Question d'origine :
Bonjour,
Existe t-il un ouvrage d'historien, en anglais ou en français, qui répond à l'ensemble des arguments négationnistes ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/06/2019 à 08h02
Bonjour,
Le combat des historiens contre le négationnisme est toujours d’actualité, comme en fait état une réponse riche en références de nos collègues du département Civilisation, que nous saluons au passage :
« […] l’ouvrage incontournable sur la question est sans conteste celui deValérie Igounet, Histoire du négationnisme en France : « Cet ouvrage retrace l’histoire du négationnisme en France de l’après-guerre à nos jours. L’aspect international de l’idéologie ne doit pas être oublié pour autant. Des pôles actifs, représentés par les Etats-Unis (Arthur Butz, Fred Leuchter, Mark Weber)et son institut de la révision de l’Histoire (Institut for Historical Review), l’Allemagne (Thies CChristophersen, Wilhelm Stäglich, Udo Walendy), la Grande-Bretagne (Richard Verral, David Irving), le Canada (Ernst Zündel), l’Italie (Carlo Mattogno), la Suède (Ditlieb Felderer, Ahmed Rami), la Suisse (Gaston-Armand Amaudruz, Mariette Paschoud), la France et le monde arabe, permettent la diffusion de ce discours et son financement ».(Introduction de l’ouvrage p. 21).
Mais qu’est-ce que le négationnisme ?
Traduction du No holocaust américain, « Adoptée par la majorité des historiens, la dénomination « négationnisme » a été introduite par Henry Rousso. Ce dernier la préfère à celle de « révisionnisme », jusque-là habituellement employée, car, explique-t-il, le négationnisme relève d’un système de pensée, d’une idéologie et non d’une démarche scientifique ou même simplement critique. » Cet auteur restreint le négationnisme au « discours de la négation du génocide juif pendant la dernière guerre mondiale » (Valérie Igounet, op. cit., p. 14-15.).
Ce que l’auteure considère comme une nouvelle forme de l’antisémitisme d’après-guerre, conforté par la création de l’Etat d’Israël en 1948, « est un discours politique – fabriqué de toutes pièces – forgé par des idéologues. Il a évolué, s’est politisé, a été vulgarisé, instrumentalisé et porté par différents hommes de main. ». Voir son article en ligne surLes études du CRIF qui couvre une période plus large que celle de son livre, puisqu’elle va jusqu’en 2014. (Rappelons que l’ouvrage d’Henry Rousso date de 1987 (rééd. 1990), celui de Valérie Igounet, 2000).
« Les négationnistes ont essayé de se présenter comme les porte-parole d’une école historique révisionniste » opposée à une autre école qu’ils qualifient d’« exterminationniste » et qui inclut, bien entendu l’ensemble des études historiques dignes de ce nom, tous courants confondus, consacrées au judéocide. »Enzo Traverso, Le passé, modes d’emploi , p. 108.
L’historienYves Ternon , dans son article « La problématique du négationnisme » publié dans la revue l’Arche, numéro de mai 2003, accessible en ligne sur le site de L’imprescriptible , reprend la définition du terme négationnisme et en réserve l’usage à la négation des génocides tels que : la Shoah, le génocide des Arméniens et celui des Tutsi au Rwanda.
Thomas Hochmann, dont la thèse de droit comparé intituléeLe négationnisme face aux limites de la liberté d'expression a été publiée en 2013, expose dans son article Les limites à la liberté de l’« historien » en France et en Allemagne la spécificité du négationnisme au regard de la liberté d’expression depuis le vote de la loi Gayssot en 1990.
De Maurice Bardèche et Paul Rassinier, aux activistes d’Internet aujourd’hui, en passant par Robert Faurisson, Roger Garaudy, Mahmoud Ahmadinejad (rappelons la conférence de Téhéran en 2006 réunissant une soixante de négationnistes ) vous pourrez approfondir la question et constituer votre propre « liste » en consultant :
- le DVDles faussaires de l’histoire .
- sans rapport,Les faussaires de l’histoire : dossier de la revue Golias étudie le cas lyonnais dans les années 1990.
- L’article d’Henry Rousso,Les racines politiques et culturelles du négationnisme en France où le contexte lyonnais est également très présent.
-Les assassins de l’histoire de Pierre Vidal-Naquet.
-Florent Brayard Comment l’idée vint à M. Rassinier : naissance du révisionnisme , Paris, Fayard, 1996.
-L'écriture génocidaire : l'antisémitisme en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001 de Michaël Prazan .
- Ce sujetdans notre catalogue et celui du CHRD .
-Cette précédente question du Guichet du savoir.
Nous ajouterons simplement l’article de Michael Rinn, « Critique des réfutations négationnistes », extrait de son ouvrage Emotion et discours , consultable sur openedition.org
Bonnes lectures.
Le combat des historiens contre le négationnisme est toujours d’actualité, comme en fait état une réponse riche en références de nos collègues du département Civilisation, que nous saluons au passage :
« […] l’ouvrage incontournable sur la question est sans conteste celui de
Mais qu’est-ce que le négationnisme ?
Traduction du No holocaust américain, « Adoptée par la majorité des historiens, la dénomination « négationnisme » a été introduite par Henry Rousso. Ce dernier la préfère à celle de « révisionnisme », jusque-là habituellement employée, car, explique-t-il, le négationnisme relève d’un système de pensée, d’une idéologie et non d’une démarche scientifique ou même simplement critique. » Cet auteur restreint le négationnisme au « discours de la négation du génocide juif pendant la dernière guerre mondiale » (Valérie Igounet, op. cit., p. 14-15.).
Ce que l’auteure considère comme une nouvelle forme de l’antisémitisme d’après-guerre, conforté par la création de l’Etat d’Israël en 1948, « est un discours politique – fabriqué de toutes pièces – forgé par des idéologues. Il a évolué, s’est politisé, a été vulgarisé, instrumentalisé et porté par différents hommes de main. ». Voir son article en ligne sur
« Les négationnistes ont essayé de se présenter comme les porte-parole d’une école historique révisionniste » opposée à une autre école qu’ils qualifient d’« exterminationniste » et qui inclut, bien entendu l’ensemble des études historiques dignes de ce nom, tous courants confondus, consacrées au judéocide. »
L’historien
Thomas Hochmann, dont la thèse de droit comparé intitulée
De Maurice Bardèche et Paul Rassinier, aux activistes d’Internet aujourd’hui, en passant par Robert Faurisson, Roger Garaudy, Mahmoud Ahmadinejad (rappelons la conférence de Téhéran en 2006 réunissant une soixante de négationnistes ) vous pourrez approfondir la question et constituer votre propre « liste » en consultant :
- le DVD
- sans rapport,
- L’article d’Henry Rousso,
-
-
-
- Ce sujet
-
Nous ajouterons simplement l’article de Michael Rinn, « Critique des réfutations négationnistes », extrait de son ouvrage Emotion et discours , consultable sur openedition.org
Bonnes lectures.
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