Question d'origine :
Bonjour,
est-il envisageable de détruire les déchets nucléaires en les envoyant dans le soleil ?
Merci !
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 13/08/2019 à 09h27
Bonjour,
Réponse du département Sciences et techniques
Tout d’abord rappelons ce qu’est un « déchet radioactif » en nous basant sur la définition gigogne proposée en p. 11 de l’ouvrage Les déchets nucléaires : état des lieux et perspectives :
« Une substance radioactive est une substance qui contient des radionucléides, naturels ou artificiels, dont l’activité ou la concentration justifie un contrôle de radioprotection.
Une matière radioactive est une substance radioactive pour laquelle une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement.
Un combustible nucléaire est regardé comme un combustible usé lorsque, après avoir été irradié dans le cœur d’un réacteur, il est définitivement retiré.
Les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est prévue ou envisagée.
Les déchets radioactifs ultimes sont des déchets qui ne peuvent plus être traités dans les conditions techniques et économiques du moment notamment par extraction de leur part valorisable ou par réduction de leur caractère polluant ou dangereux ».
L’ouvrage Parlons nucléaire en 30 questions explique p. 76 les différentes durées de vie des déchets nucléaires :
« Les déchets à vie courte (VC) sont ceux dont la période est inférieure ou égale à 31 ans. On parle de vie très courte (VTC) pour ceux dont la période est inférieure à 100 jours. Les déchets à vie longue (VL) sont ceux dont la période dépasse 31 ans. Dans certains cas elle atteint des milliers voire des millions d’années » et de poursuivre page 78 « 96% des déchets conditionnés sont à vie courte et ne concentrent que 1% de la radioactivité totale. Les 4% restants sont des déchets à longue vie ».
Ce sont bien sûr ces derniers qui posent de gros soucis de traitement à l’Humanité…
Aujourd’hui, comme cité p. 271 de l’ouvrage Les déchets nucléaires : état des lieux et perspectives :
« Le stockage géologique en profondeur semble la seule solution de gestion à très long terme dont la sûreté n’exige pas le contrôle continu de la société. Un consensus international s’est établi sur cette question, tant au niveau de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) que de l’Agence pour l’Energie Nucléaire (AEN) de l’Organisation de Coopération de Développement Economiques (OCDE). Aucune solution alternative n’est apparue, ni en France, ni ailleurs dans le monde ».
Pourtant, pour en revenir à votre question, dans les années 70, la NASA a étudié la possibilité d’envoyer nos déchets nucléaires dans l’espace et plus particulièrement vers le soleil. Bien qu’intéressante, cette solution n’a pas été retenue en raison notamment de difficultés techniques. Hubert Reeves, dans cette courte vidéo, l’explique bien.
Le magazine Sciences et vie répond également très clairement à cette question posée en décembre 2012 par un lecteur :
«Pourrait-on expédier nos déchets radioactifs dans l'espace ?
Question de Cyril Forestier, Paris 17e
La Nasa avait étudié la question à la fin des années 1970… pour conclure qu'expédier ces déchets sur la Lune ou en orbite autour du Soleil étaient les options les plus intéressantes. Seulement une navette spatiale ne pouvant transporter qu'environ 15 % de son poids de déchets radioactifs, le convoi ne peut donc guère dépasser 4 tonnes. Les expédier hors du système solaire demanderait de propulser le véhicule à grande vitesse : la charge ne pourrait donc être que de quelques centaines de kilogrammes. Les envoyer dans le Soleil présente les mêmes désavantages. Or, la France à elle seule produit chaque année 50 000 tonnes de déchets nucléaires. Le nombre de lancers nécessaires deviendrait dès lors hors de prix. De plus, le taux de réussite des meilleurs lanceurs atteint 98 %. Sur cent navettes bourrées de déchets nucléaires, deux sont donc susceptibles d'exploser en vol et de faire retomber leur cargaison sur Terre… Intolérable. Selon Areva, les niveaux de risque dans le domaine du nucléaire doivent rester inférieurs à 1 pour 100 000. »
Enfin, pour en savoir plus sur les différentes possibilités qui ont été ou sont envisagées pour traiter ce « très épineux problèmes » des déchets nucléaires, Le Monde propose cette vidéo simple et pédagogique que vient compléter cet article publié le 12 juin dernier par le journaliste Pierre Le Hir dans Le Monde toujours : Des solutions plus ou moins farfelues pour gérer les rebuts nucléaires.
Bonne journée
Tout d’abord rappelons ce qu’est un « déchet radioactif » en nous basant sur la définition gigogne proposée en p. 11 de l’ouvrage Les déchets nucléaires : état des lieux et perspectives :
« Une substance radioactive est une substance qui contient des radionucléides, naturels ou artificiels, dont l’activité ou la concentration justifie un contrôle de radioprotection.
Une matière radioactive est une substance radioactive pour laquelle une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée, le cas échéant après traitement.
Un combustible nucléaire est regardé comme un combustible usé lorsque, après avoir été irradié dans le cœur d’un réacteur, il est définitivement retiré.
Les déchets radioactifs sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est prévue ou envisagée.
Les déchets radioactifs ultimes sont des déchets qui ne peuvent plus être traités dans les conditions techniques et économiques du moment notamment par extraction de leur part valorisable ou par réduction de leur caractère polluant ou dangereux ».
L’ouvrage Parlons nucléaire en 30 questions explique p. 76 les différentes durées de vie des déchets nucléaires :
« Les déchets à vie courte (VC) sont ceux dont la période est inférieure ou égale à 31 ans. On parle de vie très courte (VTC) pour ceux dont la période est inférieure à 100 jours. Les déchets à vie longue (VL) sont ceux dont la période dépasse 31 ans. Dans certains cas elle atteint des milliers voire des millions d’années » et de poursuivre page 78 « 96% des déchets conditionnés sont à vie courte et ne concentrent que 1% de la radioactivité totale. Les 4% restants sont des déchets à longue vie ».
Ce sont bien sûr ces derniers qui posent de gros soucis de traitement à l’Humanité…
Aujourd’hui, comme cité p. 271 de l’ouvrage Les déchets nucléaires : état des lieux et perspectives :
« Le stockage géologique en profondeur semble la seule solution de gestion à très long terme dont la sûreté n’exige pas le contrôle continu de la société. Un consensus international s’est établi sur cette question, tant au niveau de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) que de l’Agence pour l’Energie Nucléaire (AEN) de l’Organisation de Coopération de Développement Economiques (OCDE). Aucune solution alternative n’est apparue, ni en France, ni ailleurs dans le monde ».
Pourtant, pour en revenir à votre question, dans les années 70, la NASA a étudié la possibilité d’envoyer nos déchets nucléaires dans l’espace et plus particulièrement vers le soleil. Bien qu’intéressante, cette solution n’a pas été retenue en raison notamment de difficultés techniques. Hubert Reeves, dans cette courte vidéo, l’explique bien.
Le magazine Sciences et vie répond également très clairement à cette question posée en décembre 2012 par un lecteur :
«
Question de Cyril Forestier, Paris 17e
La Nasa avait étudié la question à la fin des années 1970… pour conclure qu'expédier ces déchets sur la Lune ou en orbite autour du Soleil étaient les options les plus intéressantes. Seulement une navette spatiale ne pouvant transporter qu'environ 15 % de son poids de déchets radioactifs, le convoi ne peut donc guère dépasser 4 tonnes. Les expédier hors du système solaire demanderait de propulser le véhicule à grande vitesse : la charge ne pourrait donc être que de quelques centaines de kilogrammes. Les envoyer dans le Soleil présente les mêmes désavantages. Or, la France à elle seule produit chaque année 50 000 tonnes de déchets nucléaires. Le nombre de lancers nécessaires deviendrait dès lors hors de prix. De plus, le taux de réussite des meilleurs lanceurs atteint 98 %. Sur cent navettes bourrées de déchets nucléaires, deux sont donc susceptibles d'exploser en vol et de faire retomber leur cargaison sur Terre… Intolérable. Selon Areva, les niveaux de risque dans le domaine du nucléaire doivent rester inférieurs à 1 pour 100 000. »
Enfin, pour en savoir plus sur les différentes possibilités qui ont été ou sont envisagées pour traiter ce « très épineux problèmes » des déchets nucléaires, Le Monde propose cette vidéo simple et pédagogique que vient compléter cet article publié le 12 juin dernier par le journaliste Pierre Le Hir dans Le Monde toujours : Des solutions plus ou moins farfelues pour gérer les rebuts nucléaires.
Bonne journée
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