Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai connaire l'origine du portrait que l'on peut retrouver sur les bijoux camée.
La femme représente t'elle quelqu'un en pariculier, était elle le portrait de sa propriétaire... Y a t'il une symbolique plus précise ?
Merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 01/07/2005 à 12h56
Contrairement à ce que votre question semble supposer, le portrait féminin qui peut orner un camée n’est pas le même sur toutes les pièces ; de plus, il n’est pas, loin de là, le seul motif existant.
Voici tout d’abord une très brève définition, donnée sur le site du Musée du Louvre ; le glossaire est accessible en page d’accueil) : «Pierre précieuse ou pierre semi-précieuse sculptée en relief». A la différence de l’intaille, qui est une gravure en creux.
Voici ce que donne comme informations sur l’histoire et les techniques du camée le site italien Donadio :
«Les premiers exemples de taille utilisés pour les sceaux remontent à quatre mille ans, en Mésopotamie ; d'autres exemples, appartenant à la XII° dynastie égyptienne, aux environs de 1750 av. J.-C., sont exposés au Metropolitan Museum de New-York, et il s'agit de gravures en relief sur pierre en forme de scarabées utilisés également en tant que sceaux.
Le premier camée employé comme ornement de bague et de boucles d'oreilles, fut fabriqué dans la Grèce antique aux alentours de 400 av. J.-C.
Le coquillage n'était pas encore en usage. On faisait appel à des minéraux tels que la cornaline rouge, le jaspe, l'onyx et la malachite, sans toutefois parvenir à rendre l'effet polychrome ; à l'exception de l'agate qui, de par sa nature géologique à strates de teintes différentes, se prêtait mieux aux premières réalisations d'incision à relief doux.
Le terme moderne de camée, emprunté de l'italien cameo, est de même origine que camaïeu. Les camées étant le plus souvent gravés sur des agates à plusieurs teintes superposées, l'artiste tirait parti de la polychromie naturelle de la pierre pour donner à son sujet, au moyen des couches multicolores, l'aspect d'un camaïeu.
Comme aujourd'hui encore, l'ébauche était taillée sur la couche supérieure de couleur plus claire, ce qui permettait de faire ressortir le dessin par rapport à la couleur du fond.
Les sujets préférés des Grecs anciens ont toujours été des profils de femme, des divinités, ainsi que des personnages de la mythologie.
Au premier siècle av. J.-C. le savoir-faire des artistes grecs parvint à Rome ; les camées devinrent à la mode dans les classes les plus aisées et on en produisit de formats variés à des fins purement ornementales.
Quand l'empire romain approcha de sa fin, l'art de la taille connut une longue période de crise et d'oubli. Les camées ne revinrent à la mode qu'au XIV° siècle, principalement en Italie, avec une importante production en calcédoine, utilisée à des fins d'ornements personnels ou comme symboles chrétiens. Dans les siècles qui suivirent les artistes s'inspirèrent des motifs de la gravure antique et ceci consacra la fonction ornementale du camée, plus particulièrement en tant que broches, bagues et médaillons. Si à l'époque baroque, l'intérêt pour ces œuvres parut décroître, ces objets revinrent à la mode au XVIII° siècle.
La technique de gravure en relief utilisait à l'époque un petit outil circulaire avec un mélange d'huile d'olive, d'émeri et de poudre de diamant. Les portraits restaient les sujets les plus réclamés ; cependant les camées représentaient également assez souvent des thèmes historiques, allégoriques ou d'inspiration classique. Toujours au XVIII° siècle, Josiah Wedgwood en proposa des imitations avec ses fameuses porcelaines.
Au XIX° siècle, on commença à utiliser le coquillage marin comme support des gravures, et les camées devinrent extrêmement populaires ; suivant la tradition, ils représentent des têtes ou des personnages mythologiques, parmi lesquels dominent les figures de Vénus, Diane, Flora, Jupiter, Mercure, ainsi que celles des Bacchantes et des Héros grecs et romains ; les supports utilisés peuvent aller des coquillages aux coraux, en passant par différents minéraux et pierres fines et demi-fines.»
Pour complément d’information, voici aussi deux autres sites intéressants :
Cosmovisions et Insecula.
Image du «Grand Camée de France», oeuvre «politique» antique conservée au Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France (voir la notice tirée du site Gallica)
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