isérois en soierie sur Lyon, entre 1850 et 1900 (Je me suis basée sur le village de Romagnieu où la migration a été conséquente).
Certains d’entre eux ont travaillé au 126 rue de Sèze.
Sur les actes de mariages, naissances et même les recensements, j’ai remarqué que pour les logements de ces ouvriers en soierie les mêmes adresses ressortaient : 82 et 104 rue de Sèze, 65 rue Bossuet, 56 rue Masséna.
N’ayant pas accès pour le moment aux Archives Municipales ou Départementales, vous est-il possible de me dire quelle était la Fabrique de soierie au 126 rue de Sèze ?
Pour les logements collectifs, qui en étaient les propriétaires ? (Religieux ? la fabrique qui les employait ?).
En espérant que vous pourrez me renseigner et en vous remerciant vivement
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 27/05/2020 à 14h42
La consultation des indicateurs et almanachs lyonnais de la fin du XIXe siècle, si elle nous donne les noms et activités de quelques occupants du 126 rue de Sèze, ne renseigne que très partiellement sur l’usage de l’immeuble.
Le classement par rue fournit quelques noms qui montrent la présence de tisseurs mais aussi d’autres activités :
- Le Guide indicateur de la ville de Lyon de 1869 indique une seule personne à cette adresse : Gourmet, mécanicien. L'immeuble actuel n'était peut-être pas encore construit.
- Dans celui 1873 :
Cottard (Melle), tiss.
Guillot, tiss.
Meyria, blanch.
Rivière, tiss.
- Dans celui de 1881 :
Jourdan, tiss.
Bret, tiss.
Doumain, cordon.
Vacher, empl.
- Dans l’indicateur lyonnais Henry de 1895, on trouve :
Bourloux (A), compt.
Collombat (Mme), coiff.
Meyriat (Mme), blanch.
Gressard (H), archit.
Couturier, employé
Garcin, o. apprêt.
Rolandez, emp. Tramw.
Nous avons consulté la rubrique professionnelle du guide indicateur de 1873 afin d’y chercher la trace d’un établissement. La rubrique consacrée aux fabricants et marchands de soierie ne répertorie pas d’établissement à cette adresse, contrairement au 77 rue de Sèze où le guide indicateur situe une usine de tissage de de la société Victor Ogier et cie, unis et façonnés. Cela ne veut pas dire que l’immeuble n’abritait aucune activité de tissage. Il se peut que l’établissement ne soit pas répertorié dans l’annuaire, ou dans une rubrique que nous n’avons pas identifiée. Il est possible qu’il s’agisse non d’une usine mais d’un ou plusieurs ateliers travaillant pour un/des marchands-fabricants. C’est plutôt l'adresse de ce dernier qui sera référencée dans l’annuaire et non celui des lieux de production.
Un annuaire spécialisé pourrait nous apporter un éclaircissement, mais celui que nous avons pu identifier est antérieur à la période qui vous intéresse (1843).
Les sources à notre disposition ne nous permettent pas d’aller plus loin. Pour en savoir plus, il vous faudra explorer les fonds d’archives (municipales et départementales).
A propos du logement des ouvriers en soie, l’association Soierie vivante, dans sa page de présentation de la Fabrique lyonnaise, indique que les compagnons et apprentis sont souvent logés et nourris par le chef d’atelier.
Pour répondre à votre question sur les propriétaires des logements dont vous indiquez les adresses, nous disposons de peu de sources pour vous renseigner. Les plans parcellaires de la Ville de Lyon mis en ligne sur le site des archives municipales font figurer les noms des propriétaires d’immeubles à partir du début du 20e siècle. Les cahiers accompagnant les plans de la fin du 19e fournissent cependant les noms des propriétaires en 1889-1890 avec un classement par numéro de parcelle.
- Le n°126 de la rue de Sèze figure dans le cahier du secteur 123 sous le numéro de parcelle 123 : il s’agit d’une maison avec cour, en pierre, de 4 étages, propriété de Sénélar
- Le 82 rue de Sèze appartient au secteur 122, sous le numéro de parcelle 533 : il s’agit d’une maison avec cour, de 2 étages, propriété de Miège (le sol appartient aux Hospices civils de Lyon)
- Le 104 rue de Sèze, également dans le secteur 122, correspond à la parcelle 555 : une maison (et « ciel-ouvert » ?) de 3 étages, propriété de Ve Droche (sol et construction).
- Les 56-58 rue Massena figurent dans le cahier du secteur 138 sous le numéro de parcelle 87, il s’agit d’une maison de 3 étages, propriété de « Chevalier r. de Marseille »
- Le 65 rue Bossuet ne figure pas sur les plans parcellaires de 1869 et ultérieurs (feuille 138), il a probablement disparu avec les numéros adjacents suite à des démolitions et reconstructions.
Il s’agit donc de propriétaires différents. Ce sont probablement des immeubles de rapport (dits également à loyer).
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