construction express d'hopitaux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/03/2020 à 14h14
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Question d'origine :
bonjour,
comment se fait-il que nous n'entendions aucune intiative de renforcement de capacités hospitalières? La comande publique et les entreprises ne sont-elles pas capables de relever le défi chinois?
A. Moldoi
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/03/2020 à 12h53
Bonjour,
Jusqu’ici en France, la construction d’hôpitaux de fortune dédiés l’accueil des patients atteints du Covid-19 sur le modèle des hôpitaux de Wuhan ne semblait pas être envisagée. Toutefois la situation progresse très vite et un premier hôpital de campagne a été créé en Alsace :
« Ennemi public sanitaire
Depuis la déclaration d'Emmanuel Macron du jeudi 12 mars, la France prend la mesure de la dangerosité épidémique. Selon le président : « Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires (...) pour sauver des vies quoi qu'il en coûte. (...) Nous apprenons aussi de cette crise, parce que nos soignants sont formidables d'innovation et de mobilisation, et ce que nous sommes en train de faire, nous en tirerons toutes les leçons et sortirons avec un système de santé encore plus fort ». Dans tous les hôpitaux et cliniques, le Plan blanc a été déclenché, permettant ainsi aux directions de mobiliser tous les moyens en termes de matériels et de personnels, suivant les besoins : heures sup déplafonnées, soignants rappelés, retraités ou élèves en formation mobilisés (la fameuse Réserve sanitaire)... Dans les établissements, les opérations non urgentes ont été déprogrammées pour libérer les lits des blocs opératoires et des salles de réveil, qui sont équipés d'appareils d'assistance respiratoire.
Cette mobilisation devrait démultiplier ces capacités : de 5 300 places de réanimation habituellement en France à 10 000 voire 15 000 lits équipés. « Ils sont mobilisés pour l'épidémie tout en laissant un volume suffisant pour les autres urgences vitales, comme les accidents neurologiques et cardiologiques, ainsi que les accidents de la route, précise Cathy Le Gac, infirmière et co secrétaire générale du syndicat Sud Santé. Les cas de détresse respiratoire grave impliquent d'allonger les patients sur le ventre, ce qui rend toute intervention complexe. Alors que les services de réanimation comptent deux infirmières pour cinq places, il leur est compliqué d'accueillir plus de deux ou trois patients en grande détresse respiratoire ; ils doivent équilibrer la charge avec des cas moins compliqués. » Depuis quinze jours, l'hôpital français se prépare à cette catastrophe sanitaire et tous les soignants ont confirmé leur mobilisation.
Hélicoptères et hôpitaux de campagne
Pourtant, lundi 16 mars, les premiers échos de services saturés dans le Grand Est ont fortement ravivé l'inquiétude : est-on vraiment prêt ? A-t-on vraiment les capacités nécessaires ? L'idée de créer des hôpitaux de campagne comme en Chine a fait son chemin : le gouvernement vient d'annoncer que l'Armée déployait un hôpital de ce type en Alsace, avec 30 lits équipés de respirateurs et des médecins militaires spécialistes de la médecine de catastrophe. Dans le Haut-Rhin, des hélicoptères ont également commencé une noria mardi 17 mars pour emmener les malades en état moins critique vers les hôpitaux d'autres régions où il reste des places. Et pas question de faire preuve de prudence administrative alors que l'heure est à la guerre sanitaire. La réserve stratégique nationale d'équipements destinés aux menaces de risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique pourrait même être sollicitée pour réquisitionner des respirateurs.
Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France, le sait bien : tout dépendra de l'ampleur et de la durée de la contamination. « Nos hôpitaux ont un très bon niveau d'équipements et de compétences médicales, soignantes et techniques, et une des meilleures capacités d'accueil en réanimation et soins intensifs, au regard de nos voisins européens. Notre réseau public de groupements hospitaliers de territoire bénéficie de sa diversité permettant de réorienter les patients afin de dégager des capacités dans les établissements les mieux équipés et sur les zones les plus contaminées. Suivant leur état, certains patients peuvent quitter les services de soins intensifs et les grands hôpitaux pour être transférés dans des centres hospitaliers intermédiaires, des petits établissements ou sur des soins de suite. Nous allons réellement entrer dans la phase épidémique dans les quinze jours qui viennent. Nous aurons besoin de lits et d'équipements, mais surtout de soignants ayant l'expérience des soins intensifs et de réanimation. » »
Source : Covid-19 : les hôpitaux français se préparent à un tsunami sanitaire, latribune.fr
Néanmoins, la création de nouveaux hôpitaux ne sera pas suffisante pour absorber la vague des contaminations Covid-19, si les moyens humains et matériels ont déjà atteint leur point de saturation. C’est pourquoi le confinement national a été décrété : le but est d’aplatir la courbe afin de protéger les services de santé de la surcharge :
« Lorsqu'il n'est plus possible de stopper la circulation d'un virus comme c'est le cas du SRAS-CoV-2, l'enjeu est de ralentir la dynamique de l'épidémie afin de protéger les systèmes de santé de la surcharge.
Atténuer l'impact de l'épidémie sur les systèmes de santé : c'est l'enjeu des prochaines semaines pour limiter la mortalité due à Covid-19. En effet, le nombre de décès est étroitement lié à la qualité des soins qui sont apportés aux cas les plus graves. Plus un hôpital est débordé, plus le risque est important. L'exemple de l'Italie (plus de 9000 cas pour 500 décès) est le plus frappant à cette heure : certains services de soins intensifs dans le nord du pays manquent ainsi d'appareils de ventilation artificielle, indispensables aux cas les plus sévèrement touchés.
Ainsi, l'objectif des mesures politiques prises par les États (interdiction des rassemblements, mise en quarantaine, fermeture des écoles, transports, etc.) est “d'aplatir la courbe” de l'épidémie. Autrement dit, ralentir le rythme des nouvelles contaminations de façon à étaler dans le temps le nombre de cas nécessitant une hospitalisation. “Ce paramètre est fondamental pour éviter d'avoir un pic épidémique élevé qui va donner un coup “violent” au système de santé, et avoir plutôt une demande sur ce système diluée sur plusieurs semaines”, précise à Sciences et Avenir la Dr Vittoria Colizza, épidémiologiste, directrice du laboratoire EPIcx à l'Inserm.
[…]en l'absence de mesures de protection ou de confinement, le nombre de cas augmente rapidement et surpasse les capacités de prise en charge des patients sévèrement atteints à l'hôpital (ligne en pointillés). Les mesures individuelles ou collectives permettent de retarder le pic épidémique pour étaler dans le temps le nombre de cas d'infection. L'épidémie n'est pas empêchée, mais suffisamment ralentie pour permettre aux hôpitaux de s'occuper correctement des malades. Plus le nombre de cas augmente rapidement, plus les mesures pour limiter les nouvelles contaminations deviennent nécessaire. »
Source : “Aplatir la courbe” : l'enjeu des prochaines semaines face au coronavirus Covid-19, sciencesetavenir.fr
Bonne journée... et protégez-vous.
Jusqu’ici en France, la construction d’hôpitaux de fortune dédiés l’accueil des patients atteints du Covid-19 sur le modèle des hôpitaux de Wuhan ne semblait pas être envisagée. Toutefois la situation progresse très vite et un premier hôpital de campagne a été créé en Alsace :
« Ennemi public sanitaire
Depuis la déclaration d'Emmanuel Macron du jeudi 12 mars, la France prend la mesure de la dangerosité épidémique. Selon le président : « Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires (...) pour sauver des vies quoi qu'il en coûte. (...) Nous apprenons aussi de cette crise, parce que nos soignants sont formidables d'innovation et de mobilisation, et ce que nous sommes en train de faire, nous en tirerons toutes les leçons et sortirons avec un système de santé encore plus fort ». Dans tous les hôpitaux et cliniques, le Plan blanc a été déclenché, permettant ainsi aux directions de mobiliser tous les moyens en termes de matériels et de personnels, suivant les besoins : heures sup déplafonnées, soignants rappelés, retraités ou élèves en formation mobilisés (la fameuse Réserve sanitaire)... Dans les établissements, les opérations non urgentes ont été déprogrammées pour libérer les lits des blocs opératoires et des salles de réveil, qui sont équipés d'appareils d'assistance respiratoire.
Cette mobilisation devrait démultiplier ces capacités : de 5 300 places de réanimation habituellement en France à 10 000 voire 15 000 lits équipés. « Ils sont mobilisés pour l'épidémie tout en laissant un volume suffisant pour les autres urgences vitales, comme les accidents neurologiques et cardiologiques, ainsi que les accidents de la route, précise Cathy Le Gac, infirmière et co secrétaire générale du syndicat Sud Santé. Les cas de détresse respiratoire grave impliquent d'allonger les patients sur le ventre, ce qui rend toute intervention complexe. Alors que les services de réanimation comptent deux infirmières pour cinq places, il leur est compliqué d'accueillir plus de deux ou trois patients en grande détresse respiratoire ; ils doivent équilibrer la charge avec des cas moins compliqués. » Depuis quinze jours, l'hôpital français se prépare à cette catastrophe sanitaire et tous les soignants ont confirmé leur mobilisation.
Hélicoptères et hôpitaux de campagne
Pourtant, lundi 16 mars, les premiers échos de services saturés dans le Grand Est ont fortement ravivé l'inquiétude : est-on vraiment prêt ? A-t-on vraiment les capacités nécessaires ? L'idée de créer des hôpitaux de campagne comme en Chine a fait son chemin : le gouvernement vient d'annoncer que l'Armée déployait un hôpital de ce type en Alsace, avec 30 lits équipés de respirateurs et des médecins militaires spécialistes de la médecine de catastrophe. Dans le Haut-Rhin, des hélicoptères ont également commencé une noria mardi 17 mars pour emmener les malades en état moins critique vers les hôpitaux d'autres régions où il reste des places. Et pas question de faire preuve de prudence administrative alors que l'heure est à la guerre sanitaire. La réserve stratégique nationale d'équipements destinés aux menaces de risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique pourrait même être sollicitée pour réquisitionner des respirateurs.
Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France, le sait bien : tout dépendra de l'ampleur et de la durée de la contamination. « Nos hôpitaux ont un très bon niveau d'équipements et de compétences médicales, soignantes et techniques, et une des meilleures capacités d'accueil en réanimation et soins intensifs, au regard de nos voisins européens. Notre réseau public de groupements hospitaliers de territoire bénéficie de sa diversité permettant de réorienter les patients afin de dégager des capacités dans les établissements les mieux équipés et sur les zones les plus contaminées. Suivant leur état, certains patients peuvent quitter les services de soins intensifs et les grands hôpitaux pour être transférés dans des centres hospitaliers intermédiaires, des petits établissements ou sur des soins de suite. Nous allons réellement entrer dans la phase épidémique dans les quinze jours qui viennent. Nous aurons besoin de lits et d'équipements, mais surtout de soignants ayant l'expérience des soins intensifs et de réanimation. » »
Source : Covid-19 : les hôpitaux français se préparent à un tsunami sanitaire, latribune.fr
Néanmoins, la création de nouveaux hôpitaux ne sera pas suffisante pour absorber la vague des contaminations Covid-19, si les moyens humains et matériels ont déjà atteint leur point de saturation. C’est pourquoi le confinement national a été décrété : le but est d’aplatir la courbe afin de protéger les services de santé de la surcharge :
« Lorsqu'il n'est plus possible de stopper la circulation d'un virus comme c'est le cas du SRAS-CoV-2, l'enjeu est de ralentir la dynamique de l'épidémie afin de protéger les systèmes de santé de la surcharge.
Atténuer l'impact de l'épidémie sur les systèmes de santé : c'est l'enjeu des prochaines semaines pour limiter la mortalité due à Covid-19. En effet, le nombre de décès est étroitement lié à la qualité des soins qui sont apportés aux cas les plus graves. Plus un hôpital est débordé, plus le risque est important. L'exemple de l'Italie (plus de 9000 cas pour 500 décès) est le plus frappant à cette heure : certains services de soins intensifs dans le nord du pays manquent ainsi d'appareils de ventilation artificielle, indispensables aux cas les plus sévèrement touchés.
Ainsi, l'objectif des mesures politiques prises par les États (interdiction des rassemblements, mise en quarantaine, fermeture des écoles, transports, etc.) est “d'aplatir la courbe” de l'épidémie. Autrement dit, ralentir le rythme des nouvelles contaminations de façon à étaler dans le temps le nombre de cas nécessitant une hospitalisation. “Ce paramètre est fondamental pour éviter d'avoir un pic épidémique élevé qui va donner un coup “violent” au système de santé, et avoir plutôt une demande sur ce système diluée sur plusieurs semaines”, précise à Sciences et Avenir la Dr Vittoria Colizza, épidémiologiste, directrice du laboratoire EPIcx à l'Inserm.
[…]en l'absence de mesures de protection ou de confinement, le nombre de cas augmente rapidement et surpasse les capacités de prise en charge des patients sévèrement atteints à l'hôpital (ligne en pointillés). Les mesures individuelles ou collectives permettent de retarder le pic épidémique pour étaler dans le temps le nombre de cas d'infection. L'épidémie n'est pas empêchée, mais suffisamment ralentie pour permettre aux hôpitaux de s'occuper correctement des malades. Plus le nombre de cas augmente rapidement, plus les mesures pour limiter les nouvelles contaminations deviennent nécessaire. »
Source : “Aplatir la courbe” : l'enjeu des prochaines semaines face au coronavirus Covid-19, sciencesetavenir.fr
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