Question d'origine :
Bonjour,
Quelle est l'origine de ce néologisme svp ?
Merci <3
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/08/2019 à 14h03
Bonjour,
La "cybermodernité" est un concept développé par Vincent Cespedes en 2017 qui exprime l'enchevêtrement entre le réel et le virtuel :
"On a changé de paradigme", explique-t-il. "Après avoir été postmoderne et hypermoderne, notre société est aujourd’hui cybermoderne.C’est l’époque de la fusion du virtuel et du réel, de la co-élaboration, de la co-individualisation, du ‘ je suis avec ceux avec qui je partage’ . Notre société a besoin du ‘nous’, du partage et aussi de l’incarnation’."
source : Les formations aux métiers du goût face à la "cybermodernité" (Compagnons du devoir) / ToutEduc - Le site d'information des professionnels de l'éducation - 5 octobre 2017
"Pourquoi inventer un nouveau mot : la cybermodernité ?
Il s’agissait d’essayer de qualifier l’époque actuelle des dix dernières années depuis l’arrivée du Web 2.0 : l’interactivité s’est décuplée avec la démocratisation des réseaux sociaux, Facebook et Twitter. L’usage massif de ces outils donne l’impression que n’importe qui peut proposer ses vues, participer au débat et exister par la pensée.
On ne peut pas réduire la cybermodernité à un phantasme de la technologie, au développement personnel avec des prothèses technologiques, à un principe d’émancipation vers le transhumanisme.
Les citoyens se délectent du virtuel au détriment du réel à l’heure de l’Homo Fascinatus
On voit aussi que la culture se dématérialise, mais avec les Fakenews, le pire et le meilleur se côtoient. Il convient donc de mettre en regard l’aspect émancipateur et l’aspect dangereux en démocratie : les citoyens se délectent du virtuel au détriment du réel.
En régime de cybermodernité, le pire et le meilleur se côtoient : il faut penser sur un mode de « pensée complexe » (Edgard Morin). En effet, la technologie peut aller de pair avec la coercition.
La cybermodernité vue par les élites et par les opprimés, les exploités qui portent aujourd’hui des gilets jaunes n’est pas la même. D’autre part nous sommes devenus des envoutés : il y a un envoûtement profond du monde. On voit des humains absorbés par leur Smartphones qui cherchent l’âme sœur dans les réseaux alors qu’elle est juste en face d’eux.
Vincent Cespedes parle alors d’Homo Fascinatus (une nouvelle catégorie de l’Homo sapiens-sapiens), la fascination ayant ici le sens d’hypnose qui implique une perte du réel. Après s’être dressé (Darwin), l’homme aujourd’hui devient vouté vers son portable.
Il y a un risque politique de cet envoûtement profond que Vincent Cespedes appelle « le deep curse » envoûtement, sortilège, malédiction. On peut lire à ce propos l’article « Le Deep Curse et l’égosystème » [1] (ndlr).
Il y a une extension neuro existentielle de nos vies dans la réalité, avec une impossibilité de faire de la communauté réelle alors que la communauté virtuelle existe. "
source : Vous avez dit " cybermodernité " ? / Educavox - 11 février 2019
Sur ce site, vous pourrez visionner le débat entre le scientifique Joël de Rosnay et le philosophe Vincent Cespedes qui s'est tenu dans le cadre du Forum "Changer d’Ere", le 29 janvier à Issy-les-Moulineaux.
Lire aussi :
- Cespedes Vincent, « Le « Deep Curse » et l’égosystème. Matériaux pour une théorie de la cybermodernité», Cliniques méditerranéennes, 2018/2 (n° 98), p. 131-151.
- Bienvenue dans la cybermodernité / Vincent Cespedes - Bordelais Magazine N°6 - octobre 2017 - page 62
Bonne journée.
La "cybermodernité" est un concept développé par Vincent Cespedes en 2017 qui exprime l'enchevêtrement entre le réel et le virtuel :
"On a changé de paradigme", explique-t-il. "Après avoir été postmoderne et hypermoderne, notre société est aujourd’hui cybermoderne.
source : Les formations aux métiers du goût face à la "cybermodernité" (Compagnons du devoir) / ToutEduc - Le site d'information des professionnels de l'éducation - 5 octobre 2017
"
Il s’agissait d’essayer de qualifier l’époque actuelle des dix dernières années depuis l’arrivée du Web 2.0 : l’interactivité s’est décuplée avec la démocratisation des réseaux sociaux, Facebook et Twitter. L’usage massif de ces outils donne l’impression que n’importe qui peut proposer ses vues, participer au débat et exister par la pensée.
On ne peut pas réduire la cybermodernité à un phantasme de la technologie, au développement personnel avec des prothèses technologiques, à un principe d’émancipation vers le transhumanisme.
Les citoyens se délectent du virtuel au détriment du réel à l’heure de l’Homo Fascinatus
On voit aussi que la culture se dématérialise, mais avec les Fakenews, le pire et le meilleur se côtoient. Il convient donc de mettre en regard l’aspect émancipateur et l’aspect dangereux en démocratie : les citoyens se délectent du virtuel au détriment du réel.
En régime de cybermodernité, le pire et le meilleur se côtoient : il faut penser sur un mode de « pensée complexe » (Edgard Morin). En effet, la technologie peut aller de pair avec la coercition.
La cybermodernité vue par les élites et par les opprimés, les exploités qui portent aujourd’hui des gilets jaunes n’est pas la même. D’autre part nous sommes devenus des envoutés : il y a un envoûtement profond du monde. On voit des humains absorbés par leur Smartphones qui cherchent l’âme sœur dans les réseaux alors qu’elle est juste en face d’eux.
Vincent Cespedes parle alors d’Homo Fascinatus (une nouvelle catégorie de l’Homo sapiens-sapiens), la fascination ayant ici le sens d’hypnose qui implique une perte du réel. Après s’être dressé (Darwin), l’homme aujourd’hui devient vouté vers son portable.
Il y a un risque politique de cet envoûtement profond que Vincent Cespedes appelle « le deep curse » envoûtement, sortilège, malédiction. On peut lire à ce propos l’article « Le Deep Curse et l’égosystème » [1] (ndlr).
Il y a une extension neuro existentielle de nos vies dans la réalité, avec une impossibilité de faire de la communauté réelle alors que la communauté virtuelle existe. "
source : Vous avez dit " cybermodernité " ? / Educavox - 11 février 2019
Sur ce site, vous pourrez visionner le débat entre le scientifique Joël de Rosnay et le philosophe Vincent Cespedes qui s'est tenu dans le cadre du Forum "Changer d’Ere", le 29 janvier à Issy-les-Moulineaux.
Lire aussi :
- Cespedes Vincent, « Le « Deep Curse » et l’égosystème. Matériaux pour une théorie de la cybermodernité», Cliniques méditerranéennes, 2018/2 (n° 98), p. 131-151.
- Bienvenue dans la cybermodernité / Vincent Cespedes - Bordelais Magazine N°6 - octobre 2017 - page 62
Bonne journée.
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