Itinéraire de la 39e CTE (Rhône): 1939-1940
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/01/2020 à 11h53
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Question d'origine :
Bonjour,
je m'appelle Rafael Adán et j'enquête sur le parcours de mon grand-oncle ABILIO ÁLVAREZ BERNARDO (1917-1942), une victime du nazisme.
Mon grand-oncle était dans une CTE (Compagnie de travailleurs étrangers) intégré dans la 6ème Armée.
Je sais que la 39e CTE était à la disposition de la 6ème Armée (Aux Armées) et qu'elle était en Moselle mais que avait une grande mobilité dans toute la France. Rhône
Abilio Álvarez a été capturé le 20/06/1940 à Delle (département du Territoire de Belfort) puis détenu à Belfort (Frontstalag 140 Belfort).
Peut-être en route pour la Moselle la 39 Compagnie de travailleurs étrangers était dans le Rhône.
- Comment puis-je connaître l'itinéraire de la 39e CTE?
Merci beaucoup.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 15/01/2020 à 09h47
Bonjour,
Comme l’explique le site Lettres d'exil/Cartas del exilio, les données sur les CTE sont éparpillées dans des archives diverses, et la grande mobilité de ces unités rend difficile de reconstituer précisément leurs parcours, les données liées à ces déplacements n’ayant pas toujours été conservées :
« Les données concernant les C.T.E et G.T.E (noms de personnes et de lieux, détail des parcours, etc) existent mais peuvent être compliqués à voir ou à avoir. Elles se trouvent le plus souvent dans des archives civiles (nationales, régionales, départementales), "administratives" (justice, police, armées, etc) ou privées. Elles sont rarement accessibles sur internet et doivent être demandées, et vues sur le lieu même ou elles se trouvent. Des copies, peuvent être alors faites, ou demandées. Dans le cadre des recherches sur les C.T.E et G.T.E il y a aussi un effet d'éparpillement géographique lié aux déplacements de ces compagnies ou groupements et un autre que je qualifierai d'historique, les C.T.E se transformant en G.T.E après juin 1940 et engendrant d'autres déplacements. Il y a eu aussi un phénomène "d'érosion" des données lié cette fois aux troubles de l'époque ou elles ont été constituées. Quand la bataille fait rage l'administratif passe au second plan, même si, et là c'est un particularité bien française, il n'a jamais été vraiment stoppé et on peut trouver encore des données compilées durant cette époque troublée. Les tables de ce site sont donc remplies grâce à ces plusieurs sources de données. »
Ce site, actif jusqu’en 2016, permettait d’accéder à une table d’information sur les CTE qui malheureusement n’est plus en ligne. Vous pouvez éventuellement tenter de contacter les personnes ayant travaillé sur ce fichier par email, mais du fait de l’inactivité actuelle du site, il n’est pas certain que vous receviez une réponse.
Par ailleurs, nous trouvons quelques mentions de la 39e CTE dans les liens suivants :
- Compagnies de Travailleurs Espagnols, Forum ATF40
- Compagnies de Travailleurs Étrangers (Espagnols) 1939-1940, Forum ATF40
- 38e-39e CTE Prats-de-Mollo-la-Preste, ajpn.org
- Compagnie de travailleurs étrangers de 1939 à juin 1940, cnav.fr
Néanmoins, aucune de ces ressources ne nous permet de localiser la 39e CTE dans le Rhône. Peut-être aurez-vous plus de chance en consultant les Archives départementales du Rhône. Nous vous conseillons également de contacter les documentalistes du CHRD au 04 72 73 99 12 ou 04 72 73 99 13.
Vous pourriez aussi étendre vos recherches aux Archives nationales, et notamment à la cote 72 AJ 315 où l’on trouve des fiches signalétiques de républicains espagnols réfugiés en France, mobilisés dans les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE), faits prisonniers et transférés en camps de concentration, généralement Mauthausen (enquête statistique du Comité [d’Histoire de la deuxième guerre mondiale]).
Source : Les étrangers en France : guide des sources d'archives publiques et privées : XIXe-XXe siècles. Tome IV : Archives Nationales
Par ailleurs, nous lisons dans un article de la revue Hommes & Migrations un passage qui évoque les circonstances de l’arrestation de votre grand-oncle et de milliers d’autres espagnols des CTE :
« « Avec la déclaration de guerre et le décret du 4 septembre 1939, l’organisation des CTE s’était précipitée et intensifiée. Ainsi, environ 12 000 Espagnols se trouvaient près de la Ligne Maginot et 30 000 environ entre la Ligne et la Loire, tandis que 32 CTE seulement – environ 8 000 hommes – restaient hors de la zone des opérations armées.
Pendant l’offensive allemande de mai et juin 1940, plus de la moitié des Espagnols des CTE qui se trouvaient devant la Ligne Maginot, dans le « secteur défensif de la Sarre », ou dans les lignes de défense du secteur « Front de Lorraine » furent faits prisonniers par les troupes allemandes ; comme le statut de prisonnier de guerre leur fut dénié, ils furent, après des séjours plus ou moins longs dans diverses prisons – notamment les casernes de Belfort – déportés à Mauthausen. Là, dans le camp central de Mauthausen ou dans des camps annexes comme celui de Gusen, ils payèrent un lourd tribut lors de l’exploitation des carrières de granit. »
Source : Les oubliés, Geneviève Armand-Dreyfus, Hommes & Migrations Année 1991 1148 pp. 36-44
Geneviève Dreyfus-Armand est aussi l’’auteur de l’ouvrage L'exil des républicains espagnols en France : de la guerre civile à la mort de Franco, dans lequel nous ne trouvons pas d’information spécifique à la 39e CTE mais qui fournit une abondante bibliographie dans laquelle vous pourrez éventuellement puiser.
On trouve également des informations d’ordre général sur l’organisation et le fonctionnement des CTE dans l’article de Vincent Parello : Les compagnies de travailleurs étrangers (CTE) en France à la fin de la Troisième République, Bulletin hispanique, 118-1 | 2016, 233-250.
Nous espérons que les quelques pistes ci-dessus vous seront utiles, et vous souhaitons bon courage pour vos recherches.
Bonne journée.
Comme l’explique le site Lettres d'exil/Cartas del exilio, les données sur les CTE sont éparpillées dans des archives diverses, et la grande mobilité de ces unités rend difficile de reconstituer précisément leurs parcours, les données liées à ces déplacements n’ayant pas toujours été conservées :
« Les données concernant les C.T.E et G.T.E (noms de personnes et de lieux, détail des parcours, etc) existent mais peuvent être compliqués à voir ou à avoir. Elles se trouvent le plus souvent dans des archives civiles (nationales, régionales, départementales), "administratives" (justice, police, armées, etc) ou privées. Elles sont rarement accessibles sur internet et doivent être demandées, et vues sur le lieu même ou elles se trouvent. Des copies, peuvent être alors faites, ou demandées. Dans le cadre des recherches sur les C.T.E et G.T.E il y a aussi un effet d'éparpillement géographique lié aux déplacements de ces compagnies ou groupements et un autre que je qualifierai d'historique, les C.T.E se transformant en G.T.E après juin 1940 et engendrant d'autres déplacements. Il y a eu aussi un phénomène "d'érosion" des données lié cette fois aux troubles de l'époque ou elles ont été constituées. Quand la bataille fait rage l'administratif passe au second plan, même si, et là c'est un particularité bien française, il n'a jamais été vraiment stoppé et on peut trouver encore des données compilées durant cette époque troublée. Les tables de ce site sont donc remplies grâce à ces plusieurs sources de données. »
Ce site, actif jusqu’en 2016, permettait d’accéder à une table d’information sur les CTE qui malheureusement n’est plus en ligne. Vous pouvez éventuellement tenter de contacter les personnes ayant travaillé sur ce fichier par email, mais du fait de l’inactivité actuelle du site, il n’est pas certain que vous receviez une réponse.
Par ailleurs, nous trouvons quelques mentions de la 39e CTE dans les liens suivants :
- Compagnies de Travailleurs Espagnols, Forum ATF40
- Compagnies de Travailleurs Étrangers (Espagnols) 1939-1940, Forum ATF40
- 38e-39e CTE Prats-de-Mollo-la-Preste, ajpn.org
- Compagnie de travailleurs étrangers de 1939 à juin 1940, cnav.fr
Néanmoins, aucune de ces ressources ne nous permet de localiser la 39e CTE dans le Rhône. Peut-être aurez-vous plus de chance en consultant les Archives départementales du Rhône. Nous vous conseillons également de contacter les documentalistes du CHRD au 04 72 73 99 12 ou 04 72 73 99 13.
Vous pourriez aussi étendre vos recherches aux Archives nationales, et notamment à la cote 72 AJ 315 où l’on trouve des fiches signalétiques de républicains espagnols réfugiés en France, mobilisés dans les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE), faits prisonniers et transférés en camps de concentration, généralement Mauthausen (enquête statistique du Comité [d’Histoire de la deuxième guerre mondiale]).
Source : Les étrangers en France : guide des sources d'archives publiques et privées : XIXe-XXe siècles. Tome IV : Archives Nationales
Par ailleurs, nous lisons dans un article de la revue Hommes & Migrations un passage qui évoque les circonstances de l’arrestation de votre grand-oncle et de milliers d’autres espagnols des CTE :
« « Avec la déclaration de guerre et le décret du 4 septembre 1939, l’organisation des CTE s’était précipitée et intensifiée. Ainsi, environ 12 000 Espagnols se trouvaient près de la Ligne Maginot et 30 000 environ entre la Ligne et la Loire, tandis que 32 CTE seulement – environ 8 000 hommes – restaient hors de la zone des opérations armées.
Pendant l’offensive allemande de mai et juin 1940, plus de la moitié des Espagnols des CTE qui se trouvaient devant la Ligne Maginot, dans le « secteur défensif de la Sarre », ou dans les lignes de défense du secteur « Front de Lorraine » furent faits prisonniers par les troupes allemandes ; comme le statut de prisonnier de guerre leur fut dénié, ils furent, après des séjours plus ou moins longs dans diverses prisons – notamment les casernes de Belfort – déportés à Mauthausen. Là, dans le camp central de Mauthausen ou dans des camps annexes comme celui de Gusen, ils payèrent un lourd tribut lors de l’exploitation des carrières de granit. »
Source : Les oubliés, Geneviève Armand-Dreyfus, Hommes & Migrations Année 1991 1148 pp. 36-44
Geneviève Dreyfus-Armand est aussi l’’auteur de l’ouvrage L'exil des républicains espagnols en France : de la guerre civile à la mort de Franco, dans lequel nous ne trouvons pas d’information spécifique à la 39e CTE mais qui fournit une abondante bibliographie dans laquelle vous pourrez éventuellement puiser.
On trouve également des informations d’ordre général sur l’organisation et le fonctionnement des CTE dans l’article de Vincent Parello : Les compagnies de travailleurs étrangers (CTE) en France à la fin de la Troisième République, Bulletin hispanique, 118-1 | 2016, 233-250.
Nous espérons que les quelques pistes ci-dessus vous seront utiles, et vous souhaitons bon courage pour vos recherches.
Bonne journée.
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