Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
Puisque la mode semble être cette année celle d'étapes raccourcies voire minuscules pour le Tour de France (même si la moyenne horaire reste impressionnante!) existerait il des études de la société organisatrice pour diminuer le parcours et rendre ainsi la course plus nerveuse et de préférence à l'abri des parcours réputés pour leurs coulées de boues et leurs orages dévastateurs ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/07/2019 à 11h58
Bonjour,
Vous faites allusion au raccourcissement de 130 à 59,5 km de la 20e étape du tour de France 2019, qui s’est déroulée le 27 juillet, du fait des intempéries ayant entraîné l'interruption de l’étape de la veille (Source : L’Equipe).
Selon L’Equipe toujours, cette décisionredéfinit complètement les enjeux de l’étape , notamment en ce qui concerne la gestion des dénivelés :
« En escamotant le Cormet de Roselend, passage montagneux flirtant avec les 2 000 m d'altitude et classé en 1re catégorie (19 km à 6 %), puis la plus négligeable côte de Longefoy (2e cat., 6,6 km à 6,5 %), le Tour perd une première partie de choix dans l'échelle des difficultés. L'étape de samedi se transforme ainsi en «une course de côte vers Val Thorens », comme le définissait Christian Prudhomme à l'annonce de cette décision. »
Mais si selon un article de Libération le raccourcissement de l’étape a été un soulagement pour certains coureurs (« Nous sommes tous cramés »), a déclaré Lilian Calmejane, d’autres insistent sur le fait que les résultats ne sont pas faussés pour autant :
« Cette distance allégée a-t-elle eu une incidence sur le spectacle sportif, la stratégie des équipes et, partant, le résultat du jour ? Tanel Kangert, le grimpeur d’EF-Education First, pense que non, à la lumière d’un podium de l’étape bétonné par des grimpeurs d’expérience : l’Italien Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) devant deux Espagnols du Team Movistar, Alejandro Valverde et Mikel Landa. Pour l’Estonien : «Ça ne change rien. On retrouve aujourd’hui les mêmes favoris et le même scénario que pour une arrivée au sommet "classique". Beaucoup de coureurs sont restés dans les roues pour ne pas gaspiller d’énergie sur la montée de Val Thorens, longue et roulante. Il y a eu deux courses, l’une pour le maillot jaune, l’autre pour la victoire d’étape. Bref, c’était comme d’habitude !» »
La fin de l’article va tout à fait dans le sens de votre hypothèse :
« Ces étapes de poche pourraient cependant se répéter dans les prochaines années, les organisateurs estimant que la course n’en est queplus nerveuse et donc plus théâtrale – l’an passé, ils limitaient à 65 km une étape pyrénéenne entre Luchon et le Col du Portet. Alexis Vuillermoz, puncheur-grimpeur d’AG2R la Mondiale, est du même avis : «Ce type d’étape était vraiment intéressant. Pas de temps mort , de belles attaques, un spectacle de deux heures : les téléspectateurs ont été gâtés ! Peut-être faudrait-il imaginer davantage d’étapes comme celle-ci à l’avenir.» »
Cela dit, selon un article du Parisien, cette étape tronquée ne fut pas la plus courte de l’histoire de la compétition :
« Nous avons scruté les précédentes éditions depuis 1945 du Tour de France pour retrouver la trace d'étapes en ligne (hors prologue et contre-la montre) plus courtes. Il y en a eu six, à chaque fois en montagne. Trois d'entre elles étaient en fait des demi-étapes.
Tour 1971 : 19,6 km entre Luchon et Superbagnères
Ce 13 juillet 1971, Eddy Merckx vient de reprendre la tête du classement général, à l'issue de la 14e étape de la veille. […] La course se poursuit avec cette 15e étape, quasiment exclusivement composée de la montée vers Subargnères (18,5 km à 6,3 %). Sous la pluie, l'Espagnol José Manuel Fuente place une attaque décisive à 6 km du sommet et l'emporte en solitaire, signant sa deuxième victime d'étape consécutive. Merckx conserve le maillot jaune, qu'il portera à nouveau le lendemain et ne perdra plus jusqu'à l'arrivée à Paris, le 18 juillet.
Tour 1972 : 28 km entre Aix-les-Bains et Mont Revard
Et de quatre ! Le Français Cyrille Guimard , déjà vainqueur de trois étapes sur le Tour 72, s'impose ce 17 juillet, au Mont Revard, en venant à bout des 28 km de l'étape (dont 21,3 km d'ascension). Et pourtant, sur la ligne d'arrivée à 1500 m d'altitude, c'est Eddy Merckx qui lève son bras droit, pensant avoir gagné ! Mais le Belge n'a pas vu Guimard débarquer à pleine vitesse et jeter son vélo sur la ligne, lui permettant de l'emporter d'un quart de roue.
[…]
Tour 1996 : 46 km entre Le Monêtier-les-Bains et Sestrières
[…] Cette 9e étape était longue de 46 km. Comme pour celle de ce samedi 27 juillet 2019, elle a été largement rabotée à cause des conditions météo. Le départ devait initialement être donné à Val d'Isère, et la course s'étendre sur 190 km. Sauf que les cols de l'Iseran (déjà !) et du Galibier étaient impraticables.
1977, 1985, 1988 : trois courtes demi-étapes
À ces trois étapes, il faut en ajouter trois autres. Mais ce sont en réalité des demi-étapes, c'est-à-dire que les coureurs devaient en parcourir une autre sur la même journée. D'où le choix de les classer à part (même s'il y a bien eu un vainqueur d'étape et un podium à chacune de ces demi-étapes).
Il s'agit d'une boucle à l'arrivée et au départ de Fribourg-en-Brisgau, le 15 juillet 1977 (46 km) ; d'une étape entre Luz-Saint-Sauveur et le Col d'Aubisque, le 17 juillet 1985 (52,5 km) ; et d'une autre entre Tarbes et Pau, le 19 juillet 1988 (38 km). »
Bonne journée.
Vous faites allusion au raccourcissement de 130 à 59,5 km de la 20e étape du tour de France 2019, qui s’est déroulée le 27 juillet, du fait des intempéries ayant entraîné l'interruption de l’étape de la veille (Source : L’Equipe).
Selon L’Equipe toujours, cette décision
« En escamotant le Cormet de Roselend, passage montagneux flirtant avec les 2 000 m d'altitude et classé en 1re catégorie (19 km à 6 %), puis la plus négligeable côte de Longefoy (2e cat., 6,6 km à 6,5 %), le Tour perd une première partie de choix dans l'échelle des difficultés. L'étape de samedi se transforme ainsi en «
Mais si selon un article de Libération le raccourcissement de l’étape a été un soulagement pour certains coureurs (« Nous sommes tous cramés »), a déclaré Lilian Calmejane, d’autres insistent sur le fait que les résultats ne sont pas faussés pour autant :
« Cette distance allégée a-t-elle eu une incidence sur le spectacle sportif, la stratégie des équipes et, partant, le résultat du jour ? Tanel Kangert, le grimpeur d’EF-Education First, pense que non, à la lumière d’un podium de l’étape bétonné par des grimpeurs d’expérience : l’Italien Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) devant deux Espagnols du Team Movistar, Alejandro Valverde et Mikel Landa. Pour l’Estonien : «Ça ne change rien. On retrouve aujourd’hui les mêmes favoris et le même scénario que pour une arrivée au sommet "classique". Beaucoup de coureurs sont restés dans les roues pour ne pas gaspiller d’énergie sur la montée de Val Thorens, longue et roulante. Il y a eu deux courses, l’une pour le maillot jaune, l’autre pour la victoire d’étape. Bref, c’était comme d’habitude !» »
La fin de l’article va tout à fait dans le sens de votre hypothèse :
« Ces étapes de poche pourraient cependant se répéter dans les prochaines années, les organisateurs estimant que la course n’en est que
Cela dit, selon un article du Parisien, cette étape tronquée ne fut pas la plus courte de l’histoire de la compétition :
« Nous avons scruté les précédentes éditions depuis 1945 du Tour de France pour retrouver la trace d'étapes en ligne (hors prologue et contre-la montre) plus courtes. Il y en a eu six, à chaque fois en montagne. Trois d'entre elles étaient en fait des demi-étapes.
Tour 1971 : 19,6 km entre Luchon et Superbagnères
Ce 13 juillet 1971, Eddy Merckx vient de reprendre la tête du classement général, à l'issue de la 14e étape de la veille. […] La course se poursuit avec cette 15e étape, quasiment exclusivement composée de la montée vers Subargnères (18,5 km à 6,3 %). Sous la pluie, l'Espagnol José Manuel Fuente place une attaque décisive à 6 km du sommet et l'emporte en solitaire, signant sa deuxième victime d'étape consécutive. Merckx conserve le maillot jaune, qu'il portera à nouveau le lendemain et ne perdra plus jusqu'à l'arrivée à Paris, le 18 juillet.
Tour 1972 : 28 km entre Aix-les-Bains et Mont Revard
Et de quatre ! Le Français Cyrille Guimard , déjà vainqueur de trois étapes sur le Tour 72, s'impose ce 17 juillet, au Mont Revard, en venant à bout des 28 km de l'étape (dont 21,3 km d'ascension). Et pourtant, sur la ligne d'arrivée à 1500 m d'altitude, c'est Eddy Merckx qui lève son bras droit, pensant avoir gagné ! Mais le Belge n'a pas vu Guimard débarquer à pleine vitesse et jeter son vélo sur la ligne, lui permettant de l'emporter d'un quart de roue.
[…]
Tour 1996 : 46 km entre Le Monêtier-les-Bains et Sestrières
[…] Cette 9e étape était longue de 46 km. Comme pour celle de ce samedi 27 juillet 2019, elle a été largement rabotée à cause des conditions météo. Le départ devait initialement être donné à Val d'Isère, et la course s'étendre sur 190 km. Sauf que les cols de l'Iseran (déjà !) et du Galibier étaient impraticables.
1977, 1985, 1988 : trois courtes demi-étapes
À ces trois étapes, il faut en ajouter trois autres. Mais ce sont en réalité des demi-étapes, c'est-à-dire que les coureurs devaient en parcourir une autre sur la même journée. D'où le choix de les classer à part (même s'il y a bien eu un vainqueur d'étape et un podium à chacune de ces demi-étapes).
Il s'agit d'une boucle à l'arrivée et au départ de Fribourg-en-Brisgau, le 15 juillet 1977 (46 km) ; d'une étape entre Luz-Saint-Sauveur et le Col d'Aubisque, le 17 juillet 1985 (52,5 km) ; et d'une autre entre Tarbes et Pau, le 19 juillet 1988 (38 km). »
Bonne journée.
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