Question d'origine :
Bonjour,
Nouveau villeurbannais, j'ai appris qu'il y avait eu dans les années 50 un bidonville à Villeurbanne. Je voudrais connaître l'histoire de ce bidonville, où, quelles étaient les populations et quelles solutions ont été trouvées. Quel(s) maire(s) s'en est (sont) occupé ? Est-ce que ces populations ont été relogés dans le centre de Villeurbanne ou malheureusement comme cela arrive souvent repoussées à la périphérie ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 23/04/2004 à 11h14
Au sortir de la Seconde guerre mondiale le paysage de l'habitat dans les grandes agglomérations de France est particulièrement sinistré, or, l'exode rural et l'immigration nord-africaine s'amplifient ; c'est l'explosion des bidonvilles ou "baraques". Il s'agit alors en France d'un phénomène général.
A Lyon, en mai 1951 le service des renseignements généraux entreprend une étude et conclut que la majorité des immigrants à Lyon connaissent des conditions d'existence trés difficiles. Ils s'installent comme ils peuvent dans certains secteurs des 3e, 5e et 7e arrondissement, à Venissieux, Saint-Fons, Villeurbanne, Pierre-Bénite. Dans les années cinquante un programme de logement populaire est à l'ordre du jour, ce sera le cas à Villeurbanne sous la mandature des maires Lazare Goujon puis Etienne Gagnaire de 1953 à 1977. En décembre 1960, à Villeurbanne le bidonville des Buers est rasé au bulldozer en présence de Mr Ricard alors préfet du Rhône ; ses habitants nord-africains seront relogés à Vaulx-en-Velin dans des HLM de la rue Anatole France. Bientôt les bidonvilles du 286, cours Emile Zola et du 175, rue du 4 Août à Villeurbanne disparaissent à leur tour. En janvier 1961 le maire Louis Pradel a déclaré Lyon "première grande cité sans bidonvilles de France". Cependant loger la population nord-africaine suscite des oppositions parfois féroces, et, les solutions ne seront pas forcément adéquates (tours et barres sans âmes, ZUP gigantesques tel que "les Minguettes").
A Villeurbanne, la cité Olivier de Serres construite en 1959, composée de 6 barres, fut bien souvent le premier logement décent après les bidonvilles ou l'habitat insalubre pour les rapatriés d'Algérie puis les familles immigrés. Mais elle devient bien vite un ghetto et sera détruite à partir de 1978. La majorité des habitants furent cependant reloger sur Villeurbanne.
Ces renseignements sont extraits en grande majorité de l'ouvrage L'Algérie à Lyon, une mémoire centenaire de Philippe Videlier.
Dans l'ouvrage le gône du Chaâba l'auteur Azouz Begag né en 1957 à Villeurbanne relate une enfance dans les baraques.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/04/2004 à 14h27
En complément, vous pouvez lire cette interview de Azouz Begag sur le site de la revue Urbanisme dans laquelle évoque ce bidonville.
Merci à Bibliosaure, membre inscrit au GdS pour cette indication
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/04/2004 à 17h24
Merci !!! Comme il y a deux réponses, je m'autorise une deuxième question : est-ce que le nom du quartier Buers a un rapport avec cette histoire des populations immigrées à Villeurbanne ?
Merci encore.
Merci encore.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 28/04/2004 à 09h38
Le nom du quartier a pour origine le nom d'habitants du quartier. D'abord Monsieur Benoit Buer né en 1698 et qui avait une ferme à cet endroit, puis son fils Joseph. Plus tard Jacques Lubin Buer qui fut maire de 1871 à 1873.
L'origine du nom du quartier serait donc bien antérieure à l'arrivée des populations immigrées.
Pour obtenir davantage de renseignements sur ce sujet vous pourriez prendre contact avec les Archives municipales de Villeurbanne.
Archives municipales de Villeurbanne
234, cours Emile Zola
69100 Villeurbanne
Tél. : 04-78-85-87-24
Horaires :
Lundi, mardi, mercredi : de 9 h à 12 h 30
Jeudi, vendredi : de 14 h à 17 h 30
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