Question d'origine :
Bonjour, Je cherche une définition de : - livres anciens - livres rares - Livres précieux Merci beaucoup. Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/06/2019 à 09h25
Bonjour,
Il n’existe pas en bibliothéconomie de définition précise de ces trois notions, qui correspondent peu ou prou à la notion de « collection patrimoniale ». Une réponse de nos confrères du service Questions ! Réponses ! de l’Enssib s’attaque justement à ce problème :
« Plusieurs approches se superposent généralement : typologique d’abord (par exemple : toutes les images), ou faisant appel à des critères comme larareté ou la valeur . Ainsi, à l’ensemble mouvant des « livres anciens », né d’une limite d’ancienneté – qui sont donc considérés comme étant naturellement destinés à la conservation – s’ajoutent d’autres documents, sélectionnés suivant d’autres critères : la rareté ou la valeur.
Les livres rares sont en premier lieu les livres uniques , ce qui englobe les manuscrits, les dessins, et les livres imprimés conservés en un seul exemplaire ou très peu d’exemplaires. C’est le cas pour toutes sortes de livres, et particulièrement ceux qui étaient le plus répandus à leur époque, par exemple les livres de colportage, certains livres d’heures… Les imprimés ayant une spécificité, comme ceux qui portent une reliure particulière, une mention de provenance, un ex-libris, un ex-dono, qui ont appartenu à un écrivain ou un bibliophile célèbre entrent dans cette catégorie. Dans le cas des imprimés, quel que soit l’intérêt ou la valeur de l’édition, c’est ici cet exemplaire particulier qui répond au critère de rareté, devenant lui-même un livre unique. »
Un article du Dictionnaire encyclopédique du livre [Livre] / sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin, Philippe Schuwer. ; préf. de Henri-Jean Martin résume les nombreux critères qui font un document « rare » aux yeux des collectionneurs, et, in fine, des bibliothécaires :
« A première vue un livre rare est un livre qu’on rencontre peu fréquemment. […] Mais il ne faut pas confondre texte rare et livre rare. Un texte devenu introuvable […] peut faire un jour l’objet d’une réédition. […] Dans le domaine de la librairie ancienne il ne suffit pas qu’un livre soit conservé en très petit nombre : le livre rare est en fait une édition donnée que le collectionneur trouve difficilement parce que cette édition a disparu du circuit commercial. N’importe quel livre est appelé tôt ou tard à devenir un livre rare, d’autant plus vite que l’édition n’a eu qu’un tirage restreint et qu’elle a été convoitée plus tôt par les amateurs.
Comme les livres précieux vont de plus en plus enrichir finalement le patrimoine des collections publiques, généralement inaliénables, la mention rare se répand de plus en plus dans les catalogues de libraires pour les livres précieux qui sont encore dans le commerce.
Le terme fut d’abord employé globalement, d’une manière vague, pour vanter la qualité d’un ensemble de livres proposés dans une vente : Catalogue de livres rares composant la bibliothèque de M. X . L’usage du mot rare pour désigner un livre particulier ne semble guère apparaître que depuis une soixantaine d’années avec le développement des travaux bibliographiques et des recensements internationaux qui apportent la démonstration cas par cas de la rareté d’une édition.
On qualifie volontiers de rare n’importe quel incunable parce que, les premiers à avoir été rigoureusement répertoriés, ils sont âprement disputés par les collectionneurs. Livre respecté dès sa parution, la Bible à 42 lignes de Gutenberg est un livre rare bien qu’on en connaisse une cinquantaine d’exemplaires.
A l’inverse, leséditions populaires , traditionnellement négligées, donc mal conservées , commencent d’accéder au statut de livres rares, comme c’est le cas des ouvrages de la Bibliothèque bleue, depuis qu’elle fait l’objet d’études.
Les cartes à jouer, les calendriers populaires sont le type de l’objet rare parce qu’ils n’étaient jamais conservés à leur époque. Aujourd’hui on récupère soigneusement dans les plats de reliure ces planches invendues réutilisées comme carton au XVIe siècle. […]
L’élargissement forcé de l’éventail des livres collectionnés fait qu’aujourd’hui tel ouvrage scientifique du XVIIIe siècle, tel manuel technique du XIXe […] est qualifié de « rare » par les libraires, tout simplement parce que les collectionneurs s’y sont intéressés tardivement.
Finalement, le livre rare est celui que l’on trouve difficilement à partir du moment où on désire l’acquérir. C’est pourquoi on peut lire régulièrement dans les catalogues « rare et recherché » : ceci explique cela. »
Concernant l’ancienneté, il n’existe pas non plus de seuil objectif, mais des conventions : en bibliothéconomie, « longtemps il s’agissait des livres imprimés avant 1811, date de naissance de la Bibliographie de la France. Souvent une limite automatique au patrimonial est fixée : tout document « vieux de plus d’un siècle ». C’est une limite proposée par le Conseil supérieur des bibliothèques, généralement utilisée pour déterminer les autorisations de prêt ou de photocopie. (...) ; »
Mais cette limite est indicative et il revient aux bibliothèques de déterminer la leur. A titre d’exemple, à la BmL, relèvent actuellement du Fonds ancien les documents antérieurs à 1920.
Le site de la libraire Camille Sourget donne une idée de la question du point de vue des bibliophiles. Pour eux, un livre est ancien, par convention, s’il a été édité avant 1851. Quant à ce qui fait qu’un livre estprécieux , cela ne peut se déterminer qu’au cas par cas :
« La valeur d'un ouvrage est subjective, mais d'une façon générale, les éditions originales, les reliures rares et précieuses, les textes rares, les livres signés ou autographiés, acquièrent une valeur certaine. Le temps joue également en faveur du livre ancien bien entendu. »
Bonne journée.
Il n’existe pas en bibliothéconomie de définition précise de ces trois notions, qui correspondent peu ou prou à la notion de « collection patrimoniale ». Une réponse de nos confrères du service Questions ! Réponses ! de l’Enssib s’attaque justement à ce problème :
« Plusieurs approches se superposent généralement : typologique d’abord (par exemple : toutes les images), ou faisant appel à des critères comme la
Les livres rares sont en premier lieu
Un article du Dictionnaire encyclopédique du livre [Livre] / sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin, Philippe Schuwer. ; préf. de Henri-Jean Martin résume les nombreux critères qui font un document « rare » aux yeux des collectionneurs, et, in fine, des bibliothécaires :
« A première vue un livre rare est un livre qu’on rencontre peu fréquemment. […] Mais il ne faut pas confondre texte rare et livre rare. Un texte devenu introuvable […] peut faire un jour l’objet d’une réédition. […] Dans le domaine de la librairie ancienne il ne suffit pas qu’un livre soit conservé en très petit nombre :
Comme les livres précieux vont de plus en plus enrichir finalement le patrimoine des collections publiques, généralement inaliénables, la mention rare se répand de plus en plus dans les catalogues de libraires pour les livres précieux qui sont encore dans le commerce.
Le terme fut d’abord employé globalement, d’une manière vague, pour vanter la qualité d’un ensemble de livres proposés dans une vente : Catalogue de livres rares composant la bibliothèque de M. X . L’usage du mot rare pour désigner un livre particulier ne semble guère apparaître que depuis une soixantaine d’années avec le développement des travaux bibliographiques et des recensements internationaux qui apportent la démonstration cas par cas de la rareté d’une édition.
On qualifie volontiers de rare n’importe quel incunable parce que, les premiers à avoir été rigoureusement répertoriés, ils sont âprement disputés par les collectionneurs. Livre respecté dès sa parution, la Bible à 42 lignes de Gutenberg est un livre rare bien qu’on en connaisse une cinquantaine d’exemplaires.
A l’inverse, les
Les cartes à jouer, les calendriers populaires sont le type de l’objet rare parce qu’ils n’étaient jamais conservés à leur époque. Aujourd’hui on récupère soigneusement dans les plats de reliure ces planches invendues réutilisées comme carton au XVIe siècle. […]
L’élargissement forcé de l’éventail des livres collectionnés fait qu’aujourd’hui tel ouvrage scientifique du XVIIIe siècle, tel manuel technique du XIXe […] est qualifié de « rare » par les libraires, tout simplement parce que les collectionneurs s’y sont intéressés tardivement.
Finalement, le livre rare est celui que l’on trouve difficilement à partir du moment où on désire l’acquérir. C’est pourquoi on peut lire régulièrement dans les catalogues « rare et recherché » : ceci explique cela. »
Concernant l’ancienneté, il n’existe pas non plus de seuil objectif, mais des conventions : en bibliothéconomie, « longtemps il s’agissait des livres imprimés avant 1811, date de naissance de la Bibliographie de la France. Souvent une limite automatique au patrimonial est fixée : tout document « vieux de plus d’un siècle ». C’est une limite proposée par le Conseil supérieur des bibliothèques, généralement utilisée pour déterminer les autorisations de prêt ou de photocopie. (...) ; »
Mais cette limite est indicative et il revient aux bibliothèques de déterminer la leur. A titre d’exemple, à la BmL, relèvent actuellement du Fonds ancien les documents antérieurs à 1920.
Le site de la libraire Camille Sourget donne une idée de la question du point de vue des bibliophiles. Pour eux, un livre est ancien, par convention, s’il a été édité avant 1851. Quant à ce qui fait qu’un livre est
« La valeur d'un ouvrage est subjective, mais d'une façon générale, les éditions originales, les reliures rares et précieuses, les textes rares, les livres signés ou autographiés, acquièrent une valeur certaine. Le temps joue également en faveur du livre ancien bien entendu. »
Bonne journée.
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