Danse originaire d'Italie
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 03/12/2019 à 15h59
833 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je me demandais quelles étaient les danses traditionnelles et originaires d'Italie ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 04/12/2019 à 14h45
Bonjour,
Nous vous conseillons de consulter le Dictionnaire des musiques et des danses traditionnelles de la Méditerranée de Christian Poché, dont nous vous proposons quelques extraits :
«Ballo
Terme générique italien (au pluriel balli) qui désigne la danse traditionnelle ou classique et se rapporte aux danses collectives, qui généralement s’expriment par couples. Elles s’exécutent en plein air ou dans des lieux fermés. Les balli incluent dans la tradition italienne des danses locales : rezianka, furlana (Frioul), monferrina (Piémont), saltarelle, trescone (Emilie, Abruzzes), tarantelle (Pouilles, Calabre, Sicile), tammuriata (Campanie) etc ; des danses qui tirent leur nom des villes qui les ont vues naître, bolognese, padovana, veneziana, bergamasque (danse rapide à 6/8), etc… ; des danses dérivées de la musique savante : giga (jig), contre-danse (cuntradansa ou contradanza), etc. ; des danses d’importation probable : burea (bourrée), curenta ou curentum (courante) (voir currente), russiani, spagnoletta (Sicile), ulannisi (hollandaise), etc. ; des danses héritées du XIXe siècle dont les graphies varient selon les régions : mazurka, valse, polka, scottish, quadrille, galop, etc. ; des danses qui, à l’instar du ball catalan, requièrent un déterminatif qui les précise, ballo del fazzoletto (danse des mouchoirs), ballo della mela (danse de la poire), ballettu di ciaramedda (danse de la cornemuse) (Sicile), ballo dei barbieri (danse des barbiers), etc… : elles entrent dans la catégorie des danses de caractère. Ces danses sont généralement vives, ainsi le 6/8 est courant ou par accélération elles tendent vers le 6/8 ; l’accompagnement peut faire appel à un simple tambour sur cadre, une guimbarde, un petit ensemble où se distinguent les violons, ou une fanfare (banda), mais l’accordéon diatonique organetto ou l’accordéon chromatique fisarmonica jouent ici un rôle important. Ces danses peuvent être également chantées (ballo cantato), dans ce cas la danse est conduite vocalement ou bien l’instrumentiste commence par le chant qu’il parsème de nombreuses syllabes sans signification symbolisant le rythme, puis il poursuit sur son instrument. Dans certains cas le terme ballo se rapporte aussi à une danse spécifique (Sicile). Un choix de ces danses forme le répertoire du bal populaire italien désigné sous deux appellations : vecchio liscio (l’ancien liscio : musique lisse, c’est-à-dire facile), et liscio à proprement parler qui tend à inclure en sus des danses léguées par le XIXe siècle (valse, polka, etc…) le one-step, le paso-doble et le tango. Quant aux danses de carnaval elles sont généralement costumées et collectives. Elles appliquent la séparation des sexes : cas du bossol de la région de Brescia ou le bal des barabèn ou danse de Mantoue, curieuse tradition où figure un mort qu’il y a lieu de ressusciter. […]
Saltarelle
Cette danse italienne pour couple, ou air chanté ou composition musicale (4 temps ou 6/8), a souvent été confondue au XIXe siècle avec la tarentelle. Le romantisme l’a fait connaître hors de son territoire (Mendelssohn, finale de la 4e Symphonie). Toutefois la saltarelle est déjà attestée au XVIe siècle (6 temps) dans la tradition classique où elle est assimilée à la gaillarde. Quant à la saltarelle de tradition orale, elle survit en Italie essentiellement dans le centre (Emilie, monts Apennins, voire dans les Abruzzes), où parfois elle se présente sous l’appellation de saltarello romagnolo. Elle s’articule sur une mesure à 4 temps, entraînante, pouvant être aussi rapide que la tarentelle. Ainsi, elle donne l’impression de s’en rapprocher, surtout lorsqu’elle accélère son temps et qu’elle s’accompagne d’un tambour sur cadre muni de cymbalettes, comme elle peut aussi s’accompagner de castagnettes. La saltarelle associe dans certains cas deux thèmes AB, et elle s’exécute souvent lors des bals populaires. Elle se compose alors de 4 parties : ciachetta, saltarello, spuntapiede, giro. Sa chorégraphie nécessite de petits sauts d’un pied sur l’autre, c’est pourquoi on y a vu la descendante des antiques « saltationes » de l’époque romaine. Aujourd’hui la saltarelle donne le sentiment d’avoir beaucoup évolué à travers le temps, car elle se rapproche par moments de la polka. Elle est généralement accompagnée par l’accordéon diatonique (organetto), ou par la cornemuse (zampogna). S’y greffe en outre dans les Abruzzes le tambour à friction. »
Vous trouverez d’autres informations sur les danses italiennes dans cet ouvrage, notamment aux entrées :Argia, Ballu, Bourrée, Cordelles, Currente, Furlana, Monferrina, Revivalisme, Sardaigne, Sicile, Tammuriata, Tarentelle, Tarentisme .
En attendant, vous pourrez aussi parcourir ces pages Wikipedia :
Tarentelle
(voir aussi, sur la tarentelle et ses dérivés, le site sudanzare.com)
Monferrine
Pizzica
Sicilienne (danse)
Forlane
Bergamasque
Danse étrusque
Pour aller plus loin, voici d’autres références que nous trouvons dans notre catalogue ou dans le catalogue Sudoc :
- L'enseignement des danses du monde et des danses traditionnelles, Christophe Apprill, Aurélien Djakouane et Maud Nicolas-Daniel
Largement pratiquées en France, les danses traditionnelles et du monde ne bénéficient pas d'une législation encadrant leur enseignement. Cet ouvrage répond à un certain nombre de questions ouvertes par ce vide juridique (déroulement des cours, profils et parcours des professeurs, risques liés à la pratique, etc.) et aborde les dimensions sociales, territoriales et culturelles de ces danses.
- La danse traditionnelle en Sardaigne / Béatrice Monticelli ; sous la dir. de Jacques Cheyronnaud (thèse)
- Une approche des danses traditionnelles en chaine de la cote méditerrannéenne et leur contexte performatif : Ronde de la marine bocquaise (Monténégro), Kumpanija (Croatie), Ballu tundu (Italie) et Farandole (France) / par Koraljka Josipa Neferovic ; sous la direction de Marine Nordera,... (mémoire)
- Le bacchu-ber & la danse des épées dans les Alpes occidentales / textes réunis par André Carénini
- Ritual, rapture and remorse : a study of tarantism and pizzica in Salento Jerri Daboo
- Dances of Spain and Italy : from 1400 to 1600 / Mabel Dolmetsch
- La taranta : il primo documento filmato sul tarantismo / Gianfranco Mingozzi ; commentaire de Salvatore Quasimodo ; texte de Ernesto De Martino : préface de Giovanni Russo
« Reproduction et commentaire du documentaire de Mingozzi filmé en 1961-1962 dans la péninsule de Salento dans le sud de l'Italie sur Tarantism, dans lequel les victimes (généralement les femmes), soi-disant mordu par des tarentules, faisaient une danse extatique de plus en plus frénétique pour se débarrasser elles-mêmes du poison »
Bonne journée.
Nous vous conseillons de consulter le Dictionnaire des musiques et des danses traditionnelles de la Méditerranée de Christian Poché, dont nous vous proposons quelques extraits :
«
Terme générique italien (au pluriel balli) qui désigne la danse traditionnelle ou classique et se rapporte aux danses collectives, qui généralement s’expriment par couples. Elles s’exécutent en plein air ou dans des lieux fermés. Les balli incluent dans la tradition italienne des danses locales : rezianka, furlana (Frioul), monferrina (Piémont), saltarelle, trescone (Emilie, Abruzzes), tarantelle (Pouilles, Calabre, Sicile), tammuriata (Campanie) etc ; des danses qui tirent leur nom des villes qui les ont vues naître, bolognese, padovana, veneziana, bergamasque (danse rapide à 6/8), etc… ; des danses dérivées de la musique savante : giga (jig), contre-danse (cuntradansa ou contradanza), etc. ; des danses d’importation probable : burea (bourrée), curenta ou curentum (courante) (voir currente), russiani, spagnoletta (Sicile), ulannisi (hollandaise), etc. ; des danses héritées du XIXe siècle dont les graphies varient selon les régions : mazurka, valse, polka, scottish, quadrille, galop, etc. ; des danses qui, à l’instar du ball catalan, requièrent un déterminatif qui les précise, ballo del fazzoletto (danse des mouchoirs), ballo della mela (danse de la poire), ballettu di ciaramedda (danse de la cornemuse) (Sicile), ballo dei barbieri (danse des barbiers), etc… : elles entrent dans la catégorie des danses de caractère. Ces danses sont généralement vives, ainsi le 6/8 est courant ou par accélération elles tendent vers le 6/8 ; l’accompagnement peut faire appel à un simple tambour sur cadre, une guimbarde, un petit ensemble où se distinguent les violons, ou une fanfare (banda), mais l’accordéon diatonique organetto ou l’accordéon chromatique fisarmonica jouent ici un rôle important. Ces danses peuvent être également chantées (ballo cantato), dans ce cas la danse est conduite vocalement ou bien l’instrumentiste commence par le chant qu’il parsème de nombreuses syllabes sans signification symbolisant le rythme, puis il poursuit sur son instrument. Dans certains cas le terme ballo se rapporte aussi à une danse spécifique (Sicile). Un choix de ces danses forme le répertoire du bal populaire italien désigné sous deux appellations : vecchio liscio (l’ancien liscio : musique lisse, c’est-à-dire facile), et liscio à proprement parler qui tend à inclure en sus des danses léguées par le XIXe siècle (valse, polka, etc…) le one-step, le paso-doble et le tango. Quant aux danses de carnaval elles sont généralement costumées et collectives. Elles appliquent la séparation des sexes : cas du bossol de la région de Brescia ou le bal des barabèn ou danse de Mantoue, curieuse tradition où figure un mort qu’il y a lieu de ressusciter. […]
Cette danse italienne pour couple, ou air chanté ou composition musicale (4 temps ou 6/8), a souvent été confondue au XIXe siècle avec la tarentelle. Le romantisme l’a fait connaître hors de son territoire (Mendelssohn, finale de la 4e Symphonie). Toutefois la saltarelle est déjà attestée au XVIe siècle (6 temps) dans la tradition classique où elle est assimilée à la gaillarde. Quant à la saltarelle de tradition orale, elle survit en Italie essentiellement dans le centre (Emilie, monts Apennins, voire dans les Abruzzes), où parfois elle se présente sous l’appellation de saltarello romagnolo. Elle s’articule sur une mesure à 4 temps, entraînante, pouvant être aussi rapide que la tarentelle. Ainsi, elle donne l’impression de s’en rapprocher, surtout lorsqu’elle accélère son temps et qu’elle s’accompagne d’un tambour sur cadre muni de cymbalettes, comme elle peut aussi s’accompagner de castagnettes. La saltarelle associe dans certains cas deux thèmes AB, et elle s’exécute souvent lors des bals populaires. Elle se compose alors de 4 parties : ciachetta, saltarello, spuntapiede, giro. Sa chorégraphie nécessite de petits sauts d’un pied sur l’autre, c’est pourquoi on y a vu la descendante des antiques « saltationes » de l’époque romaine. Aujourd’hui la saltarelle donne le sentiment d’avoir beaucoup évolué à travers le temps, car elle se rapproche par moments de la polka. Elle est généralement accompagnée par l’accordéon diatonique (organetto), ou par la cornemuse (zampogna). S’y greffe en outre dans les Abruzzes le tambour à friction. »
Vous trouverez d’autres informations sur les danses italiennes dans cet ouvrage, notamment aux entrées :
En attendant, vous pourrez aussi parcourir ces pages Wikipedia :
Tarentelle
(voir aussi, sur la tarentelle et ses dérivés, le site sudanzare.com)
Monferrine
Pizzica
Sicilienne (danse)
Forlane
Bergamasque
Danse étrusque
Pour aller plus loin, voici d’autres références que nous trouvons dans notre catalogue ou dans le catalogue Sudoc :
- L'enseignement des danses du monde et des danses traditionnelles, Christophe Apprill, Aurélien Djakouane et Maud Nicolas-Daniel
Largement pratiquées en France, les danses traditionnelles et du monde ne bénéficient pas d'une législation encadrant leur enseignement. Cet ouvrage répond à un certain nombre de questions ouvertes par ce vide juridique (déroulement des cours, profils et parcours des professeurs, risques liés à la pratique, etc.) et aborde les dimensions sociales, territoriales et culturelles de ces danses.
- La danse traditionnelle en Sardaigne / Béatrice Monticelli ; sous la dir. de Jacques Cheyronnaud (thèse)
- Une approche des danses traditionnelles en chaine de la cote méditerrannéenne et leur contexte performatif : Ronde de la marine bocquaise (Monténégro), Kumpanija (Croatie), Ballu tundu (Italie) et Farandole (France) / par Koraljka Josipa Neferovic ; sous la direction de Marine Nordera,... (mémoire)
- Le bacchu-ber & la danse des épées dans les Alpes occidentales / textes réunis par André Carénini
- Ritual, rapture and remorse : a study of tarantism and pizzica in Salento Jerri Daboo
- Dances of Spain and Italy : from 1400 to 1600 / Mabel Dolmetsch
- La taranta : il primo documento filmato sul tarantismo / Gianfranco Mingozzi ; commentaire de Salvatore Quasimodo ; texte de Ernesto De Martino : préface de Giovanni Russo
« Reproduction et commentaire du documentaire de Mingozzi filmé en 1961-1962 dans la péninsule de Salento dans le sud de l'Italie sur Tarantism, dans lequel les victimes (généralement les femmes), soi-disant mordu par des tarentules, faisaient une danse extatique de plus en plus frénétique pour se débarrasser elles-mêmes du poison »
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter