Qualité des hopitaux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 15/08/2019 à 05h46
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Question d'origine :
Bonjour à vous et merci d’avance pour le temps que vous allez passer à trouver une réponse à ma question.
L’hôpital d’Arles où je réside à une très mauvaise réputation et je souhaiterais comprendre s’il s’agit d’une rumeur infondée ou d’une réalité statistique.
Ville de 50000 habitants arles compte 450 décès par an d’arlesien mais 700 de décès de personnes au total. Soit 250 extérieurs décédés à l’hopital. Ce qui me semble énorme. A-t’on des statistiques concernant des hôpitaux (non CHU) de ville de
Taille aproximativement semblable ?
D’autre part existe-t-il des données sur l’ensemble du territoire concernant les erreurs médicales avérées (suite à condamnation par exemple ?)
Merci encore d’avance.
Julien
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/08/2019 à 09h44
Bonjour,
Commençons par préciser que des statistiques sur la mortalité hospitalière ne reflètent pas nécessairement la qualité des soins. La Haute autorité de santé l’explique ainsi :
«Pour juger de la qualité des soins en France, beaucoup demandent la publication des taux de mortalité de chaque établissement de santé. Le sujet est pourtant délicat : comment comparer la mortalité d’hôpitaux et cliniques prenant en charge des patients dans des états graves avec des établissements ne réalisant aucune opération à risque ? Comment éviter que la publication de ces taux n’ait des effets pervers sur les pratiques des établissements ?
Après analyse de la littérature et des expériences internationales, la HAS propose aujourd’hui une méthode pour aboutir à des indicateurs fiables et pertinents : mesurer la mortalité par pathologie ou par acte réalisé, communiquer les résultats aux établissements puis dans un second temps au grand public.
Comme pour les autres indicateurs recueillis par la HAS*,l’élaboration d’indicateurs de mortalité doit permettre aux établissements de santé de s’autoévaluer, se comparer et améliorer leurs pratiques. Elle doit également permettre à terme à chaque citoyen de disposer d’une information fiable, compréhensible et utile sur la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux et cliniques en France.
Toutefois, ce sujet n’est pas simple :un fort taux de mortalité ne signifie pas nécessairement une mauvaise qualité des soins , certains décès ne sont pas évitables, la gravité de l’état des patients pris en charge et la complexité des actes réalisés varient beaucoup d’un établissement à l’autre. En outre, les bases de données médico-administratives sont les seules sources disponibles à ce jour pour calculer des taux de mortalité mais elles ne sont pas totalement adaptées .
Afin de développer des indicateurs de mortalité pertinents et poursuivre l’amélioration de la qualité des soins en France, la HAS a analysé la littérature internationale et étudié le déploiement de ces indicateurs dans 5 pays : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et l’Allemagne.
Mesurer la mortalité est plus complexe qu’il n’y paraît…
Pour élaborer des taux de mortalité, il paraîtrait logique de prendre en compte tous les décès survenus dans chaque hôpital ou clinique. Ce choix comporte pourtant plusieurs limites. Tout d’abord, un taux de mortalité global par établissement n’est pas forcément un indicateur adapté pour les comparer entre eux, car ils ne prennent pas en charge les mêmes types de patients et ne réalisent pas les mêmes actes. D’autre part, si on ne comptabilise que les décès qui ont lieu au sein des hôpitaux ou cliniques, les taux de mortalité risquent d’être sous-estimés car ils ne prendront pas en compte ceux survenus après la sortie (notamment dans le cas des établissements ayant une politique de sortie précoce de leurs patients).
…et peut avoir des effets pervers : refus des patients les plus à risque, déclarations de données inexactes
Les expériences étrangères ont montré que la publication d’indicateurs de mortalité ou leur utilisation dans des programmes d’incitations financières pouvaient amener certains établissements à modifier leurs pratiques afin d’obtenir, en apparence, de meilleurs résultats de mortalité. Pour y parvenir, il a été observé que certains établissements de santé :
• refusaient l’admission des patients les plus à risque de décès ou les transféraient après les avoir admis vers d’autres établissements si leur état se dégradait ;
• modifiaient leurs habitudes de codage dans les bases médico-administratives servant au calcul des taux de mortalité. »
Le développement d’indicateurs de mortalité hospitalière en France n’en est encore qu’à ses balbutiements :
«Recommandations pour le développement d’indicateurs de mortalité en France
Pour le développement d’indicateurs de mortalité hospitalière en France, il est proposé de privilégier des indicateurs de mortalité spécifiques à 30 jours de l’admission (pathologies médicales) ou d’un acte chirurgical. Il convient de choisir prioritairement des pathologies et actes pour lesquels les indicateurs sont déjà validés au plan international (ex. : CMS) et présentant des volumes suffisants, et d’utiliser des données sources médico-administratives (SNIIR-AM). Les résultats des indicateurs validés seront retournés aux ES de santé, et, si la validation le permet, ils pourront être diffusés publiquement. L’utilisation de ces indicateurs dans un programme d’incitation financière à la qualité n’est pas envisagée à ce stade afin d’éviter le développement d’un phénomène de sélection des patients.
Perspectives et développement d’indicateurs de mortalité spécifique en France
Nouvel IQSS 2019 : La HAS, en partenariat avec la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam), développe la mesure de la mortalité à 30 jours après infarctus du myocarde (IDM) à partir des données médico-administratives du SNDS (Système National des Données de Santé), regroupant les données hospitalières du PMSI et les données extra-hospitalières du SNIIR-AM.
Par ailleurs, la HAS et la Cnam participent en 2019 à la collecte pilote de l’OCDE pour la France. Cette collecte vise à analyser la variabilité de la mortalité à 30 jours après admission à l’hôpital pour infarctus du myocarde (IDM) entre les pays et entre les établissements de santé. Les résultats de la mesure de cet indicateur seront publiés dans le Panorama de la santé de l’OCDE en 2019. »
Source : has-sante.fr
Par ailleurs, les données statistiques de l’Insee indiquent que sur 594 000 décès survenus en 2016, 59% ont eu lieu dans un établissement de santé, et un quart au domicile.
Vous trouverez aussi un certain nombre d’indicateurs dans le dossier de la ville d’Arles, parmi lesquels les naissances et décès ou encore les tranches d’âge.
Il peut être intéressant de comparer ces indicateurs à ceux d’autres villes. Si vous souhaitez limiter ce comparatif à des villes de taille équivalente, vous trouverez dans Wikipedia une liste de villes françaises de 50 000 à 100 000 habitants.
Concernant les erreurs médicales, nous nous heurtons là encore à des difficultés pour trouver des estimations fiables, d’autant plus que ces chiffres font l’objet d’une véritable bataille entre associations et syndicats. A ce propos nous vous laissons consulter les liens suivants :
- Erreurs médicales : à quand une vraie transparence ? leparisien.fr
- 60000 morts par an à cause des erreurs médicales ? ufml-syndicat.org
- Erreurs médicales: un recensement difficile, lefigaro.fr
- Erreurs médicales : la bataille des chiffres, jim.fr
Sur le site de l’Oniam le rapport le plus récent publié par l’Observatoire des risques médicaux date de 2015 et concerne la période 2009-2014. Il fait état de 9665 dossiers collectés pour cette période.
Bonne journée.
Commençons par préciser que des statistiques sur la mortalité hospitalière ne reflètent pas nécessairement la qualité des soins. La Haute autorité de santé l’explique ainsi :
«
Après analyse de la littérature et des expériences internationales, la HAS propose aujourd’hui une méthode pour aboutir à des indicateurs fiables et pertinents : mesurer la mortalité par pathologie ou par acte réalisé, communiquer les résultats aux établissements puis dans un second temps au grand public.
Comme pour les autres indicateurs recueillis par la HAS*,
Toutefois, ce sujet n’est pas simple :
Afin de développer des indicateurs de mortalité pertinents et poursuivre l’amélioration de la qualité des soins en France, la HAS a analysé la littérature internationale et étudié le déploiement de ces indicateurs dans 5 pays : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et l’Allemagne.
Pour élaborer des taux de mortalité, il paraîtrait logique de prendre en compte tous les décès survenus dans chaque hôpital ou clinique. Ce choix comporte pourtant plusieurs limites. Tout d’abord, un taux de mortalité global par établissement n’est pas forcément un indicateur adapté pour les comparer entre eux, car ils ne prennent pas en charge les mêmes types de patients et ne réalisent pas les mêmes actes. D’autre part, si on ne comptabilise que les décès qui ont lieu au sein des hôpitaux ou cliniques, les taux de mortalité risquent d’être sous-estimés car ils ne prendront pas en compte ceux survenus après la sortie (notamment dans le cas des établissements ayant une politique de sortie précoce de leurs patients).
Les expériences étrangères ont montré que la publication d’indicateurs de mortalité ou leur utilisation dans des programmes d’incitations financières pouvaient amener certains établissements à modifier leurs pratiques afin d’obtenir, en apparence, de meilleurs résultats de mortalité. Pour y parvenir, il a été observé que certains établissements de santé :
• refusaient l’admission des patients les plus à risque de décès ou les transféraient après les avoir admis vers d’autres établissements si leur état se dégradait ;
• modifiaient leurs habitudes de codage dans les bases médico-administratives servant au calcul des taux de mortalité. »
Le développement d’indicateurs de mortalité hospitalière en France n’en est encore qu’à ses balbutiements :
«
Pour le développement d’indicateurs de mortalité hospitalière en France, il est proposé de privilégier des indicateurs de mortalité spécifiques à 30 jours de l’admission (pathologies médicales) ou d’un acte chirurgical. Il convient de choisir prioritairement des pathologies et actes pour lesquels les indicateurs sont déjà validés au plan international (ex. : CMS) et présentant des volumes suffisants, et d’utiliser des données sources médico-administratives (SNIIR-AM). Les résultats des indicateurs validés seront retournés aux ES de santé, et, si la validation le permet, ils pourront être diffusés publiquement. L’utilisation de ces indicateurs dans un programme d’incitation financière à la qualité n’est pas envisagée à ce stade afin d’éviter le développement d’un phénomène de sélection des patients.
Par ailleurs, la HAS et la Cnam participent en 2019 à la collecte pilote de l’OCDE pour la France. Cette collecte vise à analyser la variabilité de la mortalité à 30 jours après admission à l’hôpital pour infarctus du myocarde (IDM) entre les pays et entre les établissements de santé. Les résultats de la mesure de cet indicateur seront publiés dans le Panorama de la santé de l’OCDE en 2019. »
Source : has-sante.fr
Par ailleurs, les données statistiques de l’Insee indiquent que sur 594 000 décès survenus en 2016, 59% ont eu lieu dans un établissement de santé, et un quart au domicile.
Vous trouverez aussi un certain nombre d’indicateurs dans le dossier de la ville d’Arles, parmi lesquels les naissances et décès ou encore les tranches d’âge.
Il peut être intéressant de comparer ces indicateurs à ceux d’autres villes. Si vous souhaitez limiter ce comparatif à des villes de taille équivalente, vous trouverez dans Wikipedia une liste de villes françaises de 50 000 à 100 000 habitants.
Concernant les erreurs médicales, nous nous heurtons là encore à des difficultés pour trouver des estimations fiables, d’autant plus que ces chiffres font l’objet d’une véritable bataille entre associations et syndicats. A ce propos nous vous laissons consulter les liens suivants :
- Erreurs médicales : à quand une vraie transparence ? leparisien.fr
- 60000 morts par an à cause des erreurs médicales ? ufml-syndicat.org
- Erreurs médicales: un recensement difficile, lefigaro.fr
- Erreurs médicales : la bataille des chiffres, jim.fr
Sur le site de l’Oniam le rapport le plus récent publié par l’Observatoire des risques médicaux date de 2015 et concerne la période 2009-2014. Il fait état de 9665 dossiers collectés pour cette période.
Bonne journée.
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