Transport aérien
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 05/07/2019 à 09h22
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Question d'origine :
Bonjour,
J'entends partout que le transport aérien est très polluant, existe-t-il des rapports scientifiques chiffrés pour montrer cette pollution ?
De plus, quelle est la part du tourisme et du fret dans le trafic aérien global ?
Merci à vous
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/07/2019 à 10h50
Bonjour,
Commençons par les données statistiques du trafic aérien.
« D’après l’International Air Transport Association, le trafic aérien augmente […] de 6% à 8% chaque année. Une progression liée au développement continu du secteur, avec la démocratisation du recours à l’avion comme moyen de transport, mais également à l’augmentation du nombre d’appareils et de leurs capacités.
En 2017, près de 4 milliards de passagers ont utilisé ce moyen de transport. D’ici à 2036, le nombre de passagers aériens devrait quasiment doubler, pour atteindre 7,8 milliards annuels. »
Source : Nouveau record de trafic aérien, avec plus de 200 000 avions en vol le même jour, usinenouvelle.com
« Soutenu par l’amélioration de l’économie mondiale et des échanges commerciaux portée par l’augmentation des commandes d’importation et d’exportation, le fret aérien a connu une forte reprise en 2017. Le fret aérien régulier mondial, mesuré en tonnes-kilomètres fret réalisées, a connu une forte augmentation de 9,5 % en 2017, une amélioration marquée par rapport au taux de 3,8 % enregistré en 2016. La croissance du segment international, qui représente presque 87 % du fret aérien total, a été d’environ 10,3 % ; elle était de 3,7 % en 2016. Dans le cas du fret international régulier, le coefficient de remplissage a également augmenté, passant d’environ 53 % en 2016 à 55 % en 2017. »
Source : Le trafic de passagers a continué de croître et la demande de fret aérien a été forte en 2017, OACI
Les données de la banque mondiale nous renseignent sur les chiffres du fret (millions de tonnes-kilomètre) et sur le nombre de voyageurs transportés dans le monde chaque année.
Le site flightradar24.com, quand à lui, permet de visualiser en direct la totalité des vols en cours. Malheureusement sa page de statistiques ne nous permet d’obtenir des données que pour le dernier mois écoulé.
A notre connaissance, il n'existe pas à proprement parler de statistiques établissant le rapport en pourcentage entre le transport de passagers et le transport de fret, mais la page Wikipedia sur l'impact climatique du transport aérien propose une estimation :
"Le fret constitue une part importante du transport aérien (en appliquant le principe « un passager + ses bagages = 100 kg », on peut estimer sa part à 22 % du transport aérien en 2015), mais sa croissance est plus faible que celle du trafic passager. En 2015, 51 Mt ont été transportées, parcourant en moyenne 3 678 km, soit une quantité transportée de 187,6 Mds de tonnes-km, en augmentation de 1,7 % sur l'année précédente. La croissance a été de 3,8 % en 2016 et de 9,5 % en 2017. En 2017, l’aviation a transporté 35 % (en valeur) des marchandises du commerce mondial.
[...] En 2015, il y a eu 6 601 milliards de passagers-km payants et 187,6 milliards de tonnes-km transportés, soit un total de 8 477 milliards d'équivalent passagers-kilomètres"
Concernant le nombre de vols, planetoscope.com se base sur les données émises par l’ASN (Aviation Safety Network) pour établir ses statistiques.
Quelques sources complémentaires sur les chiffres du transport aérien :
- OACI: 4,3 milliards de passagers aériens en 2018 (+6,1%), air-journal.fr
- Statistiques du trafic aérien, Ministère de la transition écologique et solidaire
Selon Paul Chiambaretto, professeur à la Montpellier Business School, chercheur associé à l’Ecole polytechnique et spécialiste du transport aérien, « le transport aérien, c'est environ 2% des émissions de carbone au niveau du monde. »
Voici également les chiffres mis en avant par Réseau Action Climat en 2015 :
2 %. C’est la contribution « officielle » du transport aérien aux émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Cependant, ce chiffre se base sur les émissions de 2006 ; avec une croissance annuelle du trafic passager d’environ 5%, la contribution du transport aérien est plus proche de 2,5% des émissions de CO2 aujourd’hui. Modeste au premier abord, l’impact du transport aérien sur le climat est en réalité disproportionné. Si le transport aérien était un pays, il serait classé 21een terme de PIB, mais avec près de 700 millions de tonnes de CO2 émises en 2012, il occuperait la place de 7e pollueur au monde. C’est l’équivalent d’un pays comme l’Allemagne, ce qui est loin d’être négligeable. Cette comparaison ne tient compte que des émissions de CO2 qui sont directement liées à la consommation de kérosène – la combustion d’un kilogramme de ce carburant générant 3,16kg de C02. Or le transport aérien est à l’origine d’autres pollutions qui ont un impact puissant sur le climat.
• La vapeur d’eau, causée par les avions, contribue à la formation de trainées blanches de condensation qui favorisent l’apparition de nuages cirrus qui réchauffent la surface de la Terre.
• Les oxydes d’azote (NOx) rejetés en altitude par les réacteurs augmentent la concentration de l’ozone (O3) et du méthane (CH4) qui sont d’autres gaz à effet de serre. En prenant en compte l’ensemble de ces gaz, le transport aérien est alors à l’origine de 4,9 % du réchauffement climatique mondial. C’est donc un contributeur d’émissions de gaz à effet de serre de premier plan.
Le secteur aérien revendique des efforts considérables dans la lutte anti-pollution des avions et a pris différents engagements « volontaires » pour améliorer sa performance énergétique. Cependant, force est de constater que son impact sur le climat n’a fait qu’empirer ces dernières années. Au niveau mondial, les émissions de CO2 du transport aérien ont plus que doublé en 20 ans. Le trafic international est à l’origine de 60% des émissions de CO2 du secteur aérien, les 40% restants sont attribués au trafic domestique. Entre 1990 et 2012, les émissions de CO2 liées au trafic aérien international ont progressé de près de 80% [Agence internationale de l’énergie, 2014]. La forte hausse des émissions du transport aérien s’explique par la quasi-absence de régulation sur les émissions des vols internationaux. Le secteur aérien a échappé au protocole de Kyoto et les négociations au sein de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) censées combler ce manque patinent depuis plus de 15 ans. »
D’après le physicien et climatologue Hervé Le Treut, on peut considérer que « un avion, par passager, par kilomètre, émet à peu près autant de CO2 d’une voiture transportant un seul passager. » Mais les distances parcourues par les vols, et l’augmentation constante du trafic, sont des facteurs qui contribuent à faire du transport aérien une cause forte du réchauffement climatique. Sa part dans l’émission de gaz à effets de serre, de « quelques pourcents », est toujours croissante, et les efforts technologiques importants pour consommer moins de kérosène ne suffisent pas pour compenser la pollution accrue qu’entraîne l’augmentation du trafic.
Ce qui fait la difficulté particulière du transport aérien, c’est que c’est un transport qui dépend uniquement de combustibles fossiles. Il n’existe aucune alternative à court terme.
« Les carburants verts qu’on peut imaginer sont des carburants tirés de la biomasse, des ressources qui sont nécessairement finies, et qui se font aux dépens de la biodiversité, de l’alimentation... » C’est un espace qui est contraint : on ne peut pas imaginer une expansion de l’aviation qui reposerait sur les biocarburants. Il y a donc une très grande difficulté au niveau de l’aviation pour trouver des carburants non fossiles.
Source : Pollution, réchauffement climatique : quel est l’impact du transport aérien ? franceculture.fr, intervenant : Hervé Le Treut, Physicien et climatologue, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace, membre de l’Académie des Sciences, professeur à Sorbonne Université et à l’Ecole Polytechnique.
En complément nous vous conseillons de parcourir l’article d’Aurélien Bigo, Doctorant sur la transition énergétique dans les transports : Impact du transport aérien sur le climat : pourquoi il faut refaire les calculs.
En voici un extrait :
«Un trajet 1 500 fois plus émetteur qu’en train
Pour comparer l’impact climatique des différents modes de transport, les chiffres les plus utilisés sont ceux des émissions de CO₂ par voyageur au kilomètre, c’est-à-dire les émissions pour un voyageur parcourant un kilomètre grâce à ce mode de déplacement.
Sur ce critère, l’avion ressort en tête du classement des modes les plus polluants, dans des proportions similaires à la voiture individuelle et avec des émissions de l’ordre de 45 fois supérieures au TGV (ou 15 fois pour la moyenne des trains longue distance). Cela permet d’illustrer, par exemple, qu’un voyage Paris-Marseille aura le même impact en avion que pour une personne seule en voiture, mais un impact 45 fois plus important que s’il était réalisé en TGV.
On pourrait ainsi penser que l’avion et la voiture ont des impacts similaires. Sauf que la rapidité de l’avion lui permet d’atteindre des distances lointaines en très peu de temps. Alors que personne n’imaginerait faire un aller-retour Paris-Marseille en voiture dans la journée ou partir en Chine pour cinq jours, c’est justement ce que permet l’avion !
Un second critère à examiner concerne donc les émissions par heure de trajet. Une personne prête à faire 10 heures de trajet pour partir en vacances traversera la France ou atteindra un pays voisin si elle part en voiture, en train ou en car. Opter pour l’avion lui permettra de partir sur un autre continent.
Cette vitesse implique que le trajet moyen en avion est de 2 400 km, loin devant les autres transports dont les trajets à longue distance sont généralement de l’ordre de 300 km et de quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres tous trajets confondus. Monter dans un avion est ainsi loin d’être anodin en matière d’impact climatique comparé aux autres modes de transport.
Alors que les émissions d’un kilomètre en avion équivalent à peu près à un kilomètre effectué seul en voiture, une heure en avion est 13 fois plus émettrice qu’une heure en voiture. Monter à bord d’un avion rendra votre trajet 125 fois plus émetteur en moyenne que de monter dans une voiture ; et plus de 1 500 fois plus émetteur que de monter dans un train… »
Enfin si vous êtes anglophone vous lirez certainement avec intérêt le rapport réalisé par la Transition Pathway Initiative :
"On estime que le secteur de l'aviation représente aujourd'hui environ 2% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) mondiales et 12% des émissions liées aux transports. Alors que le trafic aérien s'intensifie un peu plus chaque année, les compagnies aériennes occupent donc une place loin d'être négligeable dans la réduction des émissions de CO2 à l'échelle mondiale.
Au cours des trente dernières années, l'IATA estime que les émissions par passager au kilomètre ont diminué de moitié. Toutefois, les efforts des compagnies en la matière demeurent insuffisants. C'est la conclusion d'un rapport réalisé par la Transition Pathway Initiative, une initiative qui vise à évaluer les performances des entreprises pour diminuer leur bilan carbone."
Source : Emissions de CO2 : quelles sont les compagnies aériennes qui polluent le moins ? geo.fr
Pour aller plus loin :
- Aviation et pollution atmosphérique, Service technique de l'aviation civile
- Les émissions gazeuses liées au trafic aérien, ecologique-solidaire.gouv.fr
- Quand avion rime avec pollution, usinenouvelle.com
- Ryanair, Easyjet… ces compagnies aériennes qui polluent plus que des centrales à charbon, leparisien.fr
- Trafic aérien record : les enjeux environnementaux du secteur, rse-magazine.com
Bonne journée.
Commençons par les données statistiques du trafic aérien.
« D’après l’International Air Transport Association, le trafic aérien augmente […] de 6% à 8% chaque année. Une progression liée au développement continu du secteur, avec la démocratisation du recours à l’avion comme moyen de transport, mais également à l’augmentation du nombre d’appareils et de leurs capacités.
En 2017, près de 4 milliards de passagers ont utilisé ce moyen de transport. D’ici à 2036, le nombre de passagers aériens devrait quasiment doubler, pour atteindre 7,8 milliards annuels. »
Source : Nouveau record de trafic aérien, avec plus de 200 000 avions en vol le même jour, usinenouvelle.com
« Soutenu par l’amélioration de l’économie mondiale et des échanges commerciaux portée par l’augmentation des commandes d’importation et d’exportation, le fret aérien a connu une forte reprise en 2017. Le fret aérien régulier mondial, mesuré en tonnes-kilomètres fret réalisées, a connu une forte augmentation de 9,5 % en 2017, une amélioration marquée par rapport au taux de 3,8 % enregistré en 2016. La croissance du segment international, qui représente presque 87 % du fret aérien total, a été d’environ 10,3 % ; elle était de 3,7 % en 2016. Dans le cas du fret international régulier, le coefficient de remplissage a également augmenté, passant d’environ 53 % en 2016 à 55 % en 2017. »
Source : Le trafic de passagers a continué de croître et la demande de fret aérien a été forte en 2017, OACI
Les données de la banque mondiale nous renseignent sur les chiffres du fret (millions de tonnes-kilomètre) et sur le nombre de voyageurs transportés dans le monde chaque année.
Le site flightradar24.com, quand à lui, permet de visualiser en direct la totalité des vols en cours. Malheureusement sa page de statistiques ne nous permet d’obtenir des données que pour le dernier mois écoulé.
A notre connaissance, il n'existe pas à proprement parler de statistiques établissant le rapport en pourcentage entre le transport de passagers et le transport de fret, mais la page Wikipedia sur l'impact climatique du transport aérien propose une estimation :
"Le fret constitue une part importante du transport aérien (en appliquant le principe « un passager + ses bagages = 100 kg », on peut estimer sa part à 22 % du transport aérien en 2015), mais sa croissance est plus faible que celle du trafic passager. En 2015, 51 Mt ont été transportées, parcourant en moyenne 3 678 km, soit une quantité transportée de 187,6 Mds de tonnes-km, en augmentation de 1,7 % sur l'année précédente. La croissance a été de 3,8 % en 2016 et de 9,5 % en 2017. En 2017, l’aviation a transporté 35 % (en valeur) des marchandises du commerce mondial.
[...] En 2015, il y a eu 6 601 milliards de passagers-km payants et 187,6 milliards de tonnes-km transportés, soit un total de 8 477 milliards d'équivalent passagers-kilomètres"
Concernant le nombre de vols, planetoscope.com se base sur les données émises par l’ASN (Aviation Safety Network) pour établir ses statistiques.
Quelques sources complémentaires sur les chiffres du transport aérien :
- OACI: 4,3 milliards de passagers aériens en 2018 (+6,1%), air-journal.fr
- Statistiques du trafic aérien, Ministère de la transition écologique et solidaire
Selon Paul Chiambaretto, professeur à la Montpellier Business School, chercheur associé à l’Ecole polytechnique et spécialiste du transport aérien, « le transport aérien, c'est environ 2% des émissions de carbone au niveau du monde. »
Voici également les chiffres mis en avant par Réseau Action Climat en 2015 :
2 %. C’est la contribution « officielle » du transport aérien aux émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Cependant, ce chiffre se base sur les émissions de 2006 ; avec une croissance annuelle du trafic passager d’environ 5%, la contribution du transport aérien est plus proche de 2,5% des émissions de CO2 aujourd’hui. Modeste au premier abord, l’impact du transport aérien sur le climat est en réalité disproportionné. Si le transport aérien était un pays, il serait classé 21een terme de PIB, mais avec près de 700 millions de tonnes de CO2 émises en 2012, il occuperait la place de 7e pollueur au monde. C’est l’équivalent d’un pays comme l’Allemagne, ce qui est loin d’être négligeable. Cette comparaison ne tient compte que des émissions de CO2 qui sont directement liées à la consommation de kérosène – la combustion d’un kilogramme de ce carburant générant 3,16kg de C02. Or le transport aérien est à l’origine d’autres pollutions qui ont un impact puissant sur le climat.
• La vapeur d’eau, causée par les avions, contribue à la formation de trainées blanches de condensation qui favorisent l’apparition de nuages cirrus qui réchauffent la surface de la Terre.
• Les oxydes d’azote (NOx) rejetés en altitude par les réacteurs augmentent la concentration de l’ozone (O3) et du méthane (CH4) qui sont d’autres gaz à effet de serre. En prenant en compte l’ensemble de ces gaz, le transport aérien est alors à l’origine de 4,9 % du réchauffement climatique mondial. C’est donc un contributeur d’émissions de gaz à effet de serre de premier plan.
Le secteur aérien revendique des efforts considérables dans la lutte anti-pollution des avions et a pris différents engagements « volontaires » pour améliorer sa performance énergétique. Cependant, force est de constater que son impact sur le climat n’a fait qu’empirer ces dernières années. Au niveau mondial, les émissions de CO2 du transport aérien ont plus que doublé en 20 ans. Le trafic international est à l’origine de 60% des émissions de CO2 du secteur aérien, les 40% restants sont attribués au trafic domestique. Entre 1990 et 2012, les émissions de CO2 liées au trafic aérien international ont progressé de près de 80% [Agence internationale de l’énergie, 2014]. La forte hausse des émissions du transport aérien s’explique par la quasi-absence de régulation sur les émissions des vols internationaux. Le secteur aérien a échappé au protocole de Kyoto et les négociations au sein de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) censées combler ce manque patinent depuis plus de 15 ans. »
D’après le physicien et climatologue Hervé Le Treut, on peut considérer que « un avion, par passager, par kilomètre, émet à peu près autant de CO2 d’une voiture transportant un seul passager. » Mais les distances parcourues par les vols, et l’augmentation constante du trafic, sont des facteurs qui contribuent à faire du transport aérien une cause forte du réchauffement climatique. Sa part dans l’émission de gaz à effets de serre, de « quelques pourcents », est toujours croissante, et les efforts technologiques importants pour consommer moins de kérosène ne suffisent pas pour compenser la pollution accrue qu’entraîne l’augmentation du trafic.
Ce qui fait la difficulté particulière du transport aérien, c’est que c’est un transport qui dépend uniquement de combustibles fossiles. Il n’existe aucune alternative à court terme.
« Les carburants verts qu’on peut imaginer sont des carburants tirés de la biomasse, des ressources qui sont nécessairement finies, et qui se font aux dépens de la biodiversité, de l’alimentation... » C’est un espace qui est contraint : on ne peut pas imaginer une expansion de l’aviation qui reposerait sur les biocarburants. Il y a donc une très grande difficulté au niveau de l’aviation pour trouver des carburants non fossiles.
Source : Pollution, réchauffement climatique : quel est l’impact du transport aérien ? franceculture.fr, intervenant : Hervé Le Treut, Physicien et climatologue, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace, membre de l’Académie des Sciences, professeur à Sorbonne Université et à l’Ecole Polytechnique.
En complément nous vous conseillons de parcourir l’article d’Aurélien Bigo, Doctorant sur la transition énergétique dans les transports : Impact du transport aérien sur le climat : pourquoi il faut refaire les calculs.
En voici un extrait :
«
Pour comparer l’impact climatique des différents modes de transport, les chiffres les plus utilisés sont ceux des émissions de CO₂ par voyageur au kilomètre, c’est-à-dire les émissions pour un voyageur parcourant un kilomètre grâce à ce mode de déplacement.
Sur ce critère, l’avion ressort en tête du classement des modes les plus polluants, dans des proportions similaires à la voiture individuelle et avec des émissions de l’ordre de 45 fois supérieures au TGV (ou 15 fois pour la moyenne des trains longue distance). Cela permet d’illustrer, par exemple, qu’un voyage Paris-Marseille aura le même impact en avion que pour une personne seule en voiture, mais un impact 45 fois plus important que s’il était réalisé en TGV.
On pourrait ainsi penser que l’avion et la voiture ont des impacts similaires. Sauf que la rapidité de l’avion lui permet d’atteindre des distances lointaines en très peu de temps. Alors que personne n’imaginerait faire un aller-retour Paris-Marseille en voiture dans la journée ou partir en Chine pour cinq jours, c’est justement ce que permet l’avion !
Un second critère à examiner concerne donc les émissions par heure de trajet. Une personne prête à faire 10 heures de trajet pour partir en vacances traversera la France ou atteindra un pays voisin si elle part en voiture, en train ou en car. Opter pour l’avion lui permettra de partir sur un autre continent.
Cette vitesse implique que le trajet moyen en avion est de 2 400 km, loin devant les autres transports dont les trajets à longue distance sont généralement de l’ordre de 300 km et de quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres tous trajets confondus. Monter dans un avion est ainsi loin d’être anodin en matière d’impact climatique comparé aux autres modes de transport.
Alors que les émissions d’un kilomètre en avion équivalent à peu près à un kilomètre effectué seul en voiture, une heure en avion est 13 fois plus émettrice qu’une heure en voiture. Monter à bord d’un avion rendra votre trajet 125 fois plus émetteur en moyenne que de monter dans une voiture ; et plus de 1 500 fois plus émetteur que de monter dans un train… »
Enfin si vous êtes anglophone vous lirez certainement avec intérêt le rapport réalisé par la Transition Pathway Initiative :
"On estime que le secteur de l'aviation représente aujourd'hui environ 2% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) mondiales et 12% des émissions liées aux transports. Alors que le trafic aérien s'intensifie un peu plus chaque année, les compagnies aériennes occupent donc une place loin d'être négligeable dans la réduction des émissions de CO2 à l'échelle mondiale.
Au cours des trente dernières années, l'IATA estime que les émissions par passager au kilomètre ont diminué de moitié. Toutefois, les efforts des compagnies en la matière demeurent insuffisants. C'est la conclusion d'un rapport réalisé par la Transition Pathway Initiative, une initiative qui vise à évaluer les performances des entreprises pour diminuer leur bilan carbone."
Source : Emissions de CO2 : quelles sont les compagnies aériennes qui polluent le moins ? geo.fr
- Aviation et pollution atmosphérique, Service technique de l'aviation civile
- Les émissions gazeuses liées au trafic aérien, ecologique-solidaire.gouv.fr
- Quand avion rime avec pollution, usinenouvelle.com
- Ryanair, Easyjet… ces compagnies aériennes qui polluent plus que des centrales à charbon, leparisien.fr
- Trafic aérien record : les enjeux environnementaux du secteur, rse-magazine.com
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