Réchauffement climatique et résistance du vivant
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 12/08/2019 à 08h26
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Question d'origine :
Bonjour,
En vue des prévisions climatiques liées au réchauffement global, les organismes vivants nécessaires à notre subsistance peuvent-ils résister à un tel changement de température ?
Merci,
Maki
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 14/08/2019 à 08h22
Bonjour,
Le 22 février dernier, la FAO a publié le premier rapport mondial sur l'état de la biodiversité qui sous-tend nos systèmes alimentaires. Le constat est alarmant :
« 22 février 2019, Rome - Le premier rapport du genre sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture présente des preuves de plus en plus tangibles et inquiétantes quela biodiversité qui sous-tend nos systèmes alimentaires est en train de disparaître, menaçant gravement l'avenir de notre alimentation, de nos moyens de subsistance, de notre santé et de notre environnement .
Une fois perdue, prévient le rapport de la FAO diffusé aujourd'hui, la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture -- c'est-à-dire toutes les espèces qui sous-tendent nos systèmes alimentaires et soutiennent les personnes qui cultivent et/ou produisent notre nourriture -- ne peut plus être récupérée.
La biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture comprend toutes les plantes et tous les animaux –sauvages et d’élevage – qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. C'est aussi la myriade d'organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la «biodiversité associée». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu'insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l'eau et l'air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.
Le rapport, élaboré par la FAO sous la direction de la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, examine tous ces éléments. Il s’appuie sur les informations fournies spécifiquement pour son élaboration par 91 pays et sur l'analyse des dernières données mondiales.
«La perte de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture compromet sérieusement notre capacité à alimenter et à nourrir une population mondiale en croissance constante . Cela réduit notre efficacité face aux défis croissants du changement climatique et limite notre capacité à cultiver sans nuire à l’environnement», a déclaré notamment M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.
«Moins de biodiversité signifie que les plantes et les animaux sont plus vulnérables aux parasites et aux maladies. En plus de notre dépendance à l’égard d’un nombre décroissant d'espèces pour nous nourrir, la perte croissante de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture met en péril notre sécurité alimentaire déjà fragile», a encore dit M. Graziano da Silva.
La base de nos systèmes alimentaires gravement menacée
Le rapport souligne la réduction de la diversité végétale dans les champs des agriculteurs, l’augmentation du nombre de races d’élevage menacées de disparition et la hausse de la proportion de stocks de poissons surexploités.
Sur quelque 6 000 espèces de plantes cultivées à des fins alimentaires, moins de 200 contribuent de manière substantielle à la production alimentaire mondiale et neuf d'entre elles seulement représentent 66% de la production agricole totale .
La production animale mondiale repose sur environ 40 espèces animales, dont une poignée seulement fournit la grande majorité de la viande, du lait et des œufs. Sur les 7 745 races de bétail locales répertoriées par pays dans le monde, 26% sont menacées d'extinction.
Près du tiers des stocks de poisson sont surexploités et plus de la moitié ont atteint leur limite de résistance.
Les informations provenant des 91 pays qui ont contribué au rapport révèlent que les espèces alimentaires sauvages et de nombreuses espèces contribuant aux services écosystémiques essentiels à l'alimentation et à l'agriculture, notamment les pollinisateurs, les organismes du sol et les ennemis naturels des parasites, disparaissent rapidement.
Par exemple, les pays signalent que 24% de quelque 4 000 espèces d'aliments sauvages – principalement des plantes, des poissons et des mammifères – diminuent fortement. Mais la proportion des aliments sauvages en déclin serait encore plus importante, car l'état véritable de plus de la moitié des espèces d'aliments sauvages signalées est inconnu.
Le plus grand nombre d'espèces d'aliments sauvages en déclin est signalé dans des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, suivis de pays situés en Asie-Pacifique et en Afrique. Cela s’expliquerait peut-être par le fait que les espèces d'aliments sauvages sont davantage étudiées et /ou font l'objet de plus de rapports dans ces pays que dans d'autres.
De nombreuses espèces associées à la biodiversité sont également gravement menacées. Elles comprennent les oiseaux, les chauves-souris et les insectes qui contribuent à contrôler les parasites et les maladies, la biodiversité des sols et les pollinisateurs sauvages, tels que les papillons, les abeilles, les chauves-souris et les oiseaux.
Les forêts, les pâturages, les mangroves, les herbiers marins, les récifs coralliens et les zones humides en général – des écosystèmes essentiels qui fournissent de nombreux services à l'alimentation et à l'agriculture et abritent d'innombrables espèces – connaissent également un déclin rapide. »
Le réchauffement climatique n’est donc pas seul en cause dans ce déclin : c’est tout un ensemble de pratiques humaines et industrielles qu’il nous faut rectifier de toute urgence si nous espérons inverser cette tendance :
«Principales causes de perte de la biodiversité
Les principaux facteurs de la perte de la biodiversité alimentaire et agricole, cités par la plupart des pays déclarants, sontles changements dans l'utilisation et la gestion des terres et de l’eau, suivis par la pollution, la surexploitation et la surpêche, le changement climatique, la croissance démographique et l'urbanisation .
Dans le cas de la biodiversité associée, alors que toutes les régions signalent l'altération et la perte de l'habitat comme une menace majeure, les autres facteurs clés varient d'une région à l'autre. Ce sontla surexploitation, la chasse et le braconnage en Afrique; la déforestation, les changements dans l'utilisation des terres et l'intensification de l'agriculture en Europe et en Asie centrale; la surexploitation, les parasites, les maladies et les espèces envahissantes en Amérique latine et dans les Caraïbes; la surexploitation au Proche-Orient et en Afrique du Nord et la déforestation en Asie .
Les pratiques favorables à la biodiversité sont en hausse
Le rapport souligne qu’il y a quand même un intérêt croissant pour les pratiques et approches respectueuses de la biodiversité. Quatre-vingt pour cent des 91 pays déclarants indiquent utiliser une ou plusieurs pratiques et approches respectueuses de la biodiversité, telles que l’agriculture biologique, la lutte antiparasitaire intégrée, l’agriculture de conservation, la gestion durable des sols, l’agroécologie, la gestion durable des forêts, l’agroforesterie, les pratiques de diversification en aquaculture, l’approche écosystémique de la pêche et la restauration des écosystèmes.
Les efforts de conservation, à la fois sur site (par exemple, les zones protégées, la gestion de la ferme) et hors site (par exemple, les banques de gènes, les zoos, les collections de cultures, les jardins botaniques) augmentent également dans le monde, bien que les niveaux de couverture et de protection soient souvent inadéquats.
Inverser les tendances menant à la perte de la biodiversité
Bien que l’augmentation des pratiques respectueuses de la biodiversité soit encourageante, il reste encore beaucoup à faire pour mettre fin à l’érosion de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture.
La plupart des pays ont mis en place des cadres juridiques, politiques et institutionnels pour l'utilisation durable et la conservation de la biodiversité, mais ils sont souvent inadéquats ou insuffisants.
Le rapport appelle les gouvernements et la communauté internationale à déployer davantage d’efforts pour renforcer les cadres habilitants, créer des incitations et des mesures de partage des avantages, promouvoir les initiatives en faveur de la biodiversité et s'attaquer aux principaux facteurs de perte de la biodiversité.
Des efforts plus importants doivent également être déployés pour améliorer l'état des connaissances sur la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture, car de nombreuses lacunes en matière d'information subsistent, en particulier pour les espèces associées à la biodiversité. Nombre de ces espèces n'ont jamais été identifiées et décrites, en particulier les invertébrés et les micro-organismes. Plus de 99% des bactéries et des espèces protistes – et leur impact sur l'alimentation et l'agriculture – restent inconnues.
Il est nécessaire d'améliorer la collaboration entre les décideurs, les organisations de producteurs, les consommateurs, le secteur privé et les organisations de la société civile dans les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture et de l'environnement.
Les possibilités de développer plus de marchés pour des produits respectueux de la biodiversité pourraient être explorées davantage.
Le rapport souligne également le rôle que le grand public peut jouer dans la réduction des pressions sur la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture. Les consommateurs devraient être en mesure d’opter pour des produits cultivés de manière durable, d’acquérir directement sur les marchés des producteurs ou de boycotter les aliments considérés comme non durables. Dans plusieurs pays, les «citoyens scientifiques» jouent un rôle important dans la surveillance de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture.
Exemples d'impacts de la biodiversité sur les pertes alimentaires et agricoles et pratiques favorables à la biodiversité:
• En Gambie, les pertes massives d'aliments sauvages ont contraint les communautés à se tourner vers des aliments de remplacement, souvent issus de l'industrie, pour compléter leur régime alimentaire.
• En Égypte, la hausse des températures entraînera des déplacements vers le nord des aires de répartition des espèces de poissons, avec des répercussions sur la production halieutique.
• Au Népal, les pénuries de main-d'œuvre, les flux d'envois de fonds et la disponibilité croissante de produits alternatifs bon marché sur les marchés locaux ont contribué à l'abandon de cultures locales.
• Dans les forêts amazoniennes du Pérou, les changements climatiques devraient conduire à une «savannisation», avec des impacts négatifs sur l’approvisionnement en aliments sauvages.
• Les agriculteurs californiens laissent leurs champs de riz déborder en hiver au lieu de pratiquer le brulis après la saison de croissance. Cela fournit 111 000 hectares de zones humides et d'espaces ouverts à 230 espèces d'oiseaux, dont beaucoup sont en danger d'extinction. En conséquence, de nombreuses espèces se sont multipliées et le nombre de canards a doublé.
• En France, environ 300 000 hectares de terres sont gérés selon les principes de l’agroécologie.
• A Kiribati, l’élevage intégré de poissons (holothuries de sable, chanidés), de concombres de mer et d’algues assure des revenus et un approvisionnement régulier en nourriture, car malgré les conditions météorologiques changeantes, au moins un élément du système produit toujours des aliments. »
Source : La biodiversité, si cruciale pour notre alimentation et notre agriculture, disparaît de jour en jour, fao.org
« « En France, on a observé, pour le cas du blé mis en culture, un remplacement des variétés paysannes dites “populations” ou “variétés de pays”, présentant une certaine diversité génétique à l’intérieur de ces variétés, par des variétés modernes beaucoup plus homogènes. Alors que ces variétés de pays étaient plutôt cultivées localement ou régionalement, on a observé une généralisation des variétés modernes, basées sur un nombre de géniteurs limité, sur l’ensemble du territoire français, entrainant une homogénéisation génétique entre ces différents territoires », dit Robin Goffaux, chargé de mission à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Sans compter que les variétés dites « anciennes » sont telle une population humaine : chaque « individu » — plant de blé ou pied de tomate — diffère de l’autre. À l’inverse, les variétés dites « modernes » sont « composées de clones, des hybrides, sans aucune diversité génétique intravariétale », explique Frédéric Latour, du réseau Semences paysannes. Pour résumer, il y a donc de moins en moins d’espèces de plantes et d’animaux différentes, de moins en moins de variétés et de races différentes, et de moins en moins de différence génétique au sein d’une même race ou d’une même variété.
[…]Pour Julie Bélanger, il est encore possible d’enrayer le déclin : « Il y a un essor des initiatives et une volonté forte de changer les choses », observe-t-elle, tout en admettant que ces mesures soient pour le moment « insuffisantes ». « En Afrique de l’Est, le système du “push and pull” se développe rapidement, raconte-elle. Cela consiste à planter entre les rangs des cultures des plants qui attirent et piègent les insectes nuisibles, et en bordure d’autres qui attirent les insectes bénéfiques. »
Outre la diversification et le développement de pratiques agricoles plus vertueuses, telles l’agroécologie et l’agroforesterie, le rapport met en avant les efforts de conservation « hors site », c’est-à-dire dans des banques de gènes, des zoos, des collections cultivées, des jardins botaniques. Avec d’autres, Robin Goffaux réfléchit au sein de la section « ressources phytogénétiques » du comité technique pour la sélection : « Il s’agit d’identifier et d’accompagner les personnes et les structures qui préservent des variétés, en les cultivant ou en les gardant dans des conservatoires ou des banques de graines par exemple. »
Une approche « conservationniste » qui ne fait pas l’unanimité auprès des paysans, comme en témoigne Frédéric Latour : « La biodiversité est vue comme un stock de gènes à disposition des États et de l’industrie, et les paysans sont désormais considérés comme de gentils gestionnaires de ces ressources génétiques, analyse-t-il. D’un côté, on reconnaît leur rôle dans la conservation et le renouvellement de cette biodiversité cultivée, de l’autre on les maintient dépendant du système agro-industriel, qui lui a toujours la main mise sur la sélection et in fine sur le type de plantes cultivées en bout de chaîne. » Pour lui, une des clés du problème demeure les droits de propriété sur les semences : « Tant qu’il n’y aura pas de remise en cause des brevets, des biotechnologies, des méthodes intrusives de modification du génome, paysans et mangeurs resteront otages de ce système. »
« Si les producteurs, gardiens de cette biodiversité, sont fragilisés voire clochardisés, au bout d’un moment, ils n’ont plus la possibilité d’entretenir cette biodiversité, ajoute Bob Brac. Ce sont eux qui sont en relation directe avec le vivant, ils doivent être partie prenante des décisions politiques, des recherches et des mesures mises en œuvre. Et tout cela passe par des organisations paysannes autonomes et auto-organisées. »
Parmi les actions proposées par les organisations paysannes pour préserver la biodiversité, « la reconnaissance des droits collectifs des paysannes et paysans et des peuples autochtones à utiliser, échanger, obtenir, sélectionner et vendre leurs semences, leurs races d’animaux » figure en bonne place. À ce titre, des « maisons des semences » se disséminent peu à peu, qui permettent aux paysans d’échanger des savoir-faire, de se répartir certaines activités, de participer à des programmes de recherche, de conserver ou sélectionner de nouvelles variétés adaptées localement.
Source : L’effondrement de la biodiversité met en péril l’alimentation mondiale, reporterre.net
De la même manière, le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPEBS) met en cause l'utilisation des terres, l'exploitation directe des organismes (plantes, animaux), le changement climatique, les pollutions, et les espèces invasives :
« Un million d’espèces animales et végétales menacées d’extinction. Soit une espèce sur 8. Voilà le bilan du premier rapport d’évaluation de l’IPEBS. «La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégradent plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements même de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier», constate Robert Watson, son président.
Des causes bien identifiées
Un recul de la biodiversité qui est imputable à l’activité humaine, dont 5 facteurs aggravants ont été clairement identifiés par les experts. En l’occurrence, les changements d’usage des terres; l’exploitation directe des organismes (plantes, animaux); le changement climatique; la pollution et les espèces exotiques envahissantes. «Ces 5 facteurs directs résultent d’un ensemble de causes sous-jacentes (les facteurs indirects de changement), à leur tour sous-tendues par des valeurs et des comportements sociétaux qui incluent les modes de production et de consommation, la population humaine, la dynamique et les tendances, le commerce, les innovations technologiques et locales par le biais de la gouvernance mondiale.» »
Le réchauffement climatique est un facteur aggravant :
« Le rapport insiste évidemment sur le facteur climatique. Il rappelle que l’homme est responsable d’un réchauffement d'environ 1°C depuis la fin du XVIIIe siècle. Un rythme qui s’accélère: depuis 30 ans, la température moyenne globale augmente de 0,2° C par décennie.
Le réchauffement climatique aggrave les autres causes de l’érosion de la biodiversité. Fréquence et intensité des phénomènes climatiques extrêmes, incendies, inondations et sécheresses, montée du niveau de la mer. Autant de perturbateurs qui agissent sur la répartition des espèces (diminution des aires de répartition), la phénologie, ou encore sur les écosystèmes (blanchiment des coraux, etc.). »
Source : Déclin de la biodiversité : des causes bien identifiées, journaldelenvironnement.net
Notons que les phénomènes climatiques extrêmes dus au réchauffement climatique ont également un impact désastreux sur l’alimentation humaine, en provoquant des famines dans les zones touchées par la sécheresse et les inondations :
« Avant le dernier rapport alarmiste du GIEC, un rapport de l'ONU pointait en septembre la hausse, depuis la troisième année consécutive, du nombre de personnes souffrant ou mourant de faim. Cette inversion de tendance, vers une progression de la sous-alimentation alors que celle-ci régressait depuis dix ans, est due à la multiplication des aléas climatiques, selon cinq agences onusiennes. Inondations et sécheresses sont autant d'écueils auxquels les populations vont faire face au fur et à mesure que le réchauffement global s'accélère.
[…]Sécheresse et variabilité du climat
Au sein de l'ONG Action contre la faim, la conscience du problème posé par le réchauffement global est particulièrement aiguë. Valentin Brochard, chargé du plaidoyer pour la sécurité alimentaire et les moyens d'existence, impute au réchauffement un "double impact" sur l'agriculture. D'une part, expose-t-il, il va y avoir "une multiplication des phénomènes extrêmes, sécheresses et tsunamis qui ont doublé depuis le début des années 90". "La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) considère que 80% des dégâts faits aux cultures sont liés à la sécheresse", rappelle-t-il.
D'autre part, une "variabilité climatique" va mettre à mal l'agriculture de pays où elle est déjà fragile. "Les pluies deviennent moins prévisibles et plus intenses", précise Valentin Brochard. "Dans la bande sahélienne, 65% de la population vit de l'agriculture. Or, il n'existe qu'une seule saison des pluies. Si elle intervient trop tard, les semailles risquent de pâtir du manque d'eau. Et si elle a lieu trop tôt et qu'il pleut trop, les cultures peuvent pourrir." Le même type de problème se pose pour "le pastoralisme transhumant qui fait vivre 30% de la population". La difficulté pour les éleveurs devient alors de mener le bétail sur des terres où elles peuvent se nourrir. Tout cela, rappelle notre interlocuteur, sur "des sols sols déjà dégradés par des pratiques agricoles non durables".
[…] Alors que faire face à la catastrophe annoncée? Changer de modèle d'agriculture, Sans doute, insiste Valentin Brochard, et s'inscrire dans un nouveau paradigme, vers plus de durabilité. Le cercle vicieux tient au fait que "nos modèles agricoles génèrent 21% de l'ensemble des gaz à effet de serre". "Et 70% si l'on prend en compte toute la filière agroalimentaire."
Avec l'effondrement de la biodiversité, la raréfaction des terres arables, le réchauffement global va entraîner une vague migratoire de l'ordre de "250 millions de réfugiés climatiques d'ici 2050". "L'Europe ne sera pas le continent le plus touché. Mais il s'agit plus d'une question d'éthique que de migration. Ceux qui sont le plus touchés par les conséquences du réchauffement global, sont ceux qui y ont le moins contribué", rappelle Action contre la faim. »
Source : Le réchauffement climatique aggrave la faim dans le monde, bfmtv.com
Pour aller plus loin :
- Le déclin massif de la biodiversité menace l’humanité, lemonde.fr
- Alerte sur la biodiversité : une espèce sur 8 est menacée d'extinction ! futura-sciences.com
- Rapport du "Giec de la biodiversité" : "Le temps est compté" pour éviter une extinction de masse, alerte un expert, lci.fr
Bonne journée.
Le 22 février dernier, la FAO a publié le premier rapport mondial sur l'état de la biodiversité qui sous-tend nos systèmes alimentaires. Le constat est alarmant :
« 22 février 2019, Rome - Le premier rapport du genre sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture présente des preuves de plus en plus tangibles et inquiétantes que
Une fois perdue, prévient le rapport de la FAO diffusé aujourd'hui, la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture -- c'est-à-dire toutes les espèces qui sous-tendent nos systèmes alimentaires et soutiennent les personnes qui cultivent et/ou produisent notre nourriture -- ne peut plus être récupérée.
La biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture comprend toutes les plantes et tous les animaux –sauvages et d’élevage – qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. C'est aussi la myriade d'organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la «biodiversité associée». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu'insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l'eau et l'air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.
Le rapport, élaboré par la FAO sous la direction de la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, examine tous ces éléments. Il s’appuie sur les informations fournies spécifiquement pour son élaboration par 91 pays et sur l'analyse des dernières données mondiales.
«
«Moins de biodiversité signifie que les plantes et les animaux sont plus vulnérables aux parasites et aux maladies. En plus de notre dépendance à l’égard d’un nombre décroissant d'espèces pour nous nourrir, la perte croissante de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture met en péril notre sécurité alimentaire déjà fragile», a encore dit M. Graziano da Silva.
Le rapport souligne la réduction de la diversité végétale dans les champs des agriculteurs, l’augmentation du nombre de races d’élevage menacées de disparition et la hausse de la proportion de stocks de poissons surexploités.
La production animale mondiale repose sur environ 40 espèces animales, dont une poignée seulement fournit la grande majorité de la viande, du lait et des œufs. Sur les 7 745 races de bétail locales répertoriées par pays dans le monde, 26% sont menacées d'extinction.
Près du tiers des stocks de poisson sont surexploités et plus de la moitié ont atteint leur limite de résistance.
Les informations provenant des 91 pays qui ont contribué au rapport révèlent que les espèces alimentaires sauvages et de nombreuses espèces contribuant aux services écosystémiques essentiels à l'alimentation et à l'agriculture, notamment les pollinisateurs, les organismes du sol et les ennemis naturels des parasites, disparaissent rapidement.
Par exemple, les pays signalent que 24% de quelque 4 000 espèces d'aliments sauvages – principalement des plantes, des poissons et des mammifères – diminuent fortement. Mais la proportion des aliments sauvages en déclin serait encore plus importante, car l'état véritable de plus de la moitié des espèces d'aliments sauvages signalées est inconnu.
Le plus grand nombre d'espèces d'aliments sauvages en déclin est signalé dans des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, suivis de pays situés en Asie-Pacifique et en Afrique. Cela s’expliquerait peut-être par le fait que les espèces d'aliments sauvages sont davantage étudiées et /ou font l'objet de plus de rapports dans ces pays que dans d'autres.
De nombreuses espèces associées à la biodiversité sont également gravement menacées. Elles comprennent les oiseaux, les chauves-souris et les insectes qui contribuent à contrôler les parasites et les maladies, la biodiversité des sols et les pollinisateurs sauvages, tels que les papillons, les abeilles, les chauves-souris et les oiseaux.
Les forêts, les pâturages, les mangroves, les herbiers marins, les récifs coralliens et les zones humides en général – des écosystèmes essentiels qui fournissent de nombreux services à l'alimentation et à l'agriculture et abritent d'innombrables espèces – connaissent également un déclin rapide. »
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Les principaux facteurs de la perte de la biodiversité alimentaire et agricole, cités par la plupart des pays déclarants, sont
Dans le cas de la biodiversité associée, alors que toutes les régions signalent l'altération et la perte de l'habitat comme une menace majeure, les autres facteurs clés varient d'une région à l'autre. Ce sont
Le rapport souligne qu’il y a quand même un intérêt croissant pour les pratiques et approches respectueuses de la biodiversité. Quatre-vingt pour cent des 91 pays déclarants indiquent utiliser une ou plusieurs pratiques et approches respectueuses de la biodiversité, telles que l’agriculture biologique, la lutte antiparasitaire intégrée, l’agriculture de conservation, la gestion durable des sols, l’agroécologie, la gestion durable des forêts, l’agroforesterie, les pratiques de diversification en aquaculture, l’approche écosystémique de la pêche et la restauration des écosystèmes.
Les efforts de conservation, à la fois sur site (par exemple, les zones protégées, la gestion de la ferme) et hors site (par exemple, les banques de gènes, les zoos, les collections de cultures, les jardins botaniques) augmentent également dans le monde, bien que les niveaux de couverture et de protection soient souvent inadéquats.
Bien que l’augmentation des pratiques respectueuses de la biodiversité soit encourageante, il reste encore beaucoup à faire pour mettre fin à l’érosion de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture.
La plupart des pays ont mis en place des cadres juridiques, politiques et institutionnels pour l'utilisation durable et la conservation de la biodiversité, mais ils sont souvent inadéquats ou insuffisants.
Le rapport appelle les gouvernements et la communauté internationale à déployer davantage d’efforts pour renforcer les cadres habilitants, créer des incitations et des mesures de partage des avantages, promouvoir les initiatives en faveur de la biodiversité et s'attaquer aux principaux facteurs de perte de la biodiversité.
Des efforts plus importants doivent également être déployés pour améliorer l'état des connaissances sur la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture, car de nombreuses lacunes en matière d'information subsistent, en particulier pour les espèces associées à la biodiversité. Nombre de ces espèces n'ont jamais été identifiées et décrites, en particulier les invertébrés et les micro-organismes. Plus de 99% des bactéries et des espèces protistes – et leur impact sur l'alimentation et l'agriculture – restent inconnues.
Il est nécessaire d'améliorer la collaboration entre les décideurs, les organisations de producteurs, les consommateurs, le secteur privé et les organisations de la société civile dans les secteurs de l'alimentation, de l'agriculture et de l'environnement.
Les possibilités de développer plus de marchés pour des produits respectueux de la biodiversité pourraient être explorées davantage.
Le rapport souligne également le rôle que le grand public peut jouer dans la réduction des pressions sur la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture. Les consommateurs devraient être en mesure d’opter pour des produits cultivés de manière durable, d’acquérir directement sur les marchés des producteurs ou de boycotter les aliments considérés comme non durables. Dans plusieurs pays, les «citoyens scientifiques» jouent un rôle important dans la surveillance de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture.
• En Gambie, les pertes massives d'aliments sauvages ont contraint les communautés à se tourner vers des aliments de remplacement, souvent issus de l'industrie, pour compléter leur régime alimentaire.
• En Égypte, la hausse des températures entraînera des déplacements vers le nord des aires de répartition des espèces de poissons, avec des répercussions sur la production halieutique.
• Au Népal, les pénuries de main-d'œuvre, les flux d'envois de fonds et la disponibilité croissante de produits alternatifs bon marché sur les marchés locaux ont contribué à l'abandon de cultures locales.
• Dans les forêts amazoniennes du Pérou, les changements climatiques devraient conduire à une «savannisation», avec des impacts négatifs sur l’approvisionnement en aliments sauvages.
• Les agriculteurs californiens laissent leurs champs de riz déborder en hiver au lieu de pratiquer le brulis après la saison de croissance. Cela fournit 111 000 hectares de zones humides et d'espaces ouverts à 230 espèces d'oiseaux, dont beaucoup sont en danger d'extinction. En conséquence, de nombreuses espèces se sont multipliées et le nombre de canards a doublé.
• En France, environ 300 000 hectares de terres sont gérés selon les principes de l’agroécologie.
• A Kiribati, l’élevage intégré de poissons (holothuries de sable, chanidés), de concombres de mer et d’algues assure des revenus et un approvisionnement régulier en nourriture, car malgré les conditions météorologiques changeantes, au moins un élément du système produit toujours des aliments. »
Source : La biodiversité, si cruciale pour notre alimentation et notre agriculture, disparaît de jour en jour, fao.org
« « En France, on a observé, pour le cas du blé mis en culture, un remplacement des variétés paysannes dites “populations” ou “variétés de pays”, présentant une certaine diversité génétique à l’intérieur de ces variétés, par des variétés modernes beaucoup plus homogènes. Alors que ces variétés de pays étaient plutôt cultivées localement ou régionalement, on a observé une généralisation des variétés modernes, basées sur un nombre de géniteurs limité, sur l’ensemble du territoire français, entrainant une homogénéisation génétique entre ces différents territoires », dit Robin Goffaux, chargé de mission à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Sans compter que les variétés dites « anciennes » sont telle une population humaine : chaque « individu » — plant de blé ou pied de tomate — diffère de l’autre. À l’inverse, les variétés dites « modernes » sont « composées de clones, des hybrides, sans aucune diversité génétique intravariétale », explique Frédéric Latour, du réseau Semences paysannes. Pour résumer, il y a donc de moins en moins d’espèces de plantes et d’animaux différentes, de moins en moins de variétés et de races différentes, et de moins en moins de différence génétique au sein d’une même race ou d’une même variété.
[…]Pour Julie Bélanger, il est encore possible d’enrayer le déclin : « Il y a un essor des initiatives et une volonté forte de changer les choses », observe-t-elle, tout en admettant que ces mesures soient pour le moment « insuffisantes ». « En Afrique de l’Est, le système du “push and pull” se développe rapidement, raconte-elle. Cela consiste à planter entre les rangs des cultures des plants qui attirent et piègent les insectes nuisibles, et en bordure d’autres qui attirent les insectes bénéfiques. »
Outre la diversification et le développement de pratiques agricoles plus vertueuses, telles l’agroécologie et l’agroforesterie, le rapport met en avant les efforts de conservation « hors site », c’est-à-dire dans des banques de gènes, des zoos, des collections cultivées, des jardins botaniques. Avec d’autres, Robin Goffaux réfléchit au sein de la section « ressources phytogénétiques » du comité technique pour la sélection : « Il s’agit d’identifier et d’accompagner les personnes et les structures qui préservent des variétés, en les cultivant ou en les gardant dans des conservatoires ou des banques de graines par exemple. »
Une approche « conservationniste » qui ne fait pas l’unanimité auprès des paysans, comme en témoigne Frédéric Latour : « La biodiversité est vue comme un stock de gènes à disposition des États et de l’industrie, et les paysans sont désormais considérés comme de gentils gestionnaires de ces ressources génétiques, analyse-t-il. D’un côté, on reconnaît leur rôle dans la conservation et le renouvellement de cette biodiversité cultivée, de l’autre on les maintient dépendant du système agro-industriel, qui lui a toujours la main mise sur la sélection et in fine sur le type de plantes cultivées en bout de chaîne. » Pour lui, une des clés du problème demeure les droits de propriété sur les semences : « Tant qu’il n’y aura pas de remise en cause des brevets, des biotechnologies, des méthodes intrusives de modification du génome, paysans et mangeurs resteront otages de ce système. »
« Si les producteurs, gardiens de cette biodiversité, sont fragilisés voire clochardisés, au bout d’un moment, ils n’ont plus la possibilité d’entretenir cette biodiversité, ajoute Bob Brac. Ce sont eux qui sont en relation directe avec le vivant, ils doivent être partie prenante des décisions politiques, des recherches et des mesures mises en œuvre. Et tout cela passe par des organisations paysannes autonomes et auto-organisées. »
Parmi les actions proposées par les organisations paysannes pour préserver la biodiversité, « la reconnaissance des droits collectifs des paysannes et paysans et des peuples autochtones à utiliser, échanger, obtenir, sélectionner et vendre leurs semences, leurs races d’animaux » figure en bonne place. À ce titre, des « maisons des semences » se disséminent peu à peu, qui permettent aux paysans d’échanger des savoir-faire, de se répartir certaines activités, de participer à des programmes de recherche, de conserver ou sélectionner de nouvelles variétés adaptées localement.
Source : L’effondrement de la biodiversité met en péril l’alimentation mondiale, reporterre.net
De la même manière, le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPEBS) met en cause l'utilisation des terres, l'exploitation directe des organismes (plantes, animaux), le changement climatique, les pollutions, et les espèces invasives :
« Un million d’espèces animales et végétales menacées d’extinction. Soit une espèce sur 8. Voilà le bilan du premier rapport d’évaluation de l’IPEBS. «La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégradent plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements même de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier», constate Robert Watson, son président.
Un recul de la biodiversité qui est imputable à l’activité humaine, dont 5 facteurs aggravants ont été clairement identifiés par les experts. En l’occurrence, les changements d’usage des terres; l’exploitation directe des organismes (plantes, animaux); le changement climatique; la pollution et les espèces exotiques envahissantes. «Ces 5 facteurs directs résultent d’un ensemble de causes sous-jacentes (les facteurs indirects de changement), à leur tour sous-tendues par des valeurs et des comportements sociétaux qui incluent les modes de production et de consommation, la population humaine, la dynamique et les tendances, le commerce, les innovations technologiques et locales par le biais de la gouvernance mondiale.» »
Le réchauffement climatique est un facteur aggravant :
« Le rapport insiste évidemment sur le facteur climatique. Il rappelle que l’homme est responsable d’un réchauffement d'environ 1°C depuis la fin du XVIIIe siècle. Un rythme qui s’accélère: depuis 30 ans, la température moyenne globale augmente de 0,2° C par décennie.
Le réchauffement climatique aggrave les autres causes de l’érosion de la biodiversité. Fréquence et intensité des phénomènes climatiques extrêmes, incendies, inondations et sécheresses, montée du niveau de la mer. Autant de perturbateurs qui agissent sur la répartition des espèces (diminution des aires de répartition), la phénologie, ou encore sur les écosystèmes (blanchiment des coraux, etc.). »
Source : Déclin de la biodiversité : des causes bien identifiées, journaldelenvironnement.net
Notons que les phénomènes climatiques extrêmes dus au réchauffement climatique ont également un impact désastreux sur l’alimentation humaine, en provoquant des famines dans les zones touchées par la sécheresse et les inondations :
« Avant le dernier rapport alarmiste du GIEC, un rapport de l'ONU pointait en septembre la hausse, depuis la troisième année consécutive, du nombre de personnes souffrant ou mourant de faim. Cette inversion de tendance, vers une progression de la sous-alimentation alors que celle-ci régressait depuis dix ans, est due à la multiplication des aléas climatiques, selon cinq agences onusiennes. Inondations et sécheresses sont autant d'écueils auxquels les populations vont faire face au fur et à mesure que le réchauffement global s'accélère.
[…]
Au sein de l'ONG Action contre la faim, la conscience du problème posé par le réchauffement global est particulièrement aiguë. Valentin Brochard, chargé du plaidoyer pour la sécurité alimentaire et les moyens d'existence, impute au réchauffement un "double impact" sur l'agriculture. D'une part, expose-t-il, il va y avoir "une multiplication des phénomènes extrêmes, sécheresses et tsunamis qui ont doublé depuis le début des années 90". "La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) considère que 80% des dégâts faits aux cultures sont liés à la sécheresse", rappelle-t-il.
D'autre part, une "variabilité climatique" va mettre à mal l'agriculture de pays où elle est déjà fragile. "Les pluies deviennent moins prévisibles et plus intenses", précise Valentin Brochard. "Dans la bande sahélienne, 65% de la population vit de l'agriculture. Or, il n'existe qu'une seule saison des pluies. Si elle intervient trop tard, les semailles risquent de pâtir du manque d'eau. Et si elle a lieu trop tôt et qu'il pleut trop, les cultures peuvent pourrir." Le même type de problème se pose pour "le pastoralisme transhumant qui fait vivre 30% de la population". La difficulté pour les éleveurs devient alors de mener le bétail sur des terres où elles peuvent se nourrir. Tout cela, rappelle notre interlocuteur, sur "des sols sols déjà dégradés par des pratiques agricoles non durables".
[…] Alors que faire face à la catastrophe annoncée? Changer de modèle d'agriculture, Sans doute, insiste Valentin Brochard, et s'inscrire dans un nouveau paradigme, vers plus de durabilité. Le cercle vicieux tient au fait que "nos modèles agricoles génèrent 21% de l'ensemble des gaz à effet de serre". "Et 70% si l'on prend en compte toute la filière agroalimentaire."
Avec l'effondrement de la biodiversité, la raréfaction des terres arables, le réchauffement global va entraîner une vague migratoire de l'ordre de "250 millions de réfugiés climatiques d'ici 2050". "L'Europe ne sera pas le continent le plus touché. Mais il s'agit plus d'une question d'éthique que de migration. Ceux qui sont le plus touchés par les conséquences du réchauffement global, sont ceux qui y ont le moins contribué", rappelle Action contre la faim. »
Source : Le réchauffement climatique aggrave la faim dans le monde, bfmtv.com
- Le déclin massif de la biodiversité menace l’humanité, lemonde.fr
- Alerte sur la biodiversité : une espèce sur 8 est menacée d'extinction ! futura-sciences.com
- Rapport du "Giec de la biodiversité" : "Le temps est compté" pour éviter une extinction de masse, alerte un expert, lci.fr
Bonne journée.
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