histoire de l'art
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 08/12/2019 à 13h02
168 vues
Question d'origine :
bonjour,
je suis en L2 d'histoire a l'université lyon III, dans le cadre de mes revisions sur les partiels je la réponse a une questions qui concerne un tableau que j'ai étudié en histoire de l'art contemporain ce tableau est nommé potrait de famille il a été fais par Degas et représente la famille Bellini ma question est : je voudrais surtout savoir si on peut voire d'autre lien dans la famille a part ceux entre la fille qui est sous sa mère (cela représente qu'elle est sous l'emprise de sa mère) et entre la mère et le père qui sont chacun au deux extremité du tableau (cela représente que le père et la mère on de mauvaises relations au moment ou le peintre peint ce tableau) ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/12/2019 à 15h15
Bonjour,
Voici quelques commentaires de cette oeuvre disponibles en ligne, qui fournissent des pistes d’interprétation :
« Entre 22 et 26 ans, Edgar Degas achève sa formation en Italie, où réside une partie de sa famille. Il représente ici sa tante paternelle, Laure, avec son époux, le baron Bellelli (1812-1864) et ses deux filles, Giula et Giovanna.
Le baron est un patriote italien, chassé de Naples, qui vit en exil à Florence. La baronne porte le deuil de son père, Hilaire, récemment décédé, dont le portrait est représenté sur la sanguine encadrée, juste à côté du visage de sa fille. En 1860, les deux petites filles, Giovanna et Giula, ont 7 et 10 ans.
La mère est impressionnante de dignité et affirme une autorité un peu sévère, qui tranche avec l'effacement relatif du père. Ce tableau de famille évoque ceux des maîtres flamands, de van Dyck en particulier. Chef d'oeuvre des années de jeunesse de Degas, ce portrait évoque les tensions familiales qui murent chacun des personnages dans leur solitude.
Le format imposant, les couleurs sobres, les jeux structurés de perspectives ouvertes (portes et miroirs), tout concourt à renforcer un climat de malaise. D'autant que des suggestions de fuite apparaissent, comme ce curieux petit chien coupé hors-cadre. Seule la position presque ludique de la fille cadette, croisant une jambe sous ses jupes, contraste avec la pesanteur de l'atmosphère tandis que sa soeur aînée semble déjà prisonnière des conventions des adultes. »
Source : La famille Bellelli, musee-orsay.fr
«Histoire de la famille Bellelli
Le contexte : en 1857, Degas a peint le portrait de son grand-père Hilaire de Gas. Pendant la Révolution, il s’est réfugié à Naples. Sa fille, Laure, a épousé le baron sicilien Bellelli, banquier qui s’est exilé à Florence parce que condamné à mort après l’échec de la révolution de 1848. On apprend cette histoire douloureuse par sa correspondance avec son père et sa tante.
Allers-retours en Italie
De la même façon, on sait que sa tante s’ennuyait et lui a demandé de venir la rejoindre. Cependant en 1858, quand il arrive, elle n’est pas là car au chevet de son père Hilaire. Edgar commence alors des dessins préparatoires : il ne voulait peindre que les deux filles à l'origine. Pendant ce séjour, le baron ne lui adresse pas la parole, ce qui n'améliore pas la tension. A la demande de son père, il revient à Paris où il continue les esquisses puis revient en 1860 à Florence. Il a beaucoup de difficultés à construire ce tableau et pense même abandonner. Cependant il arrive au bout en 1867.
Une atmosphère singulière
Il n’a pas du tout apprécié l’accueil de son oncle et le représente donc ainsi : on ne le voit qu'à peine. De plus, on apprend que le couple est en désaccord, d’où la séparation des groupes. On retrouve cette tension dans la pose de Giulia : une position de déséquilibre, mains sur les hanches (qui peut exprimer l'interrogation), le regard tourné vers son père. Elle est l’élément charnière entre les deux entités. Les petites ne savent pas mais ressentent la tension conjugale. Edgar Degas a voulu exprimer dans ce portrait de groupe toute l'ambiance lourde et particulière qu'il a ressenti.
La mère en noir : son deuil est dû à plusieurs causes. La mort de son fils Giovanni ou plutôt le deuil de son père, représenté dans le cadre au niveau de sa tête. Aucun signe d'affection, de bonheur familial ne transparaît dans l'oeuvre, cependant Laure pose une main sur l'épaule de sa fille tandis que les doigts de son autre main touchent plastiquement le bras de la deuxième fillette: elle est là, mère présente et protectrice.
Le journal : le baron est enfermé dans son univers (causes politiques ?).
Ainsi quelques petits indices parsemés qui, pris dans leur ensemble, nous font mieux comprendre ce qui se passe. »
Source : Edgar Degas, La Famille Bellelli, Inès, guide-conférencière
Vous trouverez en outre dans histoire-image.org une bibliographie qui vous permettra peut-être d’approfondir :
Philippe ARIÈS, Georges DUBY (dir.), Histoire de la vie privée, t. IV, Le Seuil, 1987.
Christophe CHARLE, Histoire sociale de la France au XIXe siècle, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 1991.
Pierre FRANCASTEL, Peinture et Société, Denoël, 1977.
Ian DUNLOP, Degas, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1979.
Robert GORDON et Andrew FORGE, Degas, Paris, Flammarion, 1988.
Henri LOYRETTE, Degas, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », 1988.
Henri LOYRETTE, Degas, Paris, Fayard, 1991.
Denys SUTTON, Degas, vie et œuvre, Paris, Nathan, 1986.
Accademia di Francia a Roma, Degas e l’Italia, catalogue de l’exposition à la Villa Medici, 1984-1985, Accademia di Francia a Roma, Rome, 1984.
COLLECTIF, Degas, catalogue de l’exposition au Grand Palais, Paris, RMN, 1988.
COLLECTIF, Edgar Degas et le portrait, Fiches pédagogiques du musée d’Orsay.
Vous trouverez aussi une bibliographie dans la notice détaillée du musée d'Orsay. Vous pouvez également sélectionner des références complémentaires dans notre catalogue, ou encore dans le catalogue Sudoc.
Bonne journée.
Voici quelques commentaires de cette oeuvre disponibles en ligne, qui fournissent des pistes d’interprétation :
« Entre 22 et 26 ans, Edgar Degas achève sa formation en Italie, où réside une partie de sa famille. Il représente ici sa tante paternelle, Laure, avec son époux, le baron Bellelli (1812-1864) et ses deux filles, Giula et Giovanna.
Le baron est un patriote italien, chassé de Naples, qui vit en exil à Florence. La baronne porte le deuil de son père, Hilaire, récemment décédé, dont le portrait est représenté sur la sanguine encadrée, juste à côté du visage de sa fille. En 1860, les deux petites filles, Giovanna et Giula, ont 7 et 10 ans.
La mère est impressionnante de dignité et affirme une autorité un peu sévère, qui tranche avec l'effacement relatif du père. Ce tableau de famille évoque ceux des maîtres flamands, de van Dyck en particulier. Chef d'oeuvre des années de jeunesse de Degas, ce portrait évoque les tensions familiales qui murent chacun des personnages dans leur solitude.
Le format imposant, les couleurs sobres, les jeux structurés de perspectives ouvertes (portes et miroirs), tout concourt à renforcer un climat de malaise. D'autant que des suggestions de fuite apparaissent, comme ce curieux petit chien coupé hors-cadre. Seule la position presque ludique de la fille cadette, croisant une jambe sous ses jupes, contraste avec la pesanteur de l'atmosphère tandis que sa soeur aînée semble déjà prisonnière des conventions des adultes. »
Source : La famille Bellelli, musee-orsay.fr
«
Le contexte : en 1857, Degas a peint le portrait de son grand-père Hilaire de Gas. Pendant la Révolution, il s’est réfugié à Naples. Sa fille, Laure, a épousé le baron sicilien Bellelli, banquier qui s’est exilé à Florence parce que condamné à mort après l’échec de la révolution de 1848. On apprend cette histoire douloureuse par sa correspondance avec son père et sa tante.
De la même façon, on sait que sa tante s’ennuyait et lui a demandé de venir la rejoindre. Cependant en 1858, quand il arrive, elle n’est pas là car au chevet de son père Hilaire. Edgar commence alors des dessins préparatoires : il ne voulait peindre que les deux filles à l'origine. Pendant ce séjour, le baron ne lui adresse pas la parole, ce qui n'améliore pas la tension. A la demande de son père, il revient à Paris où il continue les esquisses puis revient en 1860 à Florence. Il a beaucoup de difficultés à construire ce tableau et pense même abandonner. Cependant il arrive au bout en 1867.
Il n’a pas du tout apprécié l’accueil de son oncle et le représente donc ainsi : on ne le voit qu'à peine. De plus, on apprend que le couple est en désaccord, d’où la séparation des groupes. On retrouve cette tension dans la pose de Giulia : une position de déséquilibre, mains sur les hanches (qui peut exprimer l'interrogation), le regard tourné vers son père. Elle est l’élément charnière entre les deux entités. Les petites ne savent pas mais ressentent la tension conjugale. Edgar Degas a voulu exprimer dans ce portrait de groupe toute l'ambiance lourde et particulière qu'il a ressenti.
La mère en noir : son deuil est dû à plusieurs causes. La mort de son fils Giovanni ou plutôt le deuil de son père, représenté dans le cadre au niveau de sa tête. Aucun signe d'affection, de bonheur familial ne transparaît dans l'oeuvre, cependant Laure pose une main sur l'épaule de sa fille tandis que les doigts de son autre main touchent plastiquement le bras de la deuxième fillette: elle est là, mère présente et protectrice.
Le journal : le baron est enfermé dans son univers (causes politiques ?).
Ainsi quelques petits indices parsemés qui, pris dans leur ensemble, nous font mieux comprendre ce qui se passe. »
Source : Edgar Degas, La Famille Bellelli, Inès, guide-conférencière
Vous trouverez en outre dans histoire-image.org une bibliographie qui vous permettra peut-être d’approfondir :
Philippe ARIÈS, Georges DUBY (dir.), Histoire de la vie privée, t. IV, Le Seuil, 1987.
Christophe CHARLE, Histoire sociale de la France au XIXe siècle, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 1991.
Pierre FRANCASTEL, Peinture et Société, Denoël, 1977.
Ian DUNLOP, Degas, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1979.
Robert GORDON et Andrew FORGE, Degas, Paris, Flammarion, 1988.
Henri LOYRETTE, Degas, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », 1988.
Henri LOYRETTE, Degas, Paris, Fayard, 1991.
Denys SUTTON, Degas, vie et œuvre, Paris, Nathan, 1986.
Accademia di Francia a Roma, Degas e l’Italia, catalogue de l’exposition à la Villa Medici, 1984-1985, Accademia di Francia a Roma, Rome, 1984.
COLLECTIF, Degas, catalogue de l’exposition au Grand Palais, Paris, RMN, 1988.
COLLECTIF, Edgar Degas et le portrait, Fiches pédagogiques du musée d’Orsay.
Vous trouverez aussi une bibliographie dans la notice détaillée du musée d'Orsay. Vous pouvez également sélectionner des références complémentaires dans notre catalogue, ou encore dans le catalogue Sudoc.
Bonne journée.
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